Beschreibung:

) OUI, 1951 Huile sur toile Signée, titrée et datée en bas au centre 130 x 97 cm - 511/4 x 381/4 in. Cette oeuvre est répertoriée dans le Catalogue Raisonné de l'artiste, réalisé par Madame Geneviève Claisse sous le numéro 938 Exposition: - Auguste Herbin Galerie Denise René, Paris, Exposition du 1er au 26 mars 1952 Bibliographie: - Auguste Herbin Catalogue de l'exposition de la Galerie Denise René, Paris, 1952. Cette oeuvre est répertoriée sous le n°26 de l'ouvrage - Herbin, Catalogue Raisonné de l'Oeuvre peint, Geneviève Claisse Editions du Grand Pont; Paris. Oeuvre reproduite en page 446 de l'ouvrage AUGUSTE HERBIN OUI, 1951 «Comment la méthode de l'Alphabet plastique, qui ne résiste à aucune analyse cartésienne, a-t-elle pu engendrer des chefs-d'oeuvre?», s'interroge le critique Otto Hahn Élaboré dès le début des années 1940, et théorisé dix ans plus tard dans son essai L'art non-figuratif non-objectif, l'Alphabet plastique d'Auguste Herbin constitue sans doute pour nous une obscure grille de lecture, mais fut à coup sûr une matrice féconde pour sa création. «A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu: voyelles, je dirai quelque jour vos naissances latentes...» Ces vers de Rimbaud, croisés avec la théorie des couleurs de Goethe, ont inspiré à l'artiste, figure majeure de l'Abstraction-Création et des Réalités Nouvelles, un véritable système pictural. Rien en art, pour Herbin, ne devait être contingent, et c'est sans doute ce qui le mit en marge des courants auxquels il s'essaya (l'impressionnisme, le fauvisme, le cubisme) avant de calquer sa propre voie sur les lois de la nature. C'est aux alentours de 1942 que l'on peut situer l'éclosion de ce que sera, jusqu'à sa mort, «son» art véritable. Cela fait pourtant quarante ans qu'il peint, mais cette longue maturation fut nécessaire pour aboutir à la méthode, basée sur la correspondance entre formes, couleurs et lettres, qui ordonnera désormais toutes ses oeuvres. Peinte en 1951, Oui en est issue, et en est représentative à plusieurs égards. Chronologiquement centrale (les «compositions libres» couvrent les décennies 40 et 50), elle est le pendant d'un Non réalisé la même année, avec lequel elle explore le principe des contraires (lumière-obscur, couleurs positives- négatives) sur lequel Herbin a systématiquement fondé sa théorie et sa pratique. Le couple Oui/Non fit d'ailleurs l'objet d'une nouvelle recherche la même année, un redoublement d'intérêt rare chez l'artiste. L'oeuvre peut se lire comme suit: O vert, formes triangulaire et hémisphérique (partie gauche); U bleu, forme hémisphérique (partie droite); I orangé, formes sphérique et triangulaire (partie centrale). Mais c'est autrement encore qu'elle s'apprécie, sa subtilité résidant dans ce qui, en elle, témoigne de la liberté que le peintre prit avec son propre code (le triangle bleu ajouté pour l'équilibre, le point blanc «sur le i» dynamisant l'ensemble), et dans la mise en oeuvre des «principes opposés» par le rapport des couleurs essentielles que sont le jaune et le bleu («spirituels»), et le blanc et le noir («matériels»). Quel que puisse être le réalisme de l'Alphabet plastique, celui non-objectif des compositions d'Herbin est incontestable. Verbe fait image, Oui affirme pleinement cette abstraction affranchie de tout objet, bien décidée à plonger au coeur du réel en liant directement «la Parole et l'action créatrice». "How could the method of the ?Alphabet plastique', which is unable to withstand any Cartesian analysis, generate masterpieces?" asked the critic Otto Hahn Conceived in the early 1940s, theorised ten years later in his essay L'art non-figuratif non-objectif, Auguste Herbin's "Alphabet plastique" may be obscure as an interpretative framework, but it was certainly a fertile template for his art. "A black, E white, I red, U green, O blue: vowels, I shall tell, one day, of your mysterious origins..." Rimbaud's verses, crossed with Goethe's theory of colors, inspired the artist, a major figure of Abstr