Beschreibung:

STATUE DEBLE SENOUFO, COTE D'IVOIRE Représentant un personnage masculin debout, les jambes émergeant d'une base cylindrique, le torse très allongé, encadré par des bras s'amincisant au niveau du coude et s'élargissant à nouveau pour se terminer vers des mains stylisées posées sur les hanches, les épaules larges et carrées, le cou supportant une tête caractéristique, le menton projeté vers l'avant, la petite bouche entrouverte et montrant deux rangées de dents incisées, le nez allongé et fin encadré par des yeux de forme ovales et légèrement exorbités, une coiffure en forme de petit chapeau recouvrant le sommet du crâne. Ancienne patine d'usage et érosion au niveau des bras. Hauteur : 147 cm Provenance : Récoltée in situ par J M Nicaud en 1953 Galerie J M Nicaud, Paris Jean Dessers, Hasselt Collection particulière, Ostende Commentaire : DEBLE SENUFO FIGURE, IVORY COAST; height: 57,87 in Cette statue est un intéressant spécimen de la sculpture sacrée du "Fodombélé", "enfant du poro" dont un groupe célèbre photographié par le père Clamens en 1951 fut préservé dans l'enceinte du bois sacré de Lataha, à quelques kilomètres de korhogo au nord de la côte d'Ivoire, localisation communiquée par Maurice Nicaud, découvreur de cette dernière offerte ici. Ce type de statues, généralement une paire-homme et femme-sont destinées essentiellement aux funérailles commémoratives d'anciens membres importants de la société du "poro". Ocasionnellement, ces couples sont portés en procession par les initiés de la société du "pondo" qui les balancent lentement d'un côté à l'autre en frappant le sol de temps en temps pour répondre aux thèmes musicaux donnés par les trompes et les tambours d'où leur désignation de batteurs de rythme (rythm pounders" en anglais). Vers 1950, suite à l'émergence du culte de Massa, un mouvement religieux syncrétique et iconoclaste, ces magnifiques sculptures perdirent en l'espace de quelques années leur signification traditionnelle et les membres de la société du poro se séparèrent de leurs objets de culte ce qui explique que Maurice Nicaud ait pu en acquérir à cette époque. On voit bien que sur cette photographie, que les cinq batteurs de rythme rassemblés à Lataha sont le fruit de plusieurs sculpteurs. Lorenz Homberger en a identifié deux comme le premier Maître de Lataha et le deuxième Maître de Lataha. La première et la deuxième statue à partir de la droite sont de deux autres artistes et la statue de Maurice Nicaud doit être également attribuée à une main différente. Maurice Nicaud mériterait qu'on écrive une étude sur sa carrière comme collectionneur et marchand. Il avait monté une petite société de transport de marchandise entre le Mali, la Guinée et la côte d'Ivoire avec son associé Monsieur Maya au début des années cinquante. C'est à patir de cette époque qu'il a eut l'idée de ramener deux statues Baga dont une fut vendue au Musée des Arts Africains et Océanien de la Porte Dorée (maintenant au Musée du Quai Branly), certains serpents baga venus aux époux Kamer ainsi que son tambour maternité Baga. Il ouvrit avec son épouse, née Jacqueline Guéréro, d'origine basque, la Galerie Burgui au 21 rue de Guénégaud de 1965 à 1980. Il est décédé en 2003. Dix-huit oeuvres de sa collection furent publiées dans l'ouvrage de Meauzé (Pierre Meauzé, "L'art nègre.Sculptures ", Paris, Hachette, 1967, p.10, 16, 24, 30, 35, 53, 68, 137, 138, 148, 157, 160, 164, 172). Lors de sa superbe exposition organisée par Leuzinger à Zûrich en 1970 (E.Leuzinger, "Die kunst von schwarz-Afrika", Zürich, 1970), Maurice Nicaud prêta 23 oeuvres. Citons sa célèbre maternité Dogon qui aboutit dans la collection Goldet pour terminer au pavillons des Sessions au Louvre, son couple primordiale Dogon, au Musée Dapper, de nombreuses statues Baules de belle qualité et un superbe masque Senufo. Bernard de Grunne