Beschreibung:

L'HOMME-TONNEAU. Rare pot couvert en argent (950 millièmes) en forme de personnage couronné et souriant à la tête mobile, tenant un verre dans sa main gauche et un pichet dans sa main droite. Le corps en forme de tonneau est orné des masques de Bacchus et de l'expression en allemand : " Mir der Wein, Euch das Wasser " (" À moi le vin, à vous l'eau "). Base circulaire moulurée et gravée de rinceaux. Poids : 565 g. Allemagne, XIXe siècle. Poinçons allemands. H. : 25 cm. Cet objet si singulier nous fait penser à deux personnalités : Le premier Clemens Pankert surnommé Perkéo. Né à Salurn dans le comté de Tyrol. Ce dernier apparemment affecté par le nanisme rencontre en 1718, Charles III Philipp (1661-1742), Prince-électeur, qui le prend sous son aile en tant que bouffon de cour. Clemens Pankert à une habitude : boire. Une légende prétend qu'il buvait dix-huit litres de vin par jour, ne laissant qu'une consommation journalière de 2,27 litres à ses maîtres. Son surnom serait du à sa réponse en italien " perche no " à plusieurs reprises lorsqu'on lui demandait s'il voulait un autre verre de vin. La plus célèbre représentation de Perkéo se trouve dans les caves du château de Heidelberg qui abritent deux gigantesques tonneaux (le plus petit contient 3 000 litres, et le plus gros 228 000 litres) dont il est le gardien. Le deuxième André Boniface Louis Riqueti, vicomte de Mirabeau, né à Paris, en 1754, mort à Fribourg en Brisgau, Allemagne, à l'âge de trente-huit ans. Obèse, son ivrognerie lui vaut le surnom de " Mirabeau-Tonneau ". Rapidement conscient de n'être que l'ombre de Mirabeau-Tonnerre, le malheureux André Boniface constata : " Dans une autre famille, je passerais pour un mauvais sujet et un homme d'esprit, dans la mienne je suis un sot et un honnête homme ". Écrivain possédant de l›esprit, auteur d›innombrables bons mots, il fut aussi le collaborateur du journal Les Actes des Apôtres. Ardent défenseur de la monarchie à l'Assemblée constituante où il fut envoyé siéger par les nobles de la sénéchaussée de Limoges, il s'opposa à la réunion des ordres et à l'abolition des privilèges. Le 4 février 1790, lorsque, Louis XVI annonça qu'il adoptait les principes de la Constitution, il brisa son épée et s'écria " Puisque le roi renonce à son royaume, un gentilhomme n'a plus besoin d'épée pour le défendre ". Son parti étant minoritaire à l'Assemblée constituante, il donne sa démission de député en juin 1790 et émigre en Allemagne. Il s'installe en Pays de Bade et lève une légion (La Légion Noire dite aussi Les Mirabeau), qui fit aux républicains, pendant 1792, une guerre d'escarmouches sanglantes. Il meurt suite à une attaque d'apoplexie lors de la campagne de 1793. Sa dépouille repose dans un ancien cimetière protestant de Fribourg. Nous retrouvons de nombreuses gravures le représentant habillé de tonneaux et tenant un verre à la main.