Beschreibung:

Alfred COURMES (Bormes les Mimosas 1898- Paris 1993) Couple à la bicyclette, 1925 Huile sur toile d'origine 195 x 130 cm Signé et daté en bas à droite Courmes 1925 Provenance: Mme Martin Paris Collection particulière Vente Bergé et Associés 11 décembre 2007 n° 31 Collection particulière Exposition: Alfred Courmes Bormes les Mimosas, 2003 Bibliographie: Jean Helion et Ignasi Vidal, inquiétude et serenité, Alfred Courmes Office municipal de de l'Action Culturelle et de la Communication de la ville de Cannes, 1988, reproduit page 30 Alfred Courmes Musée Saint Roch Issoudun, 1989, reproduit Alfred Courmes Musée d'Art et d'Industrie Roubaix, 1989, œuvre mentionnée page 60 Cycle d'art , Musée d'Art et d'Industrie Roubaix 1996, musée du sport, Paris, reproduit n° 14 page 65 Alfred Courmes dans son pays, Musée d'Art et d'Histoire, Bormes les Mimosas, 2003, reproduit n° 12 page 23 Gilles Bernard et Vitalie Andriveau, Alfred Courmes Paris 2003, reproduit page 36 « La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre » disait Albert Einstein. C’est la question de l’équilibre d’un couple que semble poser Le couple à bicyclette peint en 1925 par Alfred Courmes Couleurs vives, touche empressée, sur ce grand format, l’artiste fait naître tout un univers qui laisse place au questionnement ; un monde, propre à Courmes, que Jean Cassou qualifie en 1936 de bizarre et grinçant. Le couple s’impose au centre de la toile, à la manière des personnages saints sur les œuvres religieuses chères à l’artiste. La femme de dos, la main sur le visage et la tête basse, contraste avec le regard appuyé de l’homme et son aplomb. La bicyclette, vectrice de symbolique, impose sa présence entre le couple. Le village en arrière-plan et l’orée d’un bois offre des possibilités au couple ; mais c’est autour de cette bicyclette que se concentre la scène. L’homme en arrière-plan, se fait discret sous son chapeau et pédale dans la direction contraire au couple, ne souhaitant s’imposer. Sa présence, fugace, dans la composition, ne suffit pas à troubler ce qui se joue entre les deux amants. Le caractère inachevé de l’œuvre ne fait qu’accentuer l’ambiance étrange et l’impression d’un temps suspendu, qui jamais n’apportera de réponses aux interrogations d’un spectateur laissé pantois, face à ce couple qui semble figé lui aussi dans ses questionnements, à la recherche de l’équilibre. En germe dans cette œuvre, on perçoit la recherche par Courmes de l’univers qui lui deviendra propre, teinté d’une ambiance surréaliste et intrigante, chargée de symboles. Imprégné par le classicisme, le surréalisme et l’expressionnisme son œuvre se dirigera vers un foisonnement de références. Michel Onfray résumera ses inspirations et l’appropriation qu’il s’en fait : « Des cubistes, il retient parfois, mais beaucoup plus tard, l’artifice qui déplie et déploie les visages afin de produire plastiquement une surface anti-anatomique ; des surréalistes il a de temps en temps la passion pour le jeu de mot, l’onirisme, le goût pour les collisions et les provocations ; aux abstraits il emprunte ça et là un usage radicalement libre de la couleur – mais rien de tout cela ne le marque, tout juste des citations de loin… ». A l’automne 1989 une rétrospective lui est consacrée au Centre Pompidou. Inspiré par le même sujet, Le couple à bicyclette, 1935, y est exposé et est présenté comme l’un des chefs d’œuvre de la peinture réaliste française de l'avant-guerre, presqu'un manifeste, de par l’accumulation des objets symboliques, la manière et la sensibilité. Notre tableau est la première version du tableau de 1935 exposée en 1936 au Salon des Indépendants sous le numéro 864 et aujourd’hui conservé au Musée national des Beaux-Arts d’Alger.