Beschreibung:

TERRE-SAINTE - ÉPIGRAPHIE. Charles CLERMONT-GANNEAU (1846-1923), orientaliste et épigraphiste, il fit d'importantes découvertes à Jérusalem et en Palestine, en particulier la Stèle du Soreg. 5 L.A.S. 20 pp. in-8. Jérusalem, nov. 1873 - mars 1874. L'une est accompagnée d'une inscription sur calque signée par lui, et une autre de la photo d'une fausse stèle du Temple. Longue et très intéressante correspondance entièrement consacrée à ses découvertes archéologiques et épigraphiques à Jérusalem (dont la stèle de Mesha, aujourd'hui au Louvre), dont l'intérêt se mesure dès la première lettre. " Je suis heureux de pouvoir vous annoncer que nous sommes arrivés à Jérusalem après un voyage passable et que nous avons déjà commencé notre tâche. J'ai déjà fait quelques trouvailles épigraphiques, ou autres, assez intéressantes ; mais l'une d'entre elles présente un intérêt véritablement hors ligne. Il s'agit d'une trentaine de petites ossuaires en pierre trouvés dans un caveau sépulcral du mont du Scandale (à cinq minutes de Jérusalem) et présentant une quantité d'inscriptions hébraïques et gréco-juives de la plus grande valeur. Elles contiennent quantité de noms évangéliques : Lazare, Martha, Jésus, etc Juda le scribe, Simon le prêtre, etc. et sont d'un égal prix pour l'épigraphie hébraïque, pour l'onomastique évangélique et pour l'histoire des origines du christianisme, car plusieurs des inscriptions hébraïques sont accompagnées de croix et proviennent de personnages Juifs ralliés dès le début à la religion nouvelle. Je crois qu'on peut considérer ces monuments du christianisme primitif recueillis sur le sol même où il a pris naissance, comme une chose jusqu'à ce jour unique []. Je viens de tomber sur un morceau archéologique du plus rare intérêt : une tête de statue en marbre grandeur naturelle représentant Adrien lauré et le front orné de l'aigle impérial ; c'et un débris de la statue qui fut élevée sur l'emplacement même du Saint des Saints lors de la fondation d'Aelia Capitolina, après l'écrasement des Barcochebas. C'est un véritable document historique. J'espère être en mesure de vous en faire tenir une photographie par le prochain courrier []. La Société de l'exploration de la Palestine vient de décider, dans une réunion générale, de faire donation pure et simple, au Louvre, de tous les fragments de la stèle de Mésa [Mesha] acquis pour son compte par son agent le capitaine Warren (en 1870). Je suis particulièrement heureux de cette libérale décision qui nous assure la possession intégrale de cette page biblique si malheureusement lacérée, et qui nous permettra de compléter à mon retour la restauration du monument. En effet, bien que ces fragments ne contiennent que 56 lettres, ils comblent certaines lacunes matériellement très importantes et me fourniront les moyens de rattacher cintre eux plusieurs grands blocs. Je suis d'autant plus cotent de ce petit succès, que je crois n'y avoir pas été tout à fait étranger ; le Comité m'a à diverses reprises témoigné sa satisfaction pour mes travaux d'ici [] ". [La stèle de Mesha avait été brisée par les Bédouins, après sa découverte en 1868, lorsqu'ils constatèrent le grand intérêt que les Européens manifestaient pour elle ; datant du IXe siècle avant JC, elle est aujourd'hui au Louvre].