Beschreibung:

Philippe SOUPAULT (1897-1990). L.A.S., 11 janvier 1956 ; 4 pages in-4. Importante lettre biographique et sur la poésie, réponses à un questionnaire sur son œuvre, pour une jeune revue. Son correspondant n’a pas à s’excuser : « Je vous félicite au contraire de votre courage et de votre audace. Soyez encore plus courageux et plus audacieux et moquez vous des pontifes de mon âge »… Il répond ensuite à ses questions : « J’ai écrit 14 livres de poèmes », dont il donne les tous les titres et les dates : d’Aquarium en 1917, à Sans Phares en 1954, le 3e étant Les Champs Magnétiques en 1920… Il a écrit « plusieurs romans : Le Bon Apôtre, A la dérive, Les Frères Durandeau, En joue !, Le Cœur d’or, Les Dernières Nuits de Paris, Les Moribonds, Corps perdus, Le Grand Homme, Le Nègre »... Il a aussi écrit plusieurs essais, « c’est effrayant », sur le Douanier Rousseau, Apollinaire, William Blake, Uccello, Baudelaire, Lautréamont, Lurçat, Labiche… Il énumère ses traductions de Shakespeare, et de littérature russe (Gogol et Dostoïevski), ses pièces de théâtre, et ses 8 livres de souvenirs, d’Histoire d’un blanc à Je vous aime… « Et je ne vous indique pas mes projets, qui sont encore plus nombreux »… Il énumère enfin tous ses éditeurs, et répond à des questions sur la poésie contemporaine : « Je pense que la poésie, de nos jours et de nos nuits, n’a jamais été plus présente, plus puissante, plus agressive. Je pense que la poésie s’infiltre partout : affiches, éventaires, radio, cinéma […]. La poésie est le seul moyen […] qui nous permette de regarder l’époque merveilleuse et formidable […] que nous commençons à vivre, l’époque de l’atome, plus bouleversante que celle qui vit l’homme découvrir le feu »… Il donne sa définition de la poésie : « C’est la poésie qui nous permet d’être voyant », et les noms de ses auteurs préférés : « Rimbaud, Lautréamont, Philippe Soupault (le poète né en 1897). Peut-on parler d’école poétique de nos jours ? Non. Il n’y a pas d’école poétique. Il y a un mouvement, très fort, un courant mais pas d’école »… On joint un exemplaire des Odes de Soupault (Paris, P. Seghers, 1946), tiré à 650 ex. numérotés.