Beschreibung:

Rare estampage à l'encre sur papier monté en rouleau vertical représentant le dixième luohan Panthaka (Bantuojia) lisant assis sur un rocher, ses chaussures devant lui, figuré de face, enveloppé dans un grand manteau monastique arrondissant sa silhouette. En partie supérieure gauche, une éloge écrite par l'empereur Qianlong avec trois sceaux, la dénomination de l'arhat en partie supérieure droite. Une inscription manuscrite «H. Vever» au dos du rouleau. Dim. (à vue) 110 x 50 cm PROVENANCE Collection Henri Vever, par réputation Guanxiu (832 - 912) est un des artistes les plus importants de l'histoire de la peinture chinoise. Moine dans un monastère bouddhiste Chan, il est également un peintre de renom. En 891, il peint les portraits des seize disciples du Bouddha, fixant un nouveau canon de représentation. Ainsi, ceux-ci sont figurés avec des expressions exagérées, des visages grotesques et tourmentés, très éloignés du type chinois traditionnel. Ces seize portraits sont alors offerts au temple Shengying, où ils seront précieusement conservés. Lors d'une visite au temple en 1757, l'empereur Qianlong, esthète féru de peinture et fervent bouddhiste, est profondément ému par ces représentations qu'il annote d'un éloge de sa composition. Il procède également à une renumérotation de leur ordre et à une nouvelle transcription des noms des arhats. Considérant ces peintures de première importance, il fait exécuter des copies par le peintre de cour Ding Guanpeng. Toujours dans un souci de conservation et de diffusion, Qianlong commande, en 1764, une série de stèles en marbre qui copient les portraits. Dès le XVIIIe siècle, les estampages de ces stèles furent collectionnés comme des pièces rares. Tout au long de son règne, Qianlong n'aura de cesse de faire reproduire les «Seize Arhats» sur de nombreux supports, s'entourant de leur image jusque dans ses appartements les plus secrets, à l'image du somptueux paravent en zitan, jade et laque dont chacune des feuilles imite les estampages des portraits de Guanxiu, abrité au Yuanguanglou. Les trois estampages présentés aujourd'hui sont un témoignage unique des «Seize Arhats» de Guanxiu, dont les peintures originales disparurent avec le temple Shengying lors de la révolte des Taiping en 1861. Seuls quelques estampages nous sont parvenus intacts, ils sont conservés notamment dans les prestigieuses collections du Metropolitan Museum de New York (n°59.195.4 à 59.195.19), à la Harvard University, Fine Arts Library ou encore à la Bibliothèque Nationale de France, Paris (ESTAMPAGES PELLIOT 168 (1), feuilles 1 à 16). Il est à noter que nos estampages ont la singularité de présenter la renumérotation et la translitération effectuée par Qianlong en 1757.