Beschreibung:

Mirbeau, Octave SÉBASTIEN ROCH. ROMAN DE MŒURS. PARIS, G. CHARPENTIER ET CIE, 1890. IN-8. DEMI-MAROQUIN NOIR À COINS, DOS À NERFS ORNÉ, TÊTE DORÉE SUR TÉMOINS, COUVERTURE JAUNE (HUSER). édition originale, dont il a été tiré 25 exemplaires numérotés sur Hollande. Exemplaire n° 1. Ce texte avait d’abord paru en feuilletons dans L’Echo de Parisdu 15 janvier au 2 avril 1890, avant la publication en volume, chez Charpentier. Troisième roman signé par Mirbeau, il fut très froidement accueilli par la critique en raison de son sujet subversif, "le meurtre d’une âme d’enfant", et de la fougue avec laquelle l’auteur dénonce l'hypocrisie et les dégats que la société excerce, à travers le double viol, physique et mental, commis par un Père Jésuite sur le jeune Sébastien Roch. avec 14 lettres adressées à mirbeau au sujet de son roman. Ensemble 62 pages in-12 ou in-8, montées en un volume grand in-8. Maroquin janséniste gris, dos à nerfs, dentelle intérieure, sous étui doublé (Noulhac). - Louis de villepreux, avocat et poète : 2 lettres autographes signées, 2 avril et 10 mai 1890. Après avoir parlé de son propre travail avec son recueil Les Dégoûts et du musée Wurtz de Bruxelles, il livre son avis sur Sébastien Roch dont il admire le style flamboyant et le rythme parfait, mais "votre talent n’est pas fait pour ces œuvres écœurantes"... - Jean-François raffaëlli : Lettre autographe signée, 18 mai 1890. Il vante le style personnel et magistral de Mirbeau, critiquant cependant le dénouement de son roman, avant d’évoquer un désaccord survenu avec Meissonier [à propos de la Société Nationale des Beaux-arts] et ses recherches sur le travail du bronze. - Paul bourget : 2 lettres autographes signées, mercredi et samedi, [1890]. S’il apprécie le style racé et l’éloquence superbe du romancier, il exprime cependant quelques réserves, quant à la psychologie de certains personnages, sous-entendant peut-être un certain manque de compassion de l’auteur, parlant de l’instinct de chasseur de Mirbeau et lui suggérant d’écrire sur des destins qui seraient hors de la loi sociale. - Paul hervieu : 7 lettres autographes signées, 21 juillet 1887-14 juillet 1890. Dans cet ensemble de plus de 30 pages, on perçoit le solide lien amical entre les deux hommes, Hervieu avouant que Mirbeau est le seul en qui il puisse avoir littérairement confiance, n’hésitant pas à lui confier ses états d’âme (il parle de lui-même comme d’un esprit malade dans un corps sain) ou à plaisanter avec lui sur ses relations sexuelles : "Plus je vais, plus je constate que baiser est une préoccupation des hommes et que les femmes n’y tiennent guère que comme moyen d’action". Il parsème ses lettres d’anecdotes ou de jugements sur le monde littéraire parisien, et l’on trouve ici les noms d’Alphonse Daudet ("qui sera un jour votre ami"), Goncourt (qu’il ne fréquente que parce qu'il aime Daudet), Hennique, Hérédia, Maupassant, Catulle Mendès… Mais surtout, il lui dit et redit son admiration pour son style "noble, fier et flamboyant comme un glaive d’archange", pour l’ironie et l’éloquence de ses articles, pour ce " don de la raillerie hautaine". Lisant feuilleton après feuilleton l’œuvre superbe de son ami, il ne peut croire qu’au succès : "votre livre et de premier ordre et absolument neuf"… - Catulle mendès : Lettre autographe signée, 1er mars 1890. "Vous avez acquis une solidité de pensée et de facture absolument admirable". Seul le personnage du père lui semble un peu caricatural, et il est sûr que les autres personnages, notamment celui de Sébastien, seront inoubliables. - Georges charpentier : Lettre autographe signée, 15 avril 1890. Au sujet de la publication en volume de Sébastien Roch. L’éditeur conjure Mirbeau de prendre patience et d’avoir confiance en lui, "attendez donc le résultat pour vous plaindre", et surtout de pas ajouter, à son texte déjà terriblement dur et osé, un paragraphe qu’il juge trop dangereux et qui pourrait leur attirer un procès.