Tapisserie au point, Angleterre, fin XVIe s. Deux grands fragments, broderie au petit point majoritairement incliné à droite, soie et laine, sur canevas de lin ; travail exécuté probablement par des dames de la société. 75 x 49 et 57 x 70 m Homme et femme en costume de cour, assis dans un paysage au milieu d_arbres et parmi des animaux. La femme est vêtue d_une robe ouverte bleue portée sur un vertugadin, les manches bouffantes et un grand col dit _en éventail_ en dentelle réticella ; elle tient une quenouille (?). L_homme à la barbe taillée en pointe, assis, les jambes croisées, joue de la cornemuse ; il porte un haut de chausse et une cape courte bleue. Ces costumes sont ceux de l_Angleterre élisabéthaine, très proches d_ailleurs de la mode française sous Henri III. Le décor végétal et animalier de facture naïve est plus caractéristique d_une facture britannique. Chaque person-nage est encadré de deux arbres, sans souci d_échelle, l_homme entre un pommier et un poirier, la femme entre un poirier et un arbre à fleurs ; les fruits et les fleurs sont surdimentionnés comme les touffes fleuries qui tapissent la prairie. Cerf, moutons, petit chien qui fait le beau animent ces espaces comme sur les tapisseries millefleurs de l_époque gothique. Une pente du musée national de la Renaissance d_Ecouen présente un décor végétal comparable (inv. E.Cl.10895). Nos deux pièces ont été découpées pour la garniture d_un fauteuil, le motif de la femme sur un haut dossier, 75 x 49 cm, celui de l_homme en housse de coussin à plate-bande pour l_assise, 57 x 70 cm, avec une plate-bande et deux manchettes. Malgré cette mutilation, l_usage pour siège et plus de quatre siècles d_existence, l_état de conservation de ces textiles fragiles est superbe : aucune usure, lacune, insolation, tache ou dégradation des soies et des laines par des insectes ; les teintures naturelles des fibres et une conservation dans un milieu sain leur ayant épargné ce risque. Tout juste peut-on signaler l_assise plus empoussiérée que le dossier ; une micro aspiration, voire un lavage, devrait pouvoir raviver les couleurs. Bien entendu ces deux importants fragments provenaient de la même pièce et n_étaient pas destinés à une garniture de siège, plus rare à cette époque que postérieurement. L_usage le plus fréquent était les pentes de lit, souvent rythmées en compartiments ou comme ici par des arbres séparant chaque personnage ; mais ces longues bandes rectilignes horizontales qui faisaient le tour du lit sur le baldaquin étaient plus étroites. Toutes les pentes du musée d_Ecouen répertoriées par Marie-Anne-Privat-Savigny mesurent entre 40 à 50 cm en hauteur, la plus haute faisant 56 cm ; or _la nôtre_ mesure plus de 75 cm, la hauteur du panneau de la femme qui n_est pas forcément tout à fait complète (hauteur des personnages assis : 26 et 36 cm). Trop hautes également pour constituer une housse de coussin de banquette, nos pièces pourraient provenir, soit de la bordure d_un tapis de table, soit d_un grand panneau de tenture qui sont de la plus grande rareté. Bibliographie : Marie-Anne-Privat-Savigny, Quand les princesses d_Europe brodaient, Broderie au petit point 1570-1610, Les Cahiers du Musée national de la Renaissance, n°2, 2003. Etude qui fait le point sur le sujet.
Tapisserie au point, Angleterre, fin XVIe s. Deux grands fragments, broderie au petit point majoritairement incliné à droite, soie et laine, sur canevas de lin ; travail exécuté probablement par des dames de la société. 75 x 49 et 57 x 70 m Homme et femme en costume de cour, assis dans un paysage au milieu d_arbres et parmi des animaux. La femme est vêtue d_une robe ouverte bleue portée sur un vertugadin, les manches bouffantes et un grand col dit _en éventail_ en dentelle réticella ; elle tient une quenouille (?). L_homme à la barbe taillée en pointe, assis, les jambes croisées, joue de la cornemuse ; il porte un haut de chausse et une cape courte bleue. Ces costumes sont ceux de l_Angleterre élisabéthaine, très proches d_ailleurs de la mode française sous Henri III. Le décor végétal et animalier de facture naïve est plus caractéristique d_une facture britannique. Chaque person-nage est encadré de deux arbres, sans souci d_échelle, l_homme entre un pommier et un poirier, la femme entre un poirier et un arbre à fleurs ; les fruits et les fleurs sont surdimentionnés comme les touffes fleuries qui tapissent la prairie. Cerf, moutons, petit chien qui fait le beau animent ces espaces comme sur les tapisseries millefleurs de l_époque gothique. Une pente du musée national de la Renaissance d_Ecouen présente un décor végétal comparable (inv. E.Cl.10895). Nos deux pièces ont été découpées pour la garniture d_un fauteuil, le motif de la femme sur un haut dossier, 75 x 49 cm, celui de l_homme en housse de coussin à plate-bande pour l_assise, 57 x 70 cm, avec une plate-bande et deux manchettes. Malgré cette mutilation, l_usage pour siège et plus de quatre siècles d_existence, l_état de conservation de ces textiles fragiles est superbe : aucune usure, lacune, insolation, tache ou dégradation des soies et des laines par des insectes ; les teintures naturelles des fibres et une conservation dans un milieu sain leur ayant épargné ce risque. Tout juste peut-on signaler l_assise plus empoussiérée que le dossier ; une micro aspiration, voire un lavage, devrait pouvoir raviver les couleurs. Bien entendu ces deux importants fragments provenaient de la même pièce et n_étaient pas destinés à une garniture de siège, plus rare à cette époque que postérieurement. L_usage le plus fréquent était les pentes de lit, souvent rythmées en compartiments ou comme ici par des arbres séparant chaque personnage ; mais ces longues bandes rectilignes horizontales qui faisaient le tour du lit sur le baldaquin étaient plus étroites. Toutes les pentes du musée d_Ecouen répertoriées par Marie-Anne-Privat-Savigny mesurent entre 40 à 50 cm en hauteur, la plus haute faisant 56 cm ; or _la nôtre_ mesure plus de 75 cm, la hauteur du panneau de la femme qui n_est pas forcément tout à fait complète (hauteur des personnages assis : 26 et 36 cm). Trop hautes également pour constituer une housse de coussin de banquette, nos pièces pourraient provenir, soit de la bordure d_un tapis de table, soit d_un grand panneau de tenture qui sont de la plus grande rareté. Bibliographie : Marie-Anne-Privat-Savigny, Quand les princesses d_Europe brodaient, Broderie au petit point 1570-1610, Les Cahiers du Musée national de la Renaissance, n°2, 2003. Etude qui fait le point sur le sujet.
Try LotSearch and its premium features for 7 days - without any costs!
Be notified automatically about new items in upcoming auctions.
Create an alert