Beschreibung:

Massue-épieu ornée de trois têtes de jaguar Culture Mochica, côte nord du Pérou Intermédiaire ancien, 531-665 après J.- C. Bois, incrustations d'hématite, os, cuivre et coquillage. Massueépieu composée d'un long bâton courbe dont la partie supérieure est décorée de deux têtes de félins opposées. Le pommeau lui-même présente une plateforme sur laquelle est sculptée une magnifique tête de félin aux crocs acérés et aux yeux en hématite. Acc. visible, sans restauration particulière. H. 116,5 cm Bibliographie: «La sculpture en bois dans l'Ancien Pérou», Galerie Johann Levy, Paris, 2006, reproduit dans le catalogue sous le n°80 du catalogue (ce sceptre faisait la couverture du catalogue). «La massue-épieu était l'une des armes composant la panoplie du guerrier mochica, qui comprenait également des lames de haches, des ensembles propulseurs-sagaies ainsi que des frondes, sans oublier les sarbacanes (qui semblent être réservées uniquement à la chasse). Au combat, le guerrier pouvait utiliser cette arme comme massue ou comme arme de poing, un peu à la manière d'une épée. Mais cette massue-épieu devait être l'arme de prestige: sa tête orne en nombre le toit des auvents sous lesquels se tenait le souverain ou le dieu Ai Apaec; elle est également sujet à part entière de certains vases à anse-goulot en étrier. La découverte des tombes royales de Sipan allait apporter la preuve de l'importance de cette arme, retrouvée aux côtés des souverains enterrés en ce lieu. La finition et les matériaux utilisés sur les diverses massuesépieux rencontrées reflètent une hiérarchie semblable à celle qui est mise en place dans la société mochica. Sur cet exemplaire, l'ensemble est constitué d'une seule pièce de bois sculpté; les yeux et les mâchoires des têtes de jaguar étant incrustés. Une plaque de cuivre (ou de cuivre doré) était enroulée autour du manche, ce qui explique les traces vertes d'oxydation. La disposition des trois têtes de jaguar dans la conception de cet emblème de pouvoir n'est pas purement décorative: la tête du sommet regardait le personnage qui venait se présenter au dignitaire, mais celui-ci se retrouvait immédiatement confronté aux deux autres têtes dès qu'il faisait acte de soumission en s'agenouillant. Le jaguar, aux crocs en coquillage et os, est l'emblème de cette arme. En choisissant cet animal, le propriétaire de cette arme cérémonielle s'associait à la divinité principale du panthéon mochica. Sur un plan purement esthétique, la qualité de sculpture des trois têtes en fait une oeuvre exceptionnelle. C'est probablement l'une des plus belles massues-épieux de cérémonie connues à ce jour». Sergio Purini 17 Un test de carbone 14 accompagne la massue.