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Auction archive: Lot number 94

Ernest LAURENT Gentilly, 1859 - Bièvres, 1929 Autoportrait

Estimate
€8,000 - €12,000
ca. US$9,744 - US$14,616
Price realised:
n. a.
Auction archive: Lot number 94

Ernest LAURENT Gentilly, 1859 - Bièvres, 1929 Autoportrait

Estimate
€8,000 - €12,000
ca. US$9,744 - US$14,616
Price realised:
n. a.
Beschreibung:

Ernest LAURENT Gentilly, 1859 - Bièvres, 1929 Autoportrait Fusain Monogrammé en bas à droite Self portrait, charcoal, monogrammed, by E. Laurent Hauteur : 22,50 Largeur : 14,50 cm Commentaire : Deux yeux bruns comme deux taches noires fixent le spectateur avec insistance. La lumière suggérée en réserve vient s'écraser sur ce front déjà partiellement dégarni autant qu'elle glisse sur l'arête du nez du modèle. Seul le rythme régulier des vergeures du papier brise la spontanéité et la fougue de ce fusain frénétiquement apposé sur la feuille. Nous sommes en 1883, Ernest Laurent a déjà 24 ans et cela fait maintenant plusieurs années qu'il a décidé, avec ses amis Edmond Aman-Jean Alphonse Osbert et surtout Georges Seurat de s'affranchir de l'enseignement académique reçu dans les ateliers de Luc-Olivier Merson et d'Henri Lehmann. Le déclic de cette libération sera précisément la quatrième exposition impressionniste en 1879, qui marqua profondément les jeunes artistes. Ces derniers, Seurat et Laurent en tête, commencèrent à s'intéresser aux théories de la division de la couleur et attirèrent l'attention de Puvis de Chavannes, alors immense figure de la peinture moderne, qui souhaita faire leur connaissance. Georges Seurat et Ernest Laurent, qui s'étaient rencontrés dans l'atelier de Lehmann, nouèrent une réelle amitié qui se confirmait dans les intérêts partagés pour ces nouvelles théories de la peinture. Plusieurs portraits du maître pointilliste par Laurent attestent de cette admiration (fig. 1, collection particulière). Au début des années 1880, Seurat développa une manière picturale radicalement nouvelle qui engendra la révolution néo-impressionniste de la dernière exposition de 1888. Ernest Laurent fut profondément influencé par ces avancées et c'est dans cet esprit qu'il réalisa entre 1882 et 1883 une série de dessins au fusain, véritables portraits, reprenant les canons esthétiques de Seurat. Dans un cadrage serré, n'utilisant que le fusain et jouant de l'estompe et du traitement en réserve, laissant apparaître la couleur du papier, pour créer effets de lumières en clair-obscur et volumes des formes, Ernest Laurent fait émerger de la pénombre une série de visages suggérant à la fois force et mystère. Ces feuilles, parmi lesquelles nous retrouvons un portrait de Georges Seurat conservé au musée d'Orsay (fig. 2), constituent des études préparatoires à l'œuvre intitulée 'Scène au bord du ruisseau (Beethoven op. 68)' ou 'Le Concert Colonne', présentée au Salon de 1884, qui fut détruite à la suite d'un incendie au musée de Buenos Aires où elle était exposée. Au milieu de cette formidable série, reprenant les exacts canons esthétiques de ces autres feuilles, Ernest Laurent réalise son 'Autoportrait'. Notre feuille constitue une redécouverte majeure dans la production de notre artiste. Nous connaissons un autre autoportrait réalisé plus tardivement en 1923, au crayon également, mais qui s'éloigne considérablement de cette technique néo-impressionniste fulgurante issue de Seurat. Sur notre feuille, Ernest Laurent fait virevolter son crayon avec une justesse phénoménale. Par ces si simples nuances de gris et de noirs notre artiste impose l'essentiel de ce que l'exercice de l'autoportrait suggère, tout en permettant la transmission d'une infinité de sentiments.

