Beschreibung:

Lit de camp pliant avec baldaquin, dit du grand modèle en acier poli et bronze doré ; pliable, reposant sur six pieds à roulettes en laiton. Les angles sont formés de quatre montants droits surmontés d'un gland en bronze doré, supportant un dais formé de quatre tringles réunies en partie haute par un cercle. Il se plie dans le sens de la longueur et de la largeur grâce à des rotules sur les grandes tiges du cadre et les deux tiges de chaque extrémité. Les rotules principales sont poinçonnées de la couronne impériale entourée de l’inscription Desouches en arc de cercle. Toile en coutil rayé Epoque Empire, fabrication de Marie-Jean Desouches (1764-1828), ferronnier d’art et serrurier du garde-meuble de S.M. l’Empereur et Roi . H : 185 - L : 194 - P : 87 cm Le lit pliant de campagne compte parmi les objets les plus symboliques du bivouac impérial. Il se devait d’être d’une grande commodité, facilement démontable, transportable et peu encombrant. Desouches, déposa un brevet d’invention pour des lits de fer portatifs. Les Archives Nationales conservent une facture de cet artisan, datée de 1809 sur laquelle est décrit un lit similaire à celui que nous présentons : « Un autre lit de campagne du petit modèle, pouvant être transporté à dos de mulet, avec impériale, exhaussé portant platine et pomme en cuivre doré, les ornements dorés et son étui en cuir doublé de drap, 1100F, deux porte manteaux en cuir et quatre courroies, 360F» Après l’avoir présenté à une exposition des produits de l'industrie et devant l’accueil qui lui est réservé, Desouches présenta ce nouveau modèle de lit au Premier Consul et lui suggéra de l’adopter pour ses campagnes : « Quand il (Desouches) se fut bien assuré du succès de son invention, il comprit tout le parti qu'il pourrait en tirer comme lit de camp pour l'armée. Il demanda et obtint une audience du Premier Consul et fut admis à lui présenter son premier lit au château de Saint Cloud... Il parut devant Napoléon, son lit sous le bras, le déplia et le replia en sa présence avec la plus grande célérité, ce qui plut infiniment à ce génie actif qui déjà gouvernait l'Europe. Après plusieurs questions brèves et énergiques par lesquelles il savait si bien juger un homme du premier coup, il lui objecta que la rouille s'y mettrait promptement... Desouches lui répondit que ses grenadiers nettoieraient cela comme leurs canons de fusil. Cette réponse flatta Napoléon qui ne marchanda pas sur le prix. « Combien votre lit ? » demanda Napoléon. « Mille francs » (c'était bien trois fois sa valeur). Napoléon lui répondit : « Faites-m ’en six de suite ». Combien il était loin de prévoir alors qu'il irait mourir un jour sur un de ces lits de camp dans une île déserte, car ce fut son seul coucher à Sainte Hélène ». Bibliographie M. V. Brasart, Mobilier et objets militaires de campagne de 1790 à 1815, Mémoire de fin d'étude, 2002 L'aigle et le Papillon. Symboles du pouvoir sous Napoléon. 1800-1815, cat. exp. collectif. p.136, 2007. M.-F. Dupuy-Baylet, catalogue exposition, Napoleon and the Decorative Arts : Treasures of the Imperial Palaces. Macao Museum of Art, Macao, 2013, n° 45, pp. 112-113. J. Beaugrand-Fortunel, L'Esprit et la Main, Paris, 2015, fig.7-8, p.100-101, fig.10, p.105, p.148. Catalogue exposition, Napoléon, Paris, Grande Halle de la Villette, 14 avril-19 septembre 2021, Paris : Réunion des musées nationaux, 2021. p. 210.