Beschreibung:

Koyala (Koshare - Le clown-noir-et-blanc)* Hopi, Arizona, U.S.A Bois de cottonwood (peuplier américain), pigments naturels (blanc, noir), laine Hauteur : 23,5 centimètres Circa 1920. Bibliographie : «Kachina des Indiens Hopi» Laniel-Le François Marie-Elisabeth. Editions Amez, Saint-Vit.1992. Pages 228-229. «La danse des Kachina» Pavillon des Arts. Editions Paris Musées, 1998, page 61. «Katsinam» Editions Lübeck. Pièce en rapport : voir la collection Horst Antes R.F.A. Les Koyala, de même que leurs équivalents les Koyemsi zuni, sont considérés comme les pères des Kachina. Ils se produisent toujours en groupe et leurs facéties scabreuses et leur gloutonnerie ne manquent pas de les faire remarquer. Ils se manifestent dans presque toutes les cérémonies hopis et annoncent les danses des autres Kachina. Investis de grandes responsabilités, ils doivent être toujours disponibles, à quelque heure que ce fut et cela qu'il vente ou qu'il pleuve...Ainsi, on peut affirmer que si endosser le rôle d'un Koyala est un véritable honneur, c'est aussi une lourde responsabilité. Ce Kachina a un masque peint en blanc avec des yeux et une bouche tracées au pigment noir. La bouche indique une moue certaine tandis que les commissures externes des yeux sont inclinées vers le bas. Des barres horizontales noires rythment la hauteur des cornes qui surmontent la tête. Les cornes sont ornées de laine. Le corps et les jambes enduites de pigment blanc sont parcourus de lignes horizontales noires tandis qu'un cache sexe noir dissimule l'entrejambe. Ce modèle résolument Hopi, a des bras amovibles, ce qui laisse penser qu'il provient de la première Mesa, sensible à l'influence Zuni. Ce Kachina peut porter aussi le nom de Paiyakyamu ou Hano. On ne résistera pas pour finir, à vous communiquer un bref extrait du «Carnet de voyage chez les Indiens Hopi» d'André Breton, on présume qu'il assistait alors à un spectacle donné par les Koyala à Mishongnovi, village de la seconde Mesa : «Les clowns rompent parfois la file des danseurs, se livrent à des imitations du berger qui fait mine très fréquemment de tirer de l'arc et se tient hors de la file. Ils imitent aussi les saupoudreurs de maïs. Des femmes, lorsque les danseurs se sont retirés, leur apportent d'innombrables provisions (pains de toutes formes, pastèques, oranges, oeufs durs, orangeade et des sucreries grises en forme de rouleaux de papier, dites piki). Ils cassent les pastèques en les faisant tomber de haut et se bombardent de temps à autre avec les morceaux. Ils font mine de construire en miniature une «toilette» avec un arbuste, après avoir longuement débattu de son emplacement. Chacun des clowns est parti dans une direction, l'un rapporte une caisse brisée, l'autre un vieux magazine sur les pages duquel on peut entrevoir des gravures de mode. Le troisième détache de sa ceinture une poupée de style européen qui lui pendait dans le dos et l'assoit devant l'arbuste, auquel on a passé aussi des colliers, etc. Ils tendent à impressionner les enfants, à provoquer leur désapprobation en agissant comme eux au paroxysme. D'où leur gesticulation et leur caquetage continuel, de là qu'ils mangent comme des sagouins (en creusant avec leur main dans la pastèque, en buvant tous dans la même bouteille, en répandant l'orangeade qu'ils offrent à la poupée). Ils s'acharnent sur le personnage du tambour, lui tirent ses cabochons de tête, lui introduisent dans les yeux les deux oreilles ou les cornes qu'ils portent pendantes : le tambour continue à jouer imperturbablement.» Un personnage irrésistible du panthéon Hopi. Très bon état.