Beschreibung:

Nicolas Coustou Lyon, 1658 - Paris, 1733 Le dieu de la Santé montre à la France le buste de Louis XIV Bas-relief en plâtre 'THE GOD OF HEALTH SHOWS THE BUST OF LOUIS XIV TO FRANCE ', PLASTER BAS-RELIEF, BY N. COUSTOU Hauteur : 89 Largeur : 74 cm Provenance : Probablement le modèle en plâtre commandé par l'Académie royale le 26 avril 1687 d'après l'esquisse présenté à la compagnie ce même jour ; Probablement le modèle présenté à l'Académie royale le 28 février 1688 avant la réalisation du morceau de réception en marbre Commentaire : La guérison de Louis XIV au début de l'année 1687 après plusieurs mois de souffrance et d'inquiétudes est un événement notable pour le royaume de France qui se devait d'être célébré, au même titre que la plupart des faits et gestes du Roi Soleil (1). L'allégorie que nous présentons en témoigne. Le buste du monarque, parfaitement reconnaissable, est placé au centre. Apollon pythien, dieu de la Santé, le protège de son manteau contre la maladie représentée par une figure voilée fuyant dans les nuées à droite, tandis que l'allégorie de la France, jeune femme couronnée au sceptre fleurdelisé le regarde avec reconnaissance. La position du dieu de la Santé n'est pas sans rappeler celle de l'Apollon du Belvédère, statue antique la plus illustre du dieu dont Louis XIV avait fait sa figure tutélaire. L'auteur de cette composition n'est pas le sculpteur Nicolas Coustou mais le Premier peintre du roi Charles Le Brun principal acteur de la politique artistique du royaume. C'est en effet lui qui en réalisa le dessin et qui demanda à Coustou d'en faire un relief pour sa réception à l'Académie royale de peinture et de sculpture. Le sculpteur rentrait tout juste de son séjour romain et se mit à la tâche. Il présenta à l'Académie le 26 avril 1687 une première esquisse qui fut agréée. Les Procès-verbaux rapportent que " La Compagnie (…) lui a ordonné d'en faire le modelle en grand, de terre et ensuitte de plâtre, pour le rapporter dans trois mois (2) ". Le bas-relief en plâtre inédit que nous présentons est probablement le modèle en plâtre commandé par l'Académie et présenté le 28 février 1688 : " La Compagnie, après pris les voix par les fèves, a agréé ledit ouvrage, qu'il exécutera en marbre dans un an (3) ". Nicolas Coustou ne livra cependant pas son morceau de réception en marbre dans les délais impartis. Il travaillait alors au décor du Grand Trianon à Versailles et ne devait guère être séduit par ce relief au sujet et au dessin imposés. Son retard le fit rayer de la liste des agréés avant d'être finalement reçu le 29 août 1693 avec la présentation du relief en marbre aujourd'hui conservé au musée du Louvre. Notre plâtre se présente dans un bel état de conservation et constitue un intéressant témoignage des différentes étapes précédant la réalisation d'une sculpture en marbre. Il ne présente que peu de variantes avec le bas-relief du Louvre, dont le pourtour est néanmoins rectangulaire et bien délimité. Quelque peu atténués dans la version en marbre, le visage de Louis XIV offre sur notre plâtre une expression triomphale et un regard vif dignes de sa réputation. 1. Le caractère honteux de la maladie du roi, une fistule anale élégamment qualifiée de " tumeur à la cuisse " par Dangeau, n'empêcha en rien la célébration de son rétablissement. L'intervention chirurgicale pratiquée avec succès par les médecins du roi, baptisée " Grande opération ", véritable tour de force et grande avancée pour la médecine, participa également de la glorification du règne de Louis XIV. 2. Anatole de Montaiglon, Procès-Verbaux de l'Académie royale de peinture et de sculpture (1648-1793), Paris, 1878, t. II, p.351 3. Ibid., p. 370