Beschreibung:

Trente-cinq boiseries de la salle de réception qa’a d’une maison ottomane, Proche-Orient, probablement Syrie, XVIIIe siècle Eléments de décors architecturaux en bois de cèdre peint, à l’or et en polychromie, stuqués pour certains, ou sculptés. L’ensemble comprend : - un tympan à décor d’arabesques florales ; - un demi-tympan à semis de fleurs entouré d’une bordure florale ; - quatre écoinçons d’arcatures à décor d’arabesques florales dont deux intégrant un cartouche à inscriptions ; - deux vantaux de porte, l’un constitué de cinq panneaux ajourés d’arabesques stylisées, le second à composition tripartite de panneaux peints de fleurettes, le médian étant rehaussé de languettes de bois formant un motif géométrique ; - cinq panneaux de vantaux de porte dont deux éléments à quatre caissons rectangulaires peints d’un décor floral, un panneau sculpté d’une frise d’octogones floraux alternant avec des demi-étoiles à quatre branches, deux panneaux à décor doré de résille de losanges garnis d’une rosette ; - cinq bordures dont trois à décor peint d’une alternance de rosettes et de feuilles dentelées, deux à décor de chevrons sculptés et peints ; - deux entre-panneaux dont un fragmentaire à décor peint d’un vase garni de fleurs dont des jacinthes, églantines, tulipes, iris ; - quinze panneaux à décor épigraphique dans un cartouche en calligraphie cursive sur fond animé d’un fin décor de tiges florales, onze à lettres d’or sur fond noir dans un cartouche cerné de rouge et quatre à lettres d’or soulignées de noir sur fond ocre dans un cartouche cerné d’or. Dans ces inscriptions résonne encore la voix de Taha el-Amin, probable propriétaire de la maison cité sur les panneaux, et qui exprime sur les murs de cette salle qu’il a dédiée à la science, au savoir (« qa’at lil-‘ilm »), des louanges à Dieu, et des vers poétiques traitant d’amour. Mentionnant le « ahl al-Sham », soit le peuple du Levant, il laisse supposer une provenance de la région du Bilad al-Sham, plus probablement la Syrie. La qa’a est en effet une salle de réception typique de la résidence ottomane syrienne. Fermée et située au Nord de la maison, cette salle en deux parties accueille le visiteur l’hiver et doit pouvoir l’éblouir par la beauté de sa décoration : une fois traversée l’‘ataba, cour dallée de pierre agrémentée d’une fontaine, l’hôte prend place sur le divan du mastaba et peut admirer les lambris peints qui en couvrent les murs. Nombreuses boiseries sont encore conservées in situ comme celles du Beit Nizam, du Beit Siba’i ou du Palais Azem de Damas. D’autres ensembles sont visibles dans des collections occidentales, connus sous le nom de « salons de Damas ». D’un point de vue stylistique, les boiseries peintes de la qa’a de Taha el-Amin se rapprochent de deux ensembles datés du XVIIIe siècle : le « salon de Damas » remonté au Los Angeles County Museum of Art (LACMA) et daté 1180H. / 1766-67 comporte des panneaux à décor épigraphique similaires, en lettres cursives sur fond noir finement fleuri dans un cartouche cerné de rouge et reprend des compositions géométriques alternant octogones fleuris et étoiles sculptées en creux. Le rapprochement trouve davantage de pertinence avec les panneaux à décor épigraphique du salon dit « de Nur ed-Din » du Metropolitan Museum daté 1119H. / 1707, où les inscriptions en lettres d’or cursives se détachent sur un fond fleuri au traitement similaire dans des cartouches à contours rouges de même tracé. Seule une vingtaine d’autres salons a été proposée dans les ventes publiques depuis le début des années 1980, dont les plus récentes : Bonhams, 11 octobre 2000 ; Gros & Delettrez, 18 juin 2001 ; Sotheby’s, 14 avril 2010, lot 310 ; Christie’s, 13 avril 2010 et 5 octobre 2010 ; Ader, 8 octobre 2012, lot 176. Pour des exemples de boiseries in situ, voir l’ouvrage de MUSSELMANIE, Marwan, Les Maisons Damascènes, XVIIIe-XIXe siècle, Unesco, 1979 ; PIPONNIER, Denis, ROUANET, Anne, « Etude iconographique et technique d’un ensemble décoratif, La m