Beschreibung:

Masque de danse de type Ngil. Il présente un visage aux belles formes et volumes aplatis qui s'inscrit dans un espace ovoïde. Le front dégagé est orné sur la partie supérieure d'une couronne à décor rayonnant en arc de cercle. Deux incisions symbolisent des oreilles animales, les paupières sont marquées en relief et les yeux par des cavités en amandes. le nez longiligne prend sa source sur le bas de l'oeuvre. Sa bouche mi-ouverte est enrichie de symboles linéaires incisés sur le menton. Présence d'une crête sagittale à décor hachuré. Bois, restes de kaolin sur le visage, patine d'usage sombre. Fang, Gabon. h : 66cm L : 26 cm P : 13 cm. Notice établie à Saint Gély le 5 juillet 2001 par le Docteur Louis Perrois. Ce masque sans être vraiment très ancien correspond aux canons morphologiques des masques Ngil de la région de l'estuaire du Gabon, du Woleu-Ntem et de la vallée de l'Ogooué tels que Fernand Grébert a pu en voir et en dessiner des dizaines entre 1913 et 1931 chez les Fang Betsi et Ntoumou. Dans un visage très allongé et étroit, la face en coeur traitée en léger creux s'étire sous le vaste front, traversé par un nez démesuré (c'est ce détail qui confère au masque, selon la tradition des fang, son caractère «monstrueux»). Les petits yeux fendus sont rapprochés du nez comme s'ils louchaient ; la bouche est un peu étirée vers l'avant selon la «moue» fang habituelle. Dans le registre de significations des fang, cette effigie (qui nous apparaît en occident comme harmonieuse et de formes «douces») devait faire très peur. L'artiste sculpteur a eu le souci de bien décorer le masque. Sur le front, une frise constituée d'entailles parallèles (rappelant des tresses finement nattées) marque le haut du visage tandis que deux grandes courbes s'appuient sur le double arc des sourcils. Ceux-ci sont épais et de teinte plus foncée, marqués d'un motif hachuré qu'on retrouve sur la crête centrale de la coiffe. Sur le menton, plusieurs stries obliques ; sur les joues, sous les yeux, un motif en croisillons. La face et le front sont enduits d'une pâte épaisse, blanchâtre, de terre argileuse (kaolin). Tout autour du masque, un bandeau de tonalité plus sombre (bois patiné) délimite et met en valeur le visage. En revanche, on note l'absence de patine d'usage au revers du masque (bois léger, teinte claire). Pierre Alexandre, le spécialiste des langues fang («le groupe dit «Bahouin» : Fang-Boulou-Béti», puf, 1958) rappelait qu'il avait trouvé dans les archives des tribunaux coutumiers du Congo français datant de cette époque de nombreux cas de crimes ou violences perpétrés par les officiants du Ngil, ce qui explique que ce rite et ses accessoires, décrits par Henri Trilles («Quinze années au Congo français») aient peu à peu disparu en tant que tels après 1930. Le Ngil était répandu au nord du Gabon, dans un triangle Libreville-Oyem-Ndjolé à la fin du XIXe siècle. L'officiant allait de village en village, accompagné d'acolytes musclés et armés et de musiciens. Ces gens vivaient de la peur qu'ils inspiraient non seulement aux sorciers et autres jeteurs de sorts mais aussi aux simples villageois, facile à rançonner. Ils étaient appelés notamment en cas de maladie, d'accident ou de mort suspecte. Provenance : cette oeuvre fût achetée à monsieur Francis Maziére par Marceau Rivière en 1985 environ. Monsieur Francis Mazière l'avait acquise en 1972 à madame Marie-Ange Ciolkowska. Repères bibliographiques. Grégert F., 1940, «Monographie ethnographique des tribus fang», manuscrit illustré de 36 pl de dessins, archives du musée ethnographique de Neuchâtel (inédit). Une étude approfondie de cette oeuvre, effectuée le 5 juillet 2001 par le Docteur Louis Perrois sera remise à l'acquéreur ainsi qu'une attestation de provenance de Monsieur Marceau Rivière (Paris)