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Auction archive: Lot number 75

TINAN. CORRESPONDANCE CROISÉE INÉDITE À MARIE LEPEL-COINTET, 1893-1894. 2 VOL. 74 LETTRES DE TINAN, 60 DE SON AMIE.

Estimate
€12,000 - €15,000
ca. US$13,987 - US$17,484
Price realised:
€13,750
ca. US$16,027
Auction archive: Lot number 75

TINAN. CORRESPONDANCE CROISÉE INÉDITE À MARIE LEPEL-COINTET, 1893-1894. 2 VOL. 74 LETTRES DE TINAN, 60 DE SON AMIE.

Estimate
€12,000 - €15,000
ca. US$13,987 - US$17,484
Price realised:
€13,750
ca. US$16,027
Beschreibung:

Tinan, Jean de CORRESPONDANCE CROISÉE AVEC MARIE LEPEL-COINTET. 31 DÉCEMBRE 1893-27 SEPTEMBRE 1898. Important ensemble de 74 lettres autographes signées de Jean de Tinan, avec une lettre dictée signée, et 60 lettres autographes signées de Marie Lepel-Cointet. 280 et 285 pp. de formats divers, montées sur onglets en 2 vol. in-8 (225 x 160 mm). Demi-chagrin noir, dos lisse orné de fleurons et pointillés dorés, et d'une ou de deux têtes de mort dorées (Reliure de l'époque). Mors du second volume frottés. Exceptionnelle correspondance croisée entre le jeune écrivain et son amie Marie Lepel-Cointet, une parente éloignée, qui réside au château Aurélien, près Fréjus, et parfois à l’abbaye de Jumièges, concernant principalement son amour malheureux pour Edith, la future Flossie de Penses-tu réussir ? C’est Tinan lui-même qui eut l’intention de réunir ces lettres comme témoignage de sa “maladie”, ainsi que le prouvent trois feuillets, reliés en tête du premier volume, portant de sa main “ Lettres 1893 et 1894” et “Ma vie”, et ainsi que la note de Marie Lepel-Cointet ouvrant cet ensemble, intitulée “Vers la mort” et datée du 28 novembre 1898, c’est-à-dire de dix jours après le décès de Tinan. Certaines lettres n’étant pas datées, le montage chronologique n’est pas toujours exactement respecté -- l’on s’en rend compte par exemple lorsqu’il est question de la parution de L’Impuissance d’aimer, orné d’un frontispice de Rops (que Tinan envoie d’ailleurs à Marie Lebel-Cointet), mais il est évident que l’on ne peut être que saisi par l’évolution des sentiments qui s’emparent du jeune écrivain et par l’analyse lucide qu’il en fait lui-même, jour après jour. Tinan, tout au long de ces pages, se confie totalement à cette amie, parfois indulgente, parfois grondeuse, et lui livre le résultat de ses introspections. Conscient de ses contradictions, de ses “oscillations”, il dresse le bilan de sa situation à la fin de l’année 1893 : après trois aventures sentimentales qui lui ont appris à “s’offrir”, une crise de mysticisme exagéré et une autre crise du “culte du moi” à outrance, il se juge parvenu à un “égotisme tempéré de tendances morales”. Revendiquant son extrême sensibilité, oscillant justement entre amour et mépris de soi, son exquise ironie s’exprime autant dans l’enthousiasme que dans le scepticisme. Et si elle n’est qu’exceptionnellement nommée, et le plus souvent par son initiale, c’est bien Edith Durand qui occupe durant ces quelques mois presque toutes ses pensées, jusque dans son choix de partir pour Montpellier lorsqu’il est reçu à l’Ecole d’agriculture. Et Tinan, qui fait la distinction entre ses petites amies et la “bien aimée” idéale, décrit une jeune fille adorablement jolie et d’une exquise intelligence inculte. “Somme toute : je l’aime follement – il faut être moi c.a.d. un insupportable analyste, architecte de cathédrales romano-gothiques sur pointes d’aiguilles pour ne pas trouver dans le seul fait d’aimer ainsi le bonheur”. Mais en raison de sa méfiance naturelle et de la réalité économique, il avoue avoir voulu salir cet amour : “j’ai essayé de me persuader qu’elle ne valait pas mieux que les autres” mais “son regard clair a démoli mes beaux échafaudages de scepticisme”. Autant évoque-t-il avec une émotion extrême le souvenir d’une caresse sur sa joue, autant est-il capable, après qu’Edith a repoussé ce rêve d’amour, de déclarer que toutes les femmes l’écœurent “parce qu’elles sont gaies ; je veux trouver celle près de laquelle je pourrai sourire tristement – elles sont toutes médiocres”. Mais entre lucidité et désespoir, il est contraint de s’avouer vaincu : “je suis mort à la vie. Celle que j’aime est loin très loin. Je VEUX l’aimer jusqu’à la dernière heure”, et parle des cicatrices douloureuses que son rêve détruit va laisser. A plusieurs reprises, Tinan demande à Marie Lepel-Cointet de lui renvoyer toutes les lettres qu’il lui a écrites, dans lesquelles il parle de cet amour perdu, tout en réclamant une photographie d’Ed

