Beschreibung:

Statue en ronde-bosse en grandeur petite-nature représentant un homme barbu richement vêtu, le col cerné d'une fraise et chaussé de bottes. Travail hispanique du XVIIIe siècle. H.: 165 cm. (quelques manques et restaurations) A l'instar du vernis Martin français destiné à concurrencer les laques de l'Orient, la scagliola devait rivaliser avec les coûteuses incrustations de marbres développées depuis le XVIe siècle dans l'Opificio delle pietre dure à Florence. La technique fut mise au point au début du XVIIe siècle, il s'agissait d'une substance composite à base de sélénite, de colle et de pigments naturels, qui, travaillée et polie, imitait les marbres et les pierres dures. Rapidement, certains artisans se spécialisèrent, notamment les membres de la famille Seyter qui privilégièrent la réalisation de tableaux en trompe-l'oeil simulant des dessins à la sanguine dans des encadrements à l'imitation des marbres, d'autres artisans, eux, composèrent des plateaux à riche décor polychrome se détachant sur un fond uni noir mettant en valeur le jeu des motifs et l'intensité des pigments, compositions plus ou moins directement inspirées des créations florentines en pietra dura des XVIe et XVIIe siècles. Le plateau que nous proposons fut réalisé dans cet esprit, il présente la particularité d'être agrémenté de médaillons à profils masculins et féminins représentant George II de Grande-Bretagne, son épouse la margravine Caroline de Brandebourg-Ansbach, leur fils Frédéric prince de Galles et, l'épouse de ce dernier, la princesse Augusta de Saxe-Gotha. Ce rare décor à références britanniques, particulièrement original pour un plateau de facture italienne, témoigne peut-être d'une commande passée en Italie par la Cour de Grande-Bretagne ou de la présence d'artisans italiens actifs à cette même cour. Enfin, relevons que parmi les rares plateaux connus réalisés dans le même esprit, nous pouvons citer particulièrement: un premier modèle, attribué à Lamberto Cristiano Gori qui est conservé dans la collection Canelli à Milan; ainsi qu'un second, réalisé par Pietro Antonio Paolini en 1737, qui est passé en vente sur le Marché de l'art anglais (voir Anna Maria Massinelli, Scagliola, l'arte della pietra di luna, Editions Editalia, Rome, 1997).