Beschreibung:

De la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité. Paris, Librairie E. Le François, [Saint-Amand, Imprimerie R. Bussière], 1932. In-4 de (6) ff., XIII pp., 381 pp., (2) ff. dont un pour les errata relié avant la page 367 : plats souple en RIM noir, dos de veau bleu gris avec couture sur trois rubans de tissu rouge, titre rouge au dos, couverture et dos (De Gonet Artefacts). Édition originale. Exemplaire de premier tirage : le nom de l'auteur n'est pas suivi de son titre de Chef de clinique de la Faculté de Médecine de Paris sur la couverture, ni sur le titre. Un des livres clés dans l'histoire de la psychanalyse. Thèse de doctorat soutenue à la Faculté de médecine de Paris le 7 septembre 1932 par Jacques Lacan (1901-1981), célèbre psychiatre et psychanalyste français. L'auteur y étudie le délire systématique de persécution à travers le cas d'Aimée, alias Marguerite Anzieu (1892-1981), internée à l'hôpital Sainte-Anne pour avoir tenté d'assassiner une actrice en avril 1931. Elle fut confiée à Jacques Lacan “qui fit d'elle un cas d'érotomanie et de paranoïa d'autopunition. Entre le psychiatre et Marguerite, il n'y eut jamais la moindre entente. Elle ne cherchait nullement à être soignée ou prise en charge, et il ne chercha pas à la convaincre de se regarder comme une patiente. Car il ne s'intéressait à cette femme que pour illustrer sa doctrine de la paranoïa” (Élisabeth Roudinesco, Lacan, envers et contre tout, 2011). Exemplaire exceptionnel, celui de Marie Bonaparte, pionnière de la psychanalyse française et bientôt farouche adversaire de Lacan. Envoi signé de l'auteur sur le faux-titre : À S.A.R. la princesse Georges de Grèce, en témoignage de ma respectueuse admiration. J. Lacan, ce 22 novembre 1932. Fille de Roland Bonaparte Marie Bonaparte (1882-1962) avait épousé en 1907 le prince Georges de Grèce et de Danemark. Sa rencontre, en 1925, avec Sigmund Freud, fut décisive : d'abord sa patiente, elle en devint rapidement l'amie et la disciple - elle paya notamment une rançon considérable pour arracher Freud des griffes des Nazis, sauva ses manuscrits et l'installa avec toute sa famille à Londres -, et surtout entreprit de traduire ses textes en français. En 1926, elle fut l'un des fondateurs de la Société psychanalytique de Paris. Après la Deuxième Guerre mondiale, elle s'opposera frontalement à Jacques Lacan dont elle désavouait les idées et la pratique dite des séances courtes ; celui-ci, qui la traitait volontiers de “cadavre ionescien”, tentera dès 1953 de la déposséder de son rôle de chef d'École en entraînant dans son sillage les jeunes psychanalystes avec la création de la Société française de psychanalyse. (Marcel Turbiaux, “Marie Bonaparte. Portrait d'une femme engagée” in Bulletin de psychologie, 2010/6, n° 510, pp. 481-488.- Roudinesco et Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, 2006). Quelques corrections à l'encre, plusieurs marques de lecture et note au crayon sur la dernière page.