Auction archive: Lot number 94
Auction:
Datum:
9 Jun 2021
Auction house:
Artcurial
7, rond-point des Champs-Élysées
75008 Paris
France
contact@artcurial.com
+33 (0)1 42992020
Beschreibung:

Ernest LAURENT Gentilly, 1859 - Bièvres, 1929 Autoportrait Fusain Monogrammé en bas à droite Self portrait, charcoal, monogrammed, by E. Laurent Hauteur : 22,50 Largeur : 14,50 cm Commentaire : Deux yeux bruns comme deux taches noires fixent le spectateur avec insistance. La lumière suggérée en réserve vient s'écraser sur ce front déjà partiellement dégarni autant qu'elle glisse sur l'arête du nez du modèle. Seul le rythme régulier des vergeures du papier brise la spontanéité et la fougue de ce fusain frénétiquement apposé sur la feuille. Nous sommes en 1883, Ernest Laurent a déjà 24 ans et cela fait maintenant plusieurs années qu'il a décidé, avec ses amis Edmond Aman-Jean Alphonse Osbert et surtout Georges Seurat de s'affranchir de l'enseignement académique reçu dans les ateliers de Luc-Olivier Merson et d'Henri Lehmann. Le déclic de cette libération sera précisément la quatrième exposition impressionniste en 1879, qui marqua profondément les jeunes artistes. Ces derniers, Seurat et Laurent en tête, commencèrent à s'intéresser aux théories de la division de la couleur et attirèrent l'attention de Puvis de Chavannes, alors immense figure de la peinture moderne, qui souhaita faire leur connaissance. Georges Seurat et Ernest Laurent, qui s'étaient rencontrés dans l'atelier de Lehmann, nouèrent une réelle amitié qui se confirmait dans les intérêts partagés pour ces nouvelles théories de la peinture. Plusieurs portraits du maître pointilliste par Laurent attestent de cette admiration (fig. 1, collection particulière). Au début des années 1880, Seurat développa une manière picturale radicalement nouvelle qui engendra la révolution néo-impressionniste de la dernière exposition de 1888. Ernest Laurent fut profondément influencé par ces avancées et c'est dans cet esprit qu'il réalisa entre 1882 et 1883 une série de dessins au fusain, véritables portraits, reprenant les canons esthétiques de Seurat. Dans un cadrage serré, n'utilisant que le fusain et jouant de l'estompe et du traitement en réserve, laissant apparaître la couleur du papier, pour créer effets de lumières en clair-obscur et volumes des formes, Ernest Laurent fait émerger de la pénombre une série de visages suggérant à la fois force et mystère. Ces feuilles, parmi lesquelles nous retrouvons un portrait de Georges Seurat conservé au musée d'Orsay (fig. 2), constituent des études préparatoires à l'œuvre intitulée 'Scène au bord du ruisseau (Beethoven op. 68)' ou 'Le Concert Colonne', présentée au Salon de 1884, qui fut détruite à la suite d'un incendie au musée de Buenos Aires où elle était exposée. Au milieu de cette formidable série, reprenant les exacts canons esthétiques de ces autres feuilles, Ernest Laurent réalise son 'Autoportrait'. Notre feuille constitue une redécouverte majeure dans la production de notre artiste. Nous connaissons un autre autoportrait réalisé plus tardivement en 1923, au crayon également, mais qui s'éloigne considérablement de cette technique néo-impressionniste fulgurante issue de Seurat. Sur notre feuille, Ernest Laurent fait virevolter son crayon avec une justesse phénoménale. Par ces si simples nuances de gris et de noirs notre artiste impose l'essentiel de ce que l'exercice de l'autoportrait suggère, tout en permettant la transmission d'une infinité de sentiments.

Auction archive: Lot number 94
Auction:
Datum:
9 Jun 2021
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7, rond-point des Champs-Élysées
75008 Paris
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contact@artcurial.com
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