Portrait de Paul Henry Ourry Huile sur toile 72 x 60 cm Portrait of Paul Henry Ourry Oil on canvas, 28,3 x 23,6 in. «Prince des portraitistes» Ainsi était-ce le surnom de Joshua Reynolds qui au cours du XVIIIe siècle, s'impose en Angleterre comme l'un des plus grands, sinon le plus grand portraitiste de son temps. Formé dans la bibliothèque familiale, il poursuit son apprentissage dans l'atelier du peintre Thomas Hudson (1701 -1779). Puis afin de parfaire sa formation, il quitte l'Angleterre en 1749 pour faire son Grand Tour au cours duquel il découvre l'Italie. Là, pendant un peu plus de deux ans, il s'emploie à copier fresques et sculptures, s'imprégnant de l'art des grands maîtres qui l'avaient précédé. Lorsqu'il rentre à Londres, il se spécialise immédiatement dans le portrait auprès d'une nouvelle bourgeoisie particulièrement demandeuse d'assoir son statut social. Née avec la Révolution industrielle, cette nouvelle classe sociale évolue également dans un monde baigné par l'Esprit des Lumières qui valorise l'individu, cela passant notamment par la représentation de soi. Le peintre évoluait par ailleurs également auprès d'une nébuleuse intellectuelle et politique. En 1768, il fait partie des fondateurs de la Royal Academy de Londres au sein de laquelle il devient un grand théoricien et dont quinze de ses discours sont publiés. L'institution vint par ailleurs amplifier l'émulation artistique londonienne de l'époque, phénomène lié à la demande croissante de la nouvelle bourgeoisie évoquée plus tôt. Depuis le XVIe siècle, les querelles ecclésiastiques et le ralentissement des commandes religieuses qui leur fut lié, le portrait s'était particulièrement développé. La présence d'Anton Van Dyck (1599 -1641) au cours du XVIIe siècle, appuya ce phénomène et contribua à diffuser une influence nordique sur le genre. Également farouche rival de Thomas Gainsborough (1727 -1788), chacun s'appliqua à développer ses propres innovations picturales afin de mieux distancer l'autre dans la modernité picturale. Reynolds choisit alors de placer ses personnages sur des fonds paysagers ou architecturaux spectaculaires, leur conférant une aura intemporelle. La mise en avant de l'individu passait également par la subjectivité et l'adoption dans le traitement des figures, d'en dévoiler la personnalité. Ici, à la manière d'un personnage de théâtre, notre jeune homme émerge de l'ombre, éclairé par une lumière latérale. Il se détache sur un fond brun brossé rapidement, ne le plaçant ni dans le temps, ni dans l'espace si ce n'était le discret parapet en bas de la composition. Du col noué de sa chemise blanche modelée par une touche épaisse et rapide, le visage nous accapare immédiatement et nous mène au regard. Ce regard, fermement dirigé vers nous, trahissant la détermination du modèle, apparaît comme un prologue à la carrière prestigieuse que Paul Henry Ourry mènera au sein de la Royal Navy. Sa personnalité se révèle également au niveau de sa bouche où le fin liseré brun marquant la jonction des deux lèvres semble suggérer un relâchement imperceptible, un léger mouvement anticipant la parole, apportant cette touche de vie et d'audace psychologique si propre au peintre. Rosenberg en 1985 écrivait «Reynolds, ambitieux, allie dans ses portraits historiques, l'intellectualisme et le romantisme avec une audace psychologique bien nouvelle, inconnue à cette date en Europe occidentale.». Les teintes brunes, terreuses qu'il emploie trouvent de l'éclat dans les rehauts de blanc, le visage aux couleurs douces et l'éclat froid des broderies d'argent du vêtement. L'atmosphère qui s'en dégage est ainsi simple, intime, familière, douce et avenante. Cette intimité serait peut-être due au lien qui unissait Reynolds et Ourry ? Nous savons que le National Trust de Saltam (fig. 1) conserve aujourd'hui un portrait plus tardif du même homme, en tenue d'officier de marine. Quoiqu'Ourry ait quelque peu vieilli, les traits du visage se retrouvent, notamment dans la moue
