Beschreibung:

1. Jean Racine (La Ferté-Milon 1639 - Paris 1699) suivi d'Athalie, d'Iphigénie et de Phèdre issues des pièces éponymes 2. Jean-François-Collin d'Harleville (Mévoisins 1755 - Paris 1806) précédé des personnages du Vieux Célibataire Crayon noir 28,5 x 54,5 cm; 28,5 x 62 cm Pierre-Jean DAVID dit David d'ANGERS (Angers 1788 - Paris 1856) Treize projets pour la frise du théâtre de l'Odéon, 1828 Provenance: ancienne collection Louis Aragon Collection particulière Bibliographie: Henry Jouin, David d'Angers, sa vie, son oeuvre, ses écrits et ses contemporains, Paris E. Plon et cie, 1878, t. 1, pp. 206-209 Louis Aragon, Nouvelle Critique, mai 1856 D. Gruffot Papera (Louis Aragon), Les Lettres Françaises, 1956, «Cette année, à l'hôtel des ventes, le signataire de cet article a pu acquérir les vingt-deux grands dessins pour la décoration de l'Odéon pour la somme globale de 2 500 francs» Notre ensemble de dessins est préparatoire au décor d'une frise en bas-relief au théâtre de l'Odéon, réalisée en 1828, et qui sera détruite en 1830. Dans la liste répertoriant les oeuvres détruites de David d'Angers, est mentionnée une frise mesurant 104 pieds de long et de 90 personnages, chacun accompagné de personnages illustrant leurs oeuvres, dont un décalque serait conservé au musée d'Angers. Louis Aragon mentionne 22 feuilles comprises dans le lot acheté en 1955. 13 d'entre elles sont dispersées dans cette vacation en 7 lots distincts, avec une faculté de réunion. Tous les dessins sont doublés et une bande de papier accollée dans le bas, porte le nom de chaque auteur (4cm de large). Quelques esquisses de personnages ont été découpées et repositionnées sur le dessin (quelques têtes sortant du montage) Les circonstances malheureuses de cette création importante de David d'Angers sont relatées par son biographe Henry Jouin: «Mais ses chères médailles ne l'avaient pas distrait des grands ouvrages. David mettait alors la dernière main à sa Frise de l'Odéon, si promptement détruite par l'incendie. Les dessins du maître, heureusement conservés, ont pu trouver place dans l'oeuvre lithographié par M. Marc, en 1856. Cette frise, longue de cent quatre pieds, renfermait quatre-vingt-dix personnages. David, à qui l'érudition nécessaire sur un point donné parut toujours un devoir, s'était pénétré tout d'abord du caractère de chacun de nos poètes dramatiques. Cette initiation terminée, il entreprit de représenter les auteurs tragiques et comiques de la France, suivis de leurs créations personnifiées, s'acheminant vers le groupe des Muses. Tous ces penseurs s'avancent avec majesté: on dirait des Panathénées françaises.» Louis Aragon s'était pris de passion pour David d'Angers, en qui il voyait la personnalisation artistique de la République française et de son idéal humaniste. C'est ainsi qu'il en vint à acquérir cet ensemble exceptionnel, synthèse au trait de la dramaturgie classique du théâtre français. Voici la description qu'il en donne dans le texte d'une conférence donnée à Angers en 1856 et publiée dans la Nouvelle Critique: «Je voudrais vous montrer les originaux que je possède de la décoration faite en 1818 pour le balcon de l'Odéon, qu'on détruisit après trois ans parce qu'on l'avait trop dorée et que ça semblait de mauvais goût: c'est la série d'auteurs dramatiques et comiques, avec les personnages de leurs oeuvres, dont le musée d'Angers possède seulement le décalque affaibli. Ici aussi l'audace du trait, la décision de l'art, le mouvement, les étoffes retombantes, tout montre la maîtrise, et plus encore peut-être que le bas-relief ou la statue, les intentions du sculpteur.» Aragon se sentait en communion avec la vision politique de David d'Angers, sculpteur romantique, patriote et républicain engagé. Léon Moussinac rend ainsi compte de cette fascination: «Est-on assez informé de l'importance qu'a eu David d'Angers pour Aragon? La passion qu'il a manifestée pour Géricault, Courbet, Matisse, Picasso et de nombreux autres a quelque peu détourné l'attenti