Beschreibung:

Genet, Jean POUR UN FUNAMBULE. [VERS 1957]. MANUSCRIT ET TAPUSCRIT INCONNUS. 22 feuillets (21 in-4, 1 in-12), dont 10 p. entièrement manuscrites, les autres tapuscrites. Long passage inédit. D’importants ajouts manuscrits de 9 pages s’insèrent dans le texte tapuscrit, avec des renvois au moyen d’astérisques numérotés (*1 à *10). Une des pages propose un très long ajout totalement inédit, décrivant le sourire d’Abdallah et son manque de culture littéraire : "S’il parle assez bien le français (son père était Arabe, sa mère est Allemande), le jeune acrobate pour qui j’écris a peu de mots à sa disposition. Pourtant il a compris le sens -- et compris avec l’intelligence éveillée que pose son regard allumé -- de mes conseils, dont je craignais que le tour ne fut, surtout pour lui, trop littéraire." En outre, une correction autographe modifie la dédicace tapuscrite "À Abdallah" en "Pour Abdallah". Soulignons aussi la majuscule du mot "Cirque", conforme à l’édition originale et à l'édition des Oeuvres complètes de 1979 (t. V), absente en Pléiade. Le texte porte encore le titre primitif de Pour un funambule, qui deviendra plus tard Le Funambule. Un schéma de mise en page (f. 1v°) montre la présentation que souhaitait Genet pour ses 9 ajouts manuscrits, avec une justification plus étroite : "Tout ce qui est déjà dactylographié le sera à nouveau avec cette marge [dessin] / Ce qui est manuscrit, donc rajouté sera dactylographie avec cette marge [Dessin] / À nouveau, la dactylographie" ; les éditions que nous connaissons n’ont jamais reproduit cette mise en page, se contentant de mettre les passages ajoutés en italiques. Pour l’un des hommes qu’il a "le plus aimé". La rencontre, fin 1956, du jeune acrobate Abdallah Bentaga est à l’origine d’un des plus beaux textes de Genet, magnifique déclaration d'amour, manifeste de l'artiste selon Genet ou hymne aux regards des grands enfants. Du funambule, Genet s’improvisa entraîneur, mais ce Pygmalion fit courir des risques de plus en plus considérables à son élève, dont une chute tragique interrompit la carrière. Se sentant abandonné par Genet, Abdallah se suicida à 28 ans, en 1964 ; Genet fut profondément affecté par la mort de son amant et fera interdire à Barbezat la réédition du Funambule. Références : Théâtre complet, Éd. M. Corin et A. Dichy. Pléiade, 2002. -- Ed. White, Jean Genet, N.R.F., 1993, p. 439-452 et 465-469. -- Dictionnaire Jean Genet. Sous la dir. de M.-Cl. Hubert. Champion, 2014.