Portrait de Paul Henry Ourry Huile sur toile 72 x 60 cm Portrait of Paul Henry Ourry Oil on canvas, 28,3 x 23,6 in. «Prince des portraitistes» Ainsi était-ce le surnom de Joshua Reynolds qui au cours du XVIIIe siècle, s'impose en Angleterre comme l'un des plus grands, sinon le plus grand portraitiste de son temps. Formé dans la bibliothèque familiale, il poursuit son apprentissage dans l'atelier du peintre Thomas Hudson (1701 -1779). Puis afin de parfaire sa formation, il quitte l'Angleterre en 1749 pour faire son Grand Tour au cours duquel il découvre l'Italie. Là, pendant un peu plus de deux ans, il s'emploie à copier fresques et sculptures, s'imprégnant de l'art des grands maîtres qui l'avaient précédé. Lorsqu'il rentre à Londres, il se spécialise immédiatement dans le portrait auprès d'une nouvelle bourgeoisie particulièrement demandeuse d'assoir son statut social. Née avec la Révolution industrielle, cette nouvelle classe sociale évolue également dans un monde baigné par l'Esprit des Lumières qui valorise l'individu, cela passant notamment par la représentation de soi. Le peintre évoluait par ailleurs également auprès d'une nébuleuse intellectuelle et politique. En 1768, il fait partie des fondateurs de la Royal Academy de Londres au sein de laquelle il devient un grand théoricien et dont quinze de ses discours sont publiés. L'institution vint par ailleurs amplifier l'émulation artistique londonienne de l'époque, phénomène lié à la demande croissante de la nouvelle bourgeoisie évoquée plus tôt. Depuis le XVIe siècle, les querelles ecclésiastiques et le ralentissement des commandes religieuses qui leur fut lié, le portrait s'était particulièrement développé. La présence d'Anton Van Dyck (1599 -1641) au cours du XVIIe siècle, appuya ce phénomène et contribua à diffuser une influence nordique sur le genre. Également farouche rival de Thomas Gainsborough (1727 -1788), chacun s'appliqua à développer ses propres innovations picturales afin de mieux distancer l'autre dans la modernité picturale. Reynolds choisit alors de placer ses personnages sur des fonds paysagers ou architecturaux spectaculaires, leur conférant une aura intemporelle. La mise en avant de l'individu passait également par la subjectivité et l'adoption dans le traitement des figures, d'en dévoiler la personnalité. Ici, à la manière d'un personnage de théâtre, notre jeune homme émerge de l'ombre, éclairé par une lumière latérale. Il se détache sur un fond brun brossé rapidement, ne le plaçant ni dans le temps, ni dans l'espace si ce n'était le discret parapet en bas de la composition. Du col noué de sa chemise blanche modelée par une touche épaisse et rapide, le visage nous accapare immédiatement et nous mène au regard. Ce regard, fermement dirigé vers nous, trahissant la détermination du modèle, apparaît comme un prologue à la carrière prestigieuse que Paul Henry Ourry mènera au sein de la Royal Navy. Sa personnalité se révèle également au niveau de sa bouche où le fin liseré brun marquant la jonction des deux lèvres semble suggérer un relâchement imperceptible, un léger mouvement anticipant la parole, apportant cette touche de vie et d'audace psychologique si propre au peintre. Rosenberg en 1985 écrivait «Reynolds, ambitieux, allie dans ses portraits historiques, l'intellectualisme et le romantisme avec une audace psychologique bien nouvelle, inconnue à cette date en Europe occidentale.». Les teintes brunes, terreuses qu'il emploie trouvent de l'éclat dans les rehauts de blanc, le visage aux couleurs douces et l'éclat froid des broderies d'argent du vêtement. L'atmosphère qui s'en dégage est ainsi simple, intime, familière, douce et avenante. Cette intimité serait peut-être due au lien qui unissait Reynolds et Ourry ? Nous savons que le National Trust de Saltam (fig. 1) conserve aujourd'hui un portrait plus tardif du même homme, en tenue d'officier de marine. Quoiqu'Ourry ait quelque peu vieilli, les traits du visage se retrouvent, notamment dans la moue
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