Beschreibung:

Petite armoire à caisson quadrangulaire en laque noire ouvrant par deux portes pleines à décor de personnages sur fond de paysage animé dans le goût chinois. Haut.: 132 cm - larg.: 108,5 cm - Prof.: 40 cm FM 1 500 / 2 000 Pierre BOBOT (1902-1974) Pierre Bobot se présentait comme laqueur - décorateur. Pour lui, parmi le grand nombre de décorateurs que comptait le Paris des années 30, il s'agissait de se spécialiser pour se distinguer des autres et c'est en choisissant de travailler le laque que Pierre Bobot se réalisa. Il s'agissait donc de laisser sa passion pour les arts chinois anciens s'exprimer. Utilisé initialement sous la Dynastie Zhou pour protéger les cénotaphes, la production de laque, issu du laquier - le rus vernicifera - se démocratisa petit à petit pour ne plus être utilisé en tant que protection contre l'humidité, sinon comme colle, pour finir par devenir un élément d'ornementation à part entière. La matière est utilisée au XVIIIème siècle en France par les frères Martin, mais elle est si coû­teuse qu'ils se mettent à utiliser des vernis particuliers pour recréer l'effet de la laque et se spécialisent dans cette technique synthétique, appelée par la suite « le vernis Martin ». Pierre Bobot va commencer sa carrière chez un restaurateur de meubles et s'inspirer des frères Martin pour créer ses laques. Il utilise des laques synthétiques qui permettent des effets autrefois interdit aux matières naturelles végétales. Ainsi il arrive à créer des laques blancs à fond craquelé comme c'est le cas pour les paravents Plaisir Champêtre (lot n° 216 ) ou Sapins sous la neige (lot n°223 ). Il intègre également de la coquille d'oeuf, des feuilles d'or, d'argent ou d'aluminium comme pour le paravent Arbres (lot n°231 ) datant de 1962 ou le panneau Terpsichore de 1944. Seul professeur de laque titularisé à l'Ecole des Arts Appliqués de Paris entre 1934 et 1968, il illustre ses leçons grâce aux différentes créations qu'il réalise. L'une des premières oeuvres qu'il expose en 1928, au « Salon de l'Art au foyer » organisé par la revue Art & Industrie est un meuble de rangement en ébène de Macassar et coquille d'oeuf (lot n°224 ) aux côtés de deux paravents en laque et de deux fauteuils également laqués. La ville de Paris lui achètera un paravent dès l'année 1933, puis en 1945 c'est au tour du Mobilier National, en 1955 il collabore avec la maison de décoration Leleu, et en 1962 il réalise trois panneaux muraux pour le salon de musique Debussy du paquebot Le France. Ses créations mobilières sont extrêmement rares sur le marché actuel alors qu'il en a présenté un certain nombre notamment à l'Exposition internationale des Arts et Techniques de Paris en 1937, puis à l'Exposition internationale de New-York en 1939. Le meuble d'appui en laque rouge et feuilles d'or (lot n°213 ) est l'exemple le plus abouti parmi de ses créations, élégantes et raffinées, affirmant son gout pour une modernité prononcée. Les créations de cet artiste sont aussi rares sur le marché des ventes publiques et l'ensemble de peinture, laque et mobilier présenté dans le cadre de cette vente après décès est l'occasion de le remettre à l'honneur. Amélie Marcilhac