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Auction archive: Lot number 95

HEMINGWAY ERNEST (1899-1961).

Estimate
€2,500 - €3,000
ca. US$2,769 - US$3,323
Price realised:
€5,200
ca. US$5,761
Auction archive: Lot number 95

HEMINGWAY ERNEST (1899-1961).

Estimate
€2,500 - €3,000
ca. US$2,769 - US$3,323
Price realised:
€5,200
ca. US$5,761
Beschreibung:

L.S. « Ernest » avec additions autographes, La Havane, Cuba 11 mars [1940], à Walter WINCHELL ; 2 pages in-4 dactyl. et au crayon ; en anglais. Longue lettre sur ses disputes avec sa femme et sur son travail sur Pour qui sonne le glas. [Walter WINCHELL (1929-1963), journaliste au New York Daily Mirror et à la radio, était un ami d’Hemingway, qui termine alors la rédaction de For Whom the Bell Tolls, publié en octobre 1940, et qui ne veut pas que sa séparation avec sa seconde femme, Pauline Pfeiffer Hemingway, soit rendue publique avant la sortie du livre. Cette séparation avait eu lieu à l’automne 1939, et le divorce intervint en novembre 1940.] Si on tabasse Winchell (il peut toujours y avoir un coup heureux par un enfoiré, qu’il se rappelle Al McCoy mettant George Chip K.O.), il peut dire : Quoi que l’on entende de la mésentente Hemingway, aucune mesure ne sera prise tant que son livre ne sera pas terminé. Peuple blanc (c’està-dire Pauline), n’acculez pas de bons écrivains à la faillite ! – Winchell peut laisser tomber « bons écrivains » s’il croit à un gag publicitaire. Mais Hemingway travaille sur ce roman tous les jours depuis un an et treize jours et il s’est levé ce matin à 3 h 30 et a travaillé jusqu’à 7 h afin d’avoir la journée pour faire sa déclaration de revenus. À titre d’information (il n’essaie pas de lui souffler de la pub, mais Winchell a toujours été un copain et il ne faut pas qu’il croie une seule fois à un mensonge de sa part), le livre a maintenant environ 130 000 [mots]. Il a essayé d’écrire le meilleur livre qu’il ait jamais pu, et n’a rien fait d’autre ; pas d’articles ; non, rien, sans conteste, tout ce temps. Il est dans la dernière ligne droite maintenant, et gagnant. Son éditeur Charles SCRIBNER l’a lu et il pense que cela laisse L’Adieu aux armes dans la poussière… Winchell se rappelle-t-il ce que Tom Smith et Hemingway lui ont raconté sur l’imposteur qui imitait Hemingway et descendait au Club des Explorateurs ? Ce Pietro Di Donato est pire. Hemingway l’a rencontré une demi-heure peut-être dans un café (le Bar Florida) et ne l’a jamais revu. Di Donato s’est invité à la fête et Hemingway a été gentil avec lui : c’est un voyou qui ne sait écrire que par orgasmes et Hemingway a tâché d’expliquer qu’il fallait ralentir toute cette émotion un peu pour que les lecteurs y croient. Il a déclaré dans une interview à Miami qu’il avait passé un bon moment à visiter Hemingway. Des conneries… Quelques réflexions politiques. Chances de BATISTA comme Président de Cuba : 5 à 3… 80 000 étrangers sont à Cuba parce que c’était leur première escale. Ils ressemblent à nos aïeux (mais il n’écrit pas de propagande). Trop ont fini sur Caye Sal ou d’autres cayes bahaméennes sans habitants, pour qu’ils fassent confiance aux passeurs étrangers. Il y a un candidat étranger à présent, mais les prix sont trop élevés et la patrouille antiimmigration trop efficace pour que ce soit pratique… Etc. Il ajoute un long post-scriptum pour raconter qu’il a entendu Winchell une nuit à la radio, alors qu’il était en voiture, avertissant E.H. que personne n’essayait de le doubler. Mais qui ? Howard Hawks ? Howard Hughes ? Shipwreck Kelly ? Barney Glazer ? Mais il a bien reçu le message. C’est comme quand il avait cogné un gars avec un coup de poing invisible, et que la police avait interrogé Winchell après sa mort, alors que c’était le Nazi qui avait fait le coup, et qu’Hemingway pouvait prouver qu’il n’y était pour rien, étant resté tout ce temps à Sun Valley. Mais c’était un coup dur…

