Beschreibung:

Jules OURY dit MARCEL-LENOIR-(Montauban 1872 - Montricoux 1931) Trilogie féminine, 1910 Huile sur toile d'origine 46 x 61 cm Signé en bas à droite Marcel-Lenoir-Porte au dos le monogramme ML Nous remercions Madame Marie Ange Namy de nous avoir confirmé l'authenticité de cette œuvre. Marcel-Lenoir-imagine cette œuvre l’année 1910. Cette œuvre appartient à une déclinaison d’œuvres de l’artiste consacré à un même thème et débutée dès les années 1907-1908. Nous supposons que le titre choisi par l’artiste pour ses œuvres demeure Trilogie féminine, en effet, en le catalogue d’exposition consacrée à Marcel-Lenoir-au Télégramme à Toulouse en 1908, il est exposé une peinture dénommée Trilogie sous le numéro 26, au Cercle International des Arts en 1910, il est question de deux œuvres portant le titre : Trilogie (peinture) ou Trilogie féminine (dessin). Trilogie demeure un nom féminin emprunté au grec ancien Trilogia de logos ou discours, qui signifie dans la Grèce antique un ensemble de trois pièces théâtrales ou un ouvrage ou bien un ensemble de trois choses, liés les uns aux autres. Le terme de Trilogie est aussi usité à l’époque contemporaine de Marcel-Lenoir-dans la littérature, notamment par Valentine de Saint-Point Ici, sur un fond or, Marcel-Lenoir- en symboliste, demeure vivement attaché à l’icône féminine, à ses trois visages, qui le hantent, d’Eve à l’Ave Maria, à gauche, la figure vierge, innocente, pure et liliale, au centre, l’idole sombre, lugubre, impure, immorale, repentante, à droite, l’Ave Maria. Nous pouvons revisiter l’analyse iconographique de cette œuvre grâce au symbolisme nouvellement repéré de la perle précieuse, présente sur l’œuvre proposée ici, qui témoigne d’une œuvre au symbolisme éminemment ésotérique. La perle incarne autant Innana Ishtar, Vénus-Aphrodite, La dame aux perles, guide vers l’au-delà et le récit de sa descente aux enfers, où la déesse franchit sept portes et se dépouille de ses parures et notamment à la quatrième porte de ses perles, que pour l’Evangile de Mathieu et les Pères de l’église, elle est l’annonce de la vie éternelle et elle est parée d’un titre christologique. Dans certains écrits à caractère gnostique, la connaissance de soi, donc de Dieu passe par le « plongeon mystique ». Elle est aussi liée au baptême et à Jean-Baptiste, de même qu’elle est liée à la Vierge Marie, sa pureté, sa virginité. Il s’agit alors d’un processus recherché de régénération de l’être au moyen de la perle, Dieu. Selon les alchimistes, la perle est attachée à l’élément féminin et revêt une force égale à celle de la pierre philosophale. Pour Zosime : « L'accomplissement de la (transformation) matérielle a lieu au moyen de la perle » et permet donc l’accomplissement du grand-œuvre. Pour les cercles gnostiques, elle incarne la rencontre avec soi et Dieu. La perle incarne la lumière qui, dans le drame cosmique et anthropologique, est retenue, prisonnière des ténèbres. Voir Ibrahim Fredrikson Nadia : « La perle, entre l'océan et le ciel » dans la Revue de l'histoire des religions, tome 220, n°3, 2003, pp. 283-317. Marcel-Lenoir-s’attache à la figuration de fillette ou de jeune femme à la perle à plusieurs reprises, une œuvre sur ce thème est exposée La Femme aux perles sous le numéro 30, une autre à la Galerie Boutet de Monvel en 1912 : La Femme aux Perles sous le numéro 12. Concernant l’analyse stylistique, ici, l’œuvre témoigne d’un parti-pris expressionniste dont Marcel-Lenoir-est une figure oubliée. Cette toile fait partie des très rares œuvres expressionnistes répertoriées au catalogue raisonné. En 2011, cette œuvre est exposée au Musée Marcel-Lenoir-lors de l’exposition sur le portrait et reproduit au catalogue de Marie-Ange Namy.