Beschreibung:

Lucien LEVY-DHURMER (Alger, 1865 - Le Vesinet, 1953) LECTURE MEDITATIVE, 1896 Pastel sur papier signé et daté 'L. Levy-Dhurmer 96' en bas à droite dans un cadre en bois argenté à décor ondé d'époque Art Déco Hauteur : 62,50 Largeur : 39,50 cm Provenance : Vente, Paris, Hôtel Drouot, 4 avril 1979, n° 60 Collection Barry Friedman, New York Vente, Enghein, 25 octobre 1987, n° 95 Collection particulière, Belgique Expositions : 'Visions and Reveries (Symbolist Works on paper)', New York, avril-mai 1982 Commentaire : 1896 est l'année de la révélation de Lévy-Dhurmer et le début de sa renommée. Sa première exposition rétrospective a lieu à la galerie Georges Petit à Paris, pour laquelle il ajoute à son patronyme, Lévy, une partie du nom de sa mère, Goldhurmer, et prend le nom de Lévy-Dhurmer. Ses œuvres, principalement des portraits féminins exécutés au pastel, remportent un vif succès auprès du public et des critiques. Au cœur de la période symboliste, Lévy-Dhurmer fut un artiste solitaire, en marge des modes artistiques. Après avoir étudié dans une école communale de dessin, rue Bréguet, à Paris, il acheva sa formation en 1886 dans l'atelier de Raphaël Collin élève du peintre académique Cabanel. Pendant 8 ans (1887-1895), il travailla à Golfe-Juan dans une manufacture de faïences comme ornemaniste, puis comme directeur artistique. Aux Salons de 1895 et 1896, il présenta des faïences qui le classèrent parmi les créateurs de l'Art Nouveau. Parallèlement, il ne cessa de s'intéresser au pastel, sa technique de prédilection. En 1895, il abandonna la céramique pour se consacrer aux voyages, notamment en Italie, où il se passionna pour l'art classique italien. Suite à sa première exposition rétrospective de 1896, Joséphin Péladan (1858-1918) l'invita en vain à participer aux Salons de la Rose-Croix, dont le premier s'était tenu en 1892. En 1891, sous le nom de Sâr Mérodack Péladan, Joséphin Péladan publia le Manifeste de la Rose-Croix, créant L'Ordre de la Rose-Croix Catholique et esthétique du Temple et du Graal. Il s'agissait moins d'une société initiatique que d'une confrérie rassemblant des artistes dont la principale activité consistait en l'organisation d'expositions et de soirées dédiées aux beaux-arts. Volontairement isolé, exposant peu, Lévy-Dhurmer, peintre poète, " peintre de l'âme " (1), symboliste idéaliste, créa un art associant la recherche plastique à un message spirituel. Ses pastels tentent de traduire un langage intérieur par la représentation de femmes à mi-corps se détachant sur un fond serré, schéma hérité de la Renaissance. Lors d'une exposition lui étant consacrée en 1927 à Bruxelles, Camille Mauclair a écrit : " Je l'aime parce que je suis un écrivain saturé du dégoût de la peinture bête qui ne donne rien à penser par ses coloriages vides de sentiments et d'idées, ses puzzles de plans et de volumes sans autre but qu'eux-mêmes, ses misérables natures mortes, sa piteuse idolâtrie du procédé, sa phobie de tout sujet : je remercierai toujours l'artiste qui, tout en séduisant ma rétine, n'oublie pas de nourrir mon esprit en m'incitant à méditer sur le mystère d'un visage ou le sens d'une allégorie - et c'est ce que fait Lévy-Dhurmer. " (2). 1- Fernand Weyl, " Les artistes de l'âme. L. Lévy-Dhurmer ", " L'Art et la vie ", février 1896 2- 'Exposition des œuvres du maître français Lucien Lévy-Dhurmer', cat. exp., Galerie des Artistes Français, Bruxelles, 20 décembre 1927 - 3 janvier 1928, préface