Auction archive: Lot number 75
Auction:
Datum:
30 Oct 2017
Auction house:
Sotheby's
Paris
Beschreibung:

Tinan, Jean de CORRESPONDANCE CROISÉE AVEC MARIE LEPEL-COINTET. 31 DÉCEMBRE 1893-27 SEPTEMBRE 1898. Important ensemble de 74 lettres autographes signées de Jean de Tinan, avec une lettre dictée signée, et 60 lettres autographes signées de Marie Lepel-Cointet. 280 et 285 pp. de formats divers, montées sur onglets en 2 vol. in-8 (225 x 160 mm). Demi-chagrin noir, dos lisse orné de fleurons et pointillés dorés, et d'une ou de deux têtes de mort dorées (Reliure de l'époque). Mors du second volume frottés. Exceptionnelle correspondance croisée entre le jeune écrivain et son amie Marie Lepel-Cointet, une parente éloignée, qui réside au château Aurélien, près Fréjus, et parfois à l’abbaye de Jumièges, concernant principalement son amour malheureux pour Edith, la future Flossie de Penses-tu réussir ? C’est Tinan lui-même qui eut l’intention de réunir ces lettres comme témoignage de sa “maladie”, ainsi que le prouvent trois feuillets, reliés en tête du premier volume, portant de sa main “ Lettres 1893 et 1894” et “Ma vie”, et ainsi que la note de Marie Lepel-Cointet ouvrant cet ensemble, intitulée “Vers la mort” et datée du 28 novembre 1898, c’est-à-dire de dix jours après le décès de Tinan. Certaines lettres n’étant pas datées, le montage chronologique n’est pas toujours exactement respecté -- l’on s’en rend compte par exemple lorsqu’il est question de la parution de L’Impuissance d’aimer, orné d’un frontispice de Rops (que Tinan envoie d’ailleurs à Marie Lebel-Cointet), mais il est évident que l’on ne peut être que saisi par l’évolution des sentiments qui s’emparent du jeune écrivain et par l’analyse lucide qu’il en fait lui-même, jour après jour. Tinan, tout au long de ces pages, se confie totalement à cette amie, parfois indulgente, parfois grondeuse, et lui livre le résultat de ses introspections. Conscient de ses contradictions, de ses “oscillations”, il dresse le bilan de sa situation à la fin de l’année 1893 : après trois aventures sentimentales qui lui ont appris à “s’offrir”, une crise de mysticisme exagéré et une autre crise du “culte du moi” à outrance, il se juge parvenu à un “égotisme tempéré de tendances morales”. Revendiquant son extrême sensibilité, oscillant justement entre amour et mépris de soi, son exquise ironie s’exprime autant dans l’enthousiasme que dans le scepticisme. Et si elle n’est qu’exceptionnellement nommée, et le plus souvent par son initiale, c’est bien Edith Durand qui occupe durant ces quelques mois presque toutes ses pensées, jusque dans son choix de partir pour Montpellier lorsqu’il est reçu à l’Ecole d’agriculture. Et Tinan, qui fait la distinction entre ses petites amies et la