Beschreibung:

GÉRARD (François). Lettre autographe signée au docteur Benoît-François Trioson. Paris, 16 fl oréal an III [5 mai 1795]. 1 p. 3/4 in-4, adresse au dos, cachet de cire rouge à son monogramme, déchirure marginale au feuillet d’adresse sans atteinte au texte. «J’ai couru rue d’Anjou-au-Marais [partie de l’actuelle rue Pastourelle] aussitôt que j’ai su que vous étiez à Paris et que vous aviez DES NOUVELLES DE GIRODET QUI ANNONÇAIENT SON RETOUR, mais on ignorait même votre arrivée à l’ancien hôtel des Parties casuelles, et j’ai d’autant plus regretté de m’être pas trouvé à la maison le jour que vous avez eu la bonté d’y passer. PERMETTEZ À UN AMI QUE LE TEMS ET L’ÉLOIGNEMENT N’ONT POINT CHANGÉ, QUOIQU’EN PUISSE PENSER GIRODET LUIMÊME... DE VOUS DEMANDER QUELQUES ASSURANCES SUR UNE AUSSI HEUREUSE NOUVELLE, qui en comblant de joie tous les amis des arts, accroît en eux l’estime et l’intérêt qu’on toujours inspirés le talent et le malheur. Jesuis d’ailleurs invité à vous demander quelques détails sur le retour annoncé, par la personne chargée de PRÉPARER UN LOGEMENT ET UN ATELIER AU LOUVRE À VOTRE ILLUSTRE AMI. Ondésire que cela puisse être prêt à son arrivée, mais il serait nécessaire de la prévoir... Je vous assure de nouveau que j’ai répondu avec empressement à votre lettre concernant LE TABLEAU DE GIRODET, que je l’assurai qu’il était bien placé, et que si je ne l’avais pas retiré c’est que DAVID ÉTANT EN ARRESTATION et mon escalier ne me permettant point de le mettre chez moi, j’avais été contraint de le laisser où il était...» Jacques-Louis David membre du Comité de Salut public, avait été incarcéré une première fois après le 9thermidor, d’août à décembre 1794, et le serait encore une seconde fois du 29mai à août1795, date à laquelle il serait amnistié. UN DES REPRÉSENTANTS DE LA PEINTURE FANTASTIQUE PRÉROMANTIQUE, ANNE LOUIS GIRODET (1767-1824), élève de Jacques-Louis David remporta le Grand prix de Rome en 1789, et se rendit alors dans la cité pontifi cale. Quand le pape chassa les Français de ses États, Girodet entama une errance qui, quoiqu’assombrie par une santé chancelante, se révéla pour lui une expérience artistique primordiale: il gagna Naples (janvier 1793), Venise (mars 1794), Florence (mars 1795), Gênes (mai 1795), puis rentra en France en passant par Genève (septembre-novembre 1795). AMI ET ANCIEN CONDISCIPLE DE GIRODET, FRANÇOIS GÉRARD (1770-1837) étudia avec celui-ci dans l’atelier de David, et fut une des fi gures du même courant artistique. Il illustra avec lui une édition des oeuvres de Virgile publiée par Didot (1797), et reçut en même temps que lui commande pour la Malmaison d’un tableau inspiré d’Ossian. Orphelin de père en 1784 puis de mère en 1787, Girodet eut pour tuteur le DOCTEUR TRIOSON, un ami de la famille, qui, ayant lui-même perdu sa femme et son fi ls, l’adopterait en 1809.