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Auction archive: Lot number 27

Emmanuel CHABRIER. 5 L.A.S. « Emmanuel »…

Estimate
€1,000 - €1,200
ca. US$1,119 - US$1,343
Price realised:
€1,125
ca. US$1,259
Auction archive: Lot number 27

Emmanuel CHABRIER. 5 L.A.S. « Emmanuel »…

Estimate
€1,000 - €1,200
ca. US$1,119 - US$1,343
Price realised:
€1,125
ca. US$1,259
Beschreibung:

Emmanuel CHABRIER. 5 L.A.S. « Emmanuel » ou « Emml », [juin-novembre 1888], à sa femme ; 15 pages in-8. [Paris,] Vendredi midi [15 juin 1888], racontant à « Maman » son emploi du temps : « Hier soir, après notre séance au Conservatoire pour régler les auditions musicales de l’Exposition, Lamoureux m’a entraîné à Chatou et je me suis laissé faire. […] Aujourd’hui, Mme Delcroix viendra avec sa fille qui veut me chanter divers morceaux. Puis, Mlle Racot viendra prendre sa leçon […] La Nanon a essayé 3 fois son jersey. Mme Alice est là, qui la regarde. Nanon prétend qu’elle a l’air d’une gazelle et qu’elle ferait très bon effet sur les boulevards »… Il attend pour partir le livret de Briséïs que doit donner Catulle Mendès : « si j’ai toute ma besogne, ce sera superbe. – Enoch lui a écrit hier pour lui secouer les puces ». Nouvelles du ténor Van Dyck, installé à Bayreuth : « Mme Wagner insiste pour que je vienne […] il faudra que j’y aille : à cause de Mottl, à cause de V[an] Dyck, à cause des Wagner, à cause de moi-même vis à vis des autres qui y sont allés, j’ai l’air de m’isoler, ça finirait par faire mauvais effet »... Il termine par des plaintes sur la paresse de ses « deux jeunes bougres » de fils… [Paris, 3-4 juillet 1888]. Il a vu Alfred Bruneau à l’Opéra-Comique : « je l’ai pincé pour Gwendoline et il viendra mardi matin avec Gandrey l’entendre à la maison »… Il va déjeuner avec Catulle Mendès, « puis copie du 2d acte »… [La Guérinière] Vendredi [26 octobre 1888]. Séjour au château de la Guérinière, chez le vicomte de Maupas : « Des arbres, encore des arbres, toujours des arbres, à perte de vue […] Mme de Maupas, très engraissée, mais surtout de figure, ravie de me recevoir, fort empressée ; puis le père de M. de Maupas, ancien officier, sourd, 76 ans, mais d’une constitution robuste, de taille élevée, la voix forte, la moustache en crocs – pouvant vivre cent ans ; un athlète, comme son fils, du reste qui, d’un revers de main, enverrait ton pauvre loup rouler à quinze pas ; – mais il est bon comme le pain, doux comme un agneau, adore sa femme qu’il contemple un peu et qui se carre dans un magnifique château Louis XIII excessivement authentique, avec tourelles, pont-levis, pièces d’eaux, communs, dépendances, fermes ; 500 hectares de bois. […] Grand chasseur, M. de Maupas ; 40 à 42 ans, tanné par le soleil, toujours à parcourir sa propriété qu’il surveille ferme et lui rapporte gros ; dix à douze chevaux, 20 vaches, des légions de poules, du lapin, du lièvre, du chevreuil et du sanglier car il chasse à courre, – partant plus de cinquante chiens ; ça aboie de tous les côtés. Pas artiste, mais intelligent, très gai, très robuste, enfin et vraiment un charmant homme. Après le dîner, musique à 4 mains avec la maîtresse de la maison […] Ce matin, j’ai visité le parc avec M. de Maupas ; il y a là, je les vois même d’ici, en t’écrivant, 5 arbres âgés de 600 ans qui sont des merveilles […], avec des troncs énormes où se terrent les lapins, voire même des renards, puis, plus haut, d’autres cavités bizarres servant de gîtes à des familles entières de hiboux, de chouettes etc. ; il paraît qu’au printemps ces arbres cachent et abritent les amours de toutes sortes de bêtes, poil ou plume ; qu’on s’y embrasse, qu’on s’y flanque des râclées et qu’on y piaille à bec ou à museau que veux-tu. Je suis resté réellement en contemplation devant ces vénérables arbres dont les racines ont encore assez de force et de sève pour donner la vie à de jeunes petits châtaigniers, qui poussent là, sous les immenses ailes de leurs arrières-grands-pères ; quelle force ! c’est admirable. À l’ombre de pareils géants, il semble qu’on ne composerait pas une mièvrerie, je t’assure. – Je retournerai les voir ; c’est mieux que du Massenet ; ces arbres me font penser au père Bach, qui nourrit encore du reste, comme eux, de jeunes générations de musiciens, – et les nourrira toujours »… Etc. La Membrolle [automne 1888]. « Maman, je fume beaucoup moins, je t’assure, et

