Beschreibung:

Rare buste en terre cuite représentant une artiste de trois quart face. (Reprise de patine et restaurations possible sous la patine) H: 64,5 - L: 53 cm Au XVIIIème siècle, l'art du portrait sculpté permettait le plus souvent, soit de mettre en valeur la psychologie des personnalités représentées en bustes, soit de souligner la physionomie des personnages, soit enfin de déterminer des caractéristiques propres à leur occupation, leur rang ou leur rôle social. Parallèlement aux portraits idéalisés mettant en scène des femmes ou des hommes dans des représentations «à l'antique» seulement définies par quelques attributs, certains sculpteurs s'attachèrent tout particulièrement à figurer la place du personnage portrai­turé dans la société de son époque. Tel semble être le cas du buste en terre cuite que nous proposons, par le traitement particulier de certains détails, notamment le long drapé enveloppant la partie inférieure qui souligne la sensualité de la figure, ainsi que le travail élégant de la coiffure soulignée de perles et largement relevée qui dévoile le front de la figure et plus largement son visage à la beauté troublante; l'ensemble de ces caractéristiques renvoie aux représentations de certaines célèbres chanteuses ou danseuses de la seconde moitié du XVIIIème siècle. Ce type de représentations, éloigné des carcans académiques, semble être révélateur d'un sculpteur de tout premier plan qui se fit une spécialité dans l'art de représenter certaines personnalités célèbres du monde du spectacle parisien: Gaetano Merchi A ce jour, seuls quelques rares bustes peuvent être rattachés avec certitude à son oeuvre, notamment certaines versions en terre cuite ou en marbre de Mademoiselle Guimard dont des exemplaires sont conservés à la Bibliothèque de l'Opéra à Paris et dans les collections des musées royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles et du musée national du château de Versailles (voir S. Hoog, Musée national du château de Versailles, Les sculptures, I- Le musée, RMN, Paris, 1993, p.170, catalogue n°725); ainsi qu'un buste d'homme en terre cuite proposé aux enchères lors de la dispersion de la collection parisienne d'Alvar Gonzales-Palacios (Sotheby's, Paris, le 29 mars 2007, lot 79); enfin, mentionnons le buste en bronze de Francisco de Goya réalisé lors du séjour espagnol du sculpteur entre 1795 et 1812 (illustré dans L. Azcue-Brea, La Escultura en la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando, Madrid, 1994, p.395). Toutefois, malgré cet ensemble excessivement restreint d'oeuvres connues, certains documents anciens dévoilent l'activité prolifique de Merchi et soulignent son intérêt pour les portraits des personnalités du monde du spectacle de son époque; cela apparaît particulièrement dans une mention tirée des Mémoires secrets dans laquelle nous pouvons lire à la date du 12 février 1782: «Les amateurs des arts et des spectacles s'empressent de se pourvoir d'une collection précieuse de bustes, que vient de mettre en vente le sieur Merchi, sculpteur. Ils sont au nombre de quinze, et représentent MM. Piccini, Sacchini, Legros, Laîné, Mlles Beaumenil, Girardin cadette, Guimard, Heynel, Théodore, Allard, Peslin, MM. Vestris père, Nivelon, Carlin, Mme Todi». Gaëtan Merchi (1747-1823): Originaire de Brescia en Italie, Merchi s'installe à Paris et devient élève à l'ancienne Ecole académique où il remporte brillamment une troi­sième médaille en 1776. Peu de temps après, parallèlement à la réalisation de portraits en buste, le sculpteur désire décliner les plus célèbres actrices et danseuses du temps et a l'idée de réaliser des esquisses représentant notamment Mlle Théodore en bergère et Mlle Guimard en Terp­sichore; pour faire aboutir son projet, il ouvre une souscription pour vendre ces statuettes qui devaient être reproduites en talc et réparées par ses soins; mais ce projet ne semble jamais avoir abouti. Après le décès de son frère, Joseph-Bernard-Merchi (mort à Paris en 1793), musicien reconnu, il part en Espagne où il trava