Beschreibung:

LES POISSONS, 1923 Huile sur toile Signée en bas à gauche 38 x 55 cm - 14.9 x 21.6 in. Signed on the lower left, oil on canvas Provenance - Galerie Simon, Paris - Saidenberg Gallery, New York - Galerie Louise Leiris, Paris (étiquette au dos n°16125) - Galerie Patrice Trigano Expositions - Paris : Galerie Simon, André Masson 25 février- 8 mars 1924 - New York, Blue Moon Gallery and Lerner -Heller Gallery, André Masson novembre - décembre, 1973 Bibliographie - G. Masson, M. Masson, Catherine Loewer, André Masson Catalogue raisonné de l'oeuvre peint, 1919-1941, Volume I, 1919-1929, Vaumarcus éditeurs, 2010. Oeuvre reproduite sous le numéro 1923*57 en page 162 de l'ouvrage - Frances Fielding Lewis Beatty, André Masson and the Imagery of Surrealism. Doctorat de philosophie (Arts et Sciences) Columbia University, 1982, USA. Oeuvre reproduite sous le numéro 112 en page 499 de l'ouvrage - Cimaise, Extrait de Cimaise No 164, Paris, F, André Masson , par Pierre Cabanne. Une visite à André Masson par Patrice Trigano. André MASSON (1896-1987) André Masson dont le pinceau devait plus tard, comme trempé parfois dans le sang, rapporter tant de scènes tragiques et violentes, est entré dans la peinture par le domaine paisible des choses familières. Paysages, natures mortes, voilà ce qu'il peignit d'abord. Sans doute, aux environs de 1923, la nature morte, sur laquelle venaient de s'effectuer de si singulières opérations, était-elle fort en honneur (cela ne dura que trop par la suite), et comment un tout jeune peintre ne lui est-il pas d'abord rendu hommage ? Mais Masson les priait de reprendre une attitude modeste. «Maintenant reposez-vous dans vos apparences ! Après tant d'exubérances cubistes, je vais vous procurer un peu de sommeil ; je saurai vous garder un aspect enchanté, je vous tirerai encore, à ma façon, de votre réalité, mais ce n'est pas tellement à vos formes que j'en veux ; n'essayez pas de me faire grâce avec vos plans ni de faire la roue pour me révéler vos aspects cachés. C'est votre lumineux secret intérieur qui me tente et je saurai le pénétrer sans avoir à vous faire violence.» Il semblait donc paisible ce chemin par lequel André Masson entrait dans la peinture avec à la main une baguette pour réendormir les choses dans leurs formes. Mais ce calme n'était qu'apparent : une inquiétude veillait, une certaine fièvre métaphysique, et Masson allait demander aux objets de la traduire, mais sans gesticulations d'arêtes et de plans. Oh, oui, d'abord, avec tellement de discrétion ! Il a posé sur ses premières natures mortes ces lumières blanches ensorcelantes qui donnaient aux objets un aspect troublant et un peu nocturne et les rapprochaient de tel masque blanc tellement plus étrange qu'un loup noir, de telle sorte que maints objets semblaient porter aussi un masque à leur convenance, et qu'on cherchait dessous et sentait palpiter dans sa tiédeur le visage inconnu et mystérieux des choses. Ces blancs étaient ceux des chemises des personnages, des murs, de rouleaux de papier, de pipes en terre, de nuage et de ces êtres indéfinissables que l'on appelle tout simplement des «fonds». Un dépôt de vin dans le fond d'un verre, une petite surface verte quelque part animaient dans le tableau des feux sourds, mais violents. André Masson et son univers, M. Leiris et G. Limbour, Editions des trois collines, Genève Paris, 1947, pp. 113-115. Ses couleurs étaient alors assez sourdes, comme jalouses d'un secret ; les objets exhalaient une lumière intérieure, tendre et nostalgique, une sorte d'atmosphère de cave voilée de fumées bleues ou vertes [...]. Ces petites touches en vibration, nous savons bien que c'est tout de même au cubisme qu'il les devait, ne les avions-nous pas connues sur telles surfaces de Braque ou Picasso ? [...] André Masson dans son atelier - Tous droits réservés