Beschreibung:

JOUVET (Louis) comédien et metteur en scène français (1887-1951) 5 lettres autographes signées à sa cousine Aline Bordas [1905-1908] 13 p. in-8. 2 enveloppes conservées. Rethel, 6 mai 1905. Il s'empresse aussitôt débarqué de voyage , de lui envoyer un mot. Comme vous le savez ce ne sera qu'un mot mais je fais encore preuve de bonne volonté il me semble, car ce soir je dois aller à la finale du match de football . Bien que sa lettre l'a rendu triste très triste , il a été enchanté de la recevoir. Mai 1907. Je ne veux pas vous rappeler tout ce que vous avez mis dans votre dernière lettre lui reproche t-il, Vous ne le croiriez pas et vous refuserez d'admettre la maternité d'une telle épître. Il est un fait patent et catégorique ; j'en ai des preuves par les lettres que vous m'écrivez depuis bientôt 2 mois. Vous changez du tout au tout. Quel en est le motif ! lassitude - affection déclarée par ailleurs. J'aimerais encore mieux cela que ce dont j'ai peur pour vous la mort à la vie. Voilà ce que j'ai à répondre à votre lettre, tout ce que je peux y répondre. Je ne vous dirai pas tout ce que je fais, cela ne vous intéresse plus. - Ah si ! Cette manifestation de l'Odéon, c'était des petits jeunes gens qui trouvaient très bien que Mlle Polaire, cette espèce d'hystérique, vienne montrer ses jambes sur la scène de l'Odéon ... et d'autres petits jeunes qui comme moi ont conspué toute cette racaille et ces artiss.. de café concerts, trouvant désastreux cette manifestation... . Il serait heureux de retrouver sa conférence sur Verlaine quand elle l'aura lue, mais rien ne presse . Janvier 1908. Il lui adresse des tombereaux de remerciements, et je ne veux pas être en reste avec vous et je vous décoche toutes mes foudres pour vous être cru obligée de répondre à mes magnificences... . Il a assité à la représentation de Phèdres, o√π Suzanne Desprès était détestable à peu de chose près, mais je vous l'ai déjà dit. J'ai pensé à vous. Je m'ennuie, je travaille et je m'abrutis. Vous avez une façon de vous coiffer qui évoque Minerve. Si vous vous hellenisiez...vous seriez délicieuse. Vous avez du tragique dans la figure. Vous me faites l'effet quelquefois d'un justicier mais vos yeux en disent plus long que vous ne croyez. Je vous raccroche sur ma table et je vous décroche de nombreux baisers au clou rouillé de ma sentimentalité et qui se balancent pitoyablement après les cordes brisées et lamentables de ma lyre poétique... . Novembre 1908. Il lui adresse en hâte deux mots, afin de la rassurer de son silence, produit par des occupations monstrueuses. Je déménage. Je prends 3 petites pièces magnifiquement seules et vieilles dans une vieille cité de Paris du côté du jardin des plantes à côté de la Pitié... Je m'installe, je travaille, je ne vous ai pas écrit mais je pense à vous... . Dans la dernière lettre, sans date, il veut se griser dans cet état o√π il se trouve. Je veux croire avec toute mon âme à votre bonté et à votre amitié. Je viens de lire un opuscule Oossip- Lourié sur Ibsen ; eh bien lisez-le. j'y ai appris à connaître Ibsen...lisez lisez, vous comprendrez. - Ibsen était un grand philosophe! Je viens de puiser à une source merveilleuse de fraîcheur. Il faut être désabusé de ce qu'on voit, mais il faut être avant tout libre et plein de volonté. Confiant de l'avenir. Vous allez rire de moi, d'un petit rire méchant qui découvrira des petites dents dont la finesse exprime un foule de choses sur cette petite femme. Cela m'est égal aujourd'hui pourvu que vous m'écriviez toujours et que vous vous montriez un peu bonne. Vrai ou fausse je veux y croire. - La foi est tout. J'admire votre esprit psychologue et votre coeur moralisateur. Vous avez au milieu des plus belles phrases des aperçus et des conceptions inattendues et très fines. Cela vous exaspère bien un peu mais il y a des jours o√π vous êtes si gentille et o√π je ferai tant de choses pour vous. C'est étonnant, je suis comédien n'est-ce pas ?...Je suis un peu poseur, un peu romantique quoi .