Beschreibung:

SOUVENIRS » 1861-1925 Manuscrit autographe: 12 volumes in-4, demi-basane bleue, dos lisses avec titre, tomaison et initiales « E.M. » poussés à l'or. Environ 1500 pages écrites à l'encre au milieu desquelles sont intercalées de nombreux documents: fascicules, lettres autographes (personnalités ecclésiastiques et littéraires dont Mistral, Aubanel), coupures de presse.... Edmond Marbot commence son journal à l'âge de 18 ans le 16 mars 1861 lorsqu'il quitte sa famille et la Guadeloupe pour partir en France et rentrer dans les ordres. En 1863, il arrive à Paris et visite la Normandie et la Bretagne. Il est ordonné prêtre en janvier 1866 et devient chanoine et chancelier de l'évêque de Nevers Mgr Forcade en 1872, du 4 septembre 1870 à juillet 1873, il va relater avec une foule de détails la guerre de 1870 et les événements de la commune de Paris. En aout 1873, il suit Mgr Forcade qui a été nommé archevêque d'Aix et devient Vicaire général de cette ville en septembre 1874: « Je suis à Aix .Aujourd'hui même, ce matin à 8h, j'ai jeté l'ancre, c'est bien le cas de le dire, car il me faut m'attacher, m'ancrer ici par vertu pour me donner le temps de connaitre, d'apprécier et de m'attacher par sentiment. La sympathie qui m'accueille, ce ciel bleu qui me parle des Antilles, ce soleil qui resplendit comme le mien, comme celui de mon enfance, les bouffées d'air salin qui m'arrivent de la mer, tout cela est bien fait pour m'habituer facilement à la Provence.... ». Il commence à publier les textes de ses allocutions chez Achille Makaire et devient membre de la Maitrise Métropolitaine d'Aix pour laquelle il écrira plusieurs discours. En 1880 il raconte les expulsions des Capucins, des Jésuites et des Oblats: « La porte toujours attaquée par les pics tenait bon. Mr Paul de Foresta, du haut de la barricade criait aux crocheteurs par l'imposte brisée qu'ils n'y entendaient rien- et en même temps il réparait tous les éboulements...Alors commença l'expulsion individuelle des Pères qui pris par les agents dans leurs cellules étaient conduits jusqu'à la porte que nous franchîmes avec eux... » Très engagé dans le mouvement royaliste, il participe à des manifestations antirépublicaines à Arles en 1882. En 1883, il donne des « conférences populaires » à Marseille pour combattre les idées socialistes et fait célébrer des messes à l'église St Sauveur d'Aix pour le repos de l'âme du roi Henri V, comte de Chambord. En juillet 1884 une épidémie de cholera éclate à Aix: « En rentrant à Aix, je trouve une ville bouleversée par un luxe extraordinaire de précautions hygiéniques, commandées et exécutées par l'administration municipale. Le voisinage du choléra, les fumigations de la gare, les injections d'infections à tous les coins de rue, tous les soirs (pour purifier un air qui n'est pas infesté):tout cela commence à établir la panique à Aix... Les journaux annoncent un cas de choléra à l'hôpital d'Aix ...renseignements pris ,il s'agit d'une bohémienne venue de Toulon par Pertuis, ramassée aux aires St Roch dans l'état de saleté le plus repoussant et morte à l'hôpital samedi dernier avec des symptômes de choléra...on a rétabli déjà quelques madones des rues dont les niches étaient fermées ,une lampe brule nuit et jour à la Seds...Le peuple demande une procession solennelle à Notre Dame de la Seds. L'autorité municipale ayant interdit les processions, une pétition couverte de plus de quatre mille signatures a été présentée au maire Gautier...Le chiffre des décès d'hier, donné par les journaux de ce matin est de 7, y compris l'hôpital. La femme que nous avons visitée hier à la rue Venel est morte cette nuit. La soeur de la Présentation continue à mieux aller .Par contre, la voisine (rue des Eyguesiers) n'est pas morte et n'a pas l'air d'en prendre le chemin. C'est ainsi en temps d'épidémie: ceux que l'on croit morts vivent et souvent les mourants sont ceux qui semblent revivre... » Mars 1885: « Aix est sous le coup d'un tripotage financier qui occupe tous les j