Auction archive: Lot number 27
Auction:
Datum:
20 Jun 2017
Auction house:
La Maison de Vente Ader
3, rue Favart
75002 Paris
France
contact@ader-paris.fr
+33 (0)1 53407710
+33 (0)1 53407720
Beschreibung:

Emmanuel CHABRIER. 5 L.A.S. « Emmanuel » ou « Emml », [juin-novembre 1888], à sa femme ; 15 pages in-8. [Paris,] Vendredi midi [15 juin 1888], racontant à « Maman » son emploi du temps : « Hier soir, après notre séance au Conservatoire pour régler les auditions musicales de l’Exposition, Lamoureux m’a entraîné à Chatou et je me suis laissé faire. […] Aujourd’hui, Mme Delcroix viendra avec sa fille qui veut me chanter divers morceaux. Puis, Mlle Racot viendra prendre sa leçon […] La Nanon a essayé 3 fois son jersey. Mme Alice est là, qui la regarde. Nanon prétend qu’elle a l’air d’une gazelle et qu’elle ferait très bon effet sur les boulevards »… Il attend pour partir le livret de Briséïs que doit donner Catulle Mendès : « si j’ai toute ma besogne, ce sera superbe. – Enoch lui a écrit hier pour lui secouer les puces ». Nouvelles du ténor Van Dyck, installé à Bayreuth : « Mme Wagner insiste pour que je vienne […] il faudra que j’y aille : à cause de Mottl, à cause de V[an] Dyck, à cause des Wagner, à cause de moi-même vis à vis des autres qui y sont allés, j’ai l’air de m’isoler, ça finirait par faire mauvais effet »... Il termine par des plaintes sur la paresse de ses « deux jeunes bougres » de fils… [Paris, 3-4 juillet 1888]. Il a vu Alfred Bruneau à l’Opéra-Comique : « je l’ai pincé pour Gwendoline et il viendra mardi matin avec Gandrey l’entendre à la maison »… Il va déjeuner avec Catulle Mendès, « puis copie du 2d acte »… [La Guérinière] Vendredi [26 octobre 1888]. Séjour au château de la Guérinière, chez le vicomte de Maupas : « Des arbres, encore des arbres, toujours des arbres, à perte de vue […] Mme de Maupas, très engraissée, mais surtout de figure, ravie de me recevoir, fort empressée ; puis le père de M. de Maupas, ancien officier, sourd, 76 ans, mais d’une constitution robuste, de taille élevée, la voix forte, la moustache en crocs – pouvant vivre cent ans ; un athlète, comme son fils, du reste qui, d’un revers de main, enverrait ton pauvre loup rouler à quinze pas ; – mais il est bon comme le pain, doux comme un agneau, adore sa femme qu’il contemple un peu et qui se carre dans un magnifique château Louis XIII excessivement authentique, avec tourelles, pont-levis, pièces d’eaux, communs, dépendances, fermes ; 500 hectares de bois. […] Grand chasseur, M. de Maupas ; 40 à 42 ans, tanné par le soleil, toujours à parcourir sa propriété qu’il surveille ferme et lui rapporte gros ; dix à douze chevaux, 20 vaches, des légions de poules, du lapin, du lièvre, du chevreuil et du sanglier car il chasse à courre, – partant plus de cinquante chiens ; ça aboie de tous les côtés. Pas artiste, mais intelligent, très gai, très robuste, enfin et vraiment un charmant homme. Après le dîner, musique à 4 mains avec la maîtresse de la maison […] Ce matin, j’ai visité le parc avec M. de Maupas ; il y a là, je les vois même d’ici, en t’écrivant, 5 arbres âgés de 600 ans qui sont des merveilles […], avec des troncs énormes où se terrent les lapins, voire même des renards, puis, plus haut, d’autres cavités bizarres servant de gîtes à des familles entières de hiboux, de chouettes etc. ; il paraît qu’au printemps ces arbres cachent et abritent les amours de toutes sortes de bêtes, poil ou plume ; qu’on s’y embrasse, qu’on s’y flanque des râclées et qu’on y piaille à bec ou à museau que veux-tu. Je suis resté réellement en contemplation devant ces vénérables arbres dont les racines ont encore assez de force et de sève pour donner la vie à de jeunes petits châtaigniers, qui poussent là, sous les immenses ailes de leurs arrières-grands-pères ; quelle force ! c’est admirable. À l’ombre de pareils géants, il semble qu’on ne composerait pas une mièvrerie, je t’assure. – Je retournerai les voir ; c’est mieux que du Massenet ; ces arbres me font penser au père Bach, qui nourrit encore du reste, comme eux, de jeunes générations de musiciens, – et les nourrira toujours »… Etc. La Membrolle [automne 1888]. « Maman, je fume beaucoup moins, je t’assure, et

Auction archive: Lot number 27
Auction:
Datum:
20 Jun 2017
Auction house:
La Maison de Vente Ader
3, rue Favart
75002 Paris
France
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+33 (0)1 53407710
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