Auction archive: Lot number 95
Auction:
Datum:
18 Nov 2019
Auction house:
Aguttes
Salle 9 - Drouot-Richelieu, 9, rue Drouot 75009 Paris
Beschreibung:

L.S. « Ernest » avec additions autographes, La Havane, Cuba 11 mars [1940], à Walter WINCHELL ; 2 pages in-4 dactyl. et au crayon ; en anglais. Longue lettre sur ses disputes avec sa femme et sur son travail sur Pour qui sonne le glas. [Walter WINCHELL (1929-1963), journaliste au New York Daily Mirror et à la radio, était un ami d’Hemingway, qui termine alors la rédaction de For Whom the Bell Tolls, publié en octobre 1940, et qui ne veut pas que sa séparation avec sa seconde femme, Pauline Pfeiffer Hemingway, soit rendue publique avant la sortie du livre. Cette séparation avait eu lieu à l’automne 1939, et le divorce intervint en novembre 1940.] Si on tabasse Winchell (il peut toujours y avoir un coup heureux par un enfoiré, qu’il se rappelle Al McCoy mettant George Chip K.O.), il peut dire : Quoi que l’on entende de la mésentente Hemingway, aucune mesure ne sera prise tant que son livre ne sera pas terminé. Peuple blanc (c’està-dire Pauline), n’acculez pas de bons écrivains à la faillite ! – Winchell peut laisser tomber « bons écrivains » s’il croit à un gag publicitaire. Mais Hemingway travaille sur ce roman tous les jours depuis un an et treize jours et il s’est levé ce matin à 3 h 30 et a travaillé jusqu’à 7 h afin d’avoir la journée pour faire sa déclaration de revenus. À titre d’information (il n’essaie pas de lui souffler de la pub, mais Winchell a toujours été un copain et il ne faut pas qu’il croie une seule fois à un mensonge de sa part), le livre a maintenant environ 130 000 [mots]. Il a essayé d’écrire le meilleur livre qu’il ait jamais pu, et n’a rien fait d’autre ; pas d’articles ; non, rien, sans conteste, tout ce temps. Il est dans la dernière ligne droite maintenant, et gagnant. Son éditeur Charles SCRIBNER l’a lu et il pense que cela laisse L’Adieu aux armes dans la poussière… Winchell se rappelle-t-il ce que Tom Smith et Hemingway lui ont raconté sur l’imposteur qui imitait Hemingway et descendait au Club des Explorateurs ? Ce Pietro Di Donato est pire. Hemingway l’a rencontré une demi-heure peut-être dans un café (le Bar Florida) et ne l’a jamais revu. Di Donato s’est invité à la fête et Hemingway a été gentil avec lui : c’est un voyou qui ne sait écrire que par orgasmes et Hemingway a tâché d’expliquer qu’il fallait ralentir toute cette émotion un peu pour que les lecteurs y croient. Il a déclaré dans une interview à Miami qu’il avait passé un bon moment à visiter Hemingway. Des conneries… Quelques réflexions politiques. Chances de BATISTA comme Président de Cuba : 5 à 3… 80 000 étrangers sont à Cuba parce que c’était leur première escale. Ils ressemblent à nos aïeux (mais il n’écrit pas de propagande). Trop ont fini sur Caye Sal ou d’autres cayes bahaméennes sans habitants, pour qu’ils fassent confiance aux passeurs étrangers. Il y a un candidat étranger à présent, mais les prix sont trop élevés et la patrouille antiimmigration trop efficace pour que ce soit pratique… Etc. Il ajoute un long post-scriptum pour raconter qu’il a entendu Winchell une nuit à la radio, alors qu’il était en voiture, avertissant E.H. que personne n’essayait de le doubler. Mais qui ? Howard Hawks ? Howard Hughes ? Shipwreck Kelly ? Barney Glazer ? Mais il a bien reçu le message. C’est comme quand il avait cogné un gars avec un coup de poing invisible, et que la police avait interrogé Winchell après sa mort, alors que c’était le Nazi qui avait fait le coup, et qu’Hemingway pouvait prouver qu’il n’y était pour rien, étant resté tout ce temps à Sun Valley. Mais c’était un coup dur…

Auction archive: Lot number 95
Auction:
Datum:
18 Nov 2019
Auction house:
Aguttes
Salle 9 - Drouot-Richelieu, 9, rue Drouot 75009 Paris
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