Beschreibung:

Situationnistes] Guy Debord CORRESPONDANCE À PIET DE GROOF, ALIAS WALTER KORUN. 22 JANVIER 1958-3 JUILLET 1958. Debord meneur de troupes belges et fin stratège. Ensemble en partie inédit comprenant : 9 lettres autographes signées (17 p. in-4 ou in-12), une lettre tapuscrite signée (2 p. in-4), 3 cartes postales et un télégramme à Wilma Cadot du 10 avril 1958. Une lettre froissée. En animant la galerie Taptoe à Bruxelles, fondée en 1955 par Gentil Haesaert et Maurice Wyckaert à Bruxelles, Piet de Groof (1931-2004), dit aussi Walter Korun, est en relations avec de nombreux artistes d’avant-garde internationaux. C’est dans le cadre de cette activité qu’il rencontrera Guy Debord fondateur de l'Internationale Lettriste, et Asger Jorn cofondateur de Cobra. Ces lettres sont concentrées sur une période très précise (hiver-été 1958), celle d’un épisode de combat de l’Internationale Situationniste : Walter Korun devait créer un scandale dans le milieu des critiques d’art en lançant un tract injurieux durant l’assemblée de l'Association internationale des Critiques d'Art des 14-18 avril 1958, peu avant l'exposition universelle de Bruxelles de 1958. Piet de Groof sera arrêté, puis relâché, et poursuivra sa carrière dans l’armée : il sera exclu de l’I.S. en janvier 1959 sur base de son identité militaire. Cette dense correspondance, très dense, permet de retracer cet événement de l’I.S. belge. Debord invite Korun à Paris dans sa "mansarde internationale" avec Wyckaert pour élaborer leur croisade contre les "néo-Cobra" en convainquant Sandberg, directeur du Stedelijk Museum, d’évincer les héritiers de Cobra d’une exposition qu’il tente d’organiser à Amsterdam, et de la centrer plutôt sur le "Bauhaus imaginiste et [le] lettrisme [I.L.] qui sont assez peu connus, et importants". Plus tard, quand il s’agit d’organiser l’action durant le Congrès des Critiques d’Art, il en règle les moindres détails : les tracts "doivent être jetés en même temps dans la salle où se réunit solennellement l’assemblée, alors que quelqu’un prend la parole par surprise -- et essaie de lire le texte jusqu’au bout […]. Il suffit d’attirer l’attention, d’une façon scandaleuse, sur le tract que tout le monde lira (il doit être dispersé dans l’assistance. Le mieux serait de le jeter de haut. À défaut de ce moyen, plusieurs lanceurs dispersés dans la salle devraient le projeter le plus loin possible." "C’est parfait d’avoir accès officiellement là-dedans ! Il faut prévoir aussi l’entrée de quelques amis dans le public, pour qu’ils jettent les tracts. En règle générale, l’opération devra être menée principalement par notre section belge. Il semble que tu sois tout désigné pour prendre la parole : tu es le signataire au nom des Belges. […] L’attaque devrait se faire lundi 14 avril à 10h30 au Palais des Académies […] Notre intervention à Bruxelles sera certainement très importante pour choquer et intéresser en même temps un public intellectuel qui n’a jamais été si concentré." Il lui enverra l’épreuve du tract, puis Jorn les tracts imprimés. Après l’action, il apprend de Wyckaert que "l’opération critique d’art a été accomplie jusqu’au bout", que les "critiques d’art ont fait des efforts pour étouffer le scandale" et demande à Korun un compte-rendu plus détaillé. Il évoque également l’activité internationale de l’I.S., en Italie avec le Gruppe 11 ou en Hollande, ainsi qu’un projet d’article dans la revue de l’I.S. [On joint :] - DEBORD, Guy, ASGER Jorn Walter KORUN et Pinot GALLIZIO. Lettre commune à W. Sandberg, 25 janvier 1958. Lettre tapuscrite signée par les 4 membres de l’I.S., 2 p. in-4. - [Tract]. La Société sans classes a trouvé ses artistes. Épreuve du tract, sur un bifeuillet in-4 (le tract sera imprimé recto-verso). Debord modifie l’adresse de l’I.S : "rue de la montage-sainte-geneviève" [sic] devient "rue de la montage-geneviève". Au crayon rouge, Debord a indiqué : "SECRET / CONFIDENTIEL / Amicalement à vous / Guy". On joint la version finale de ce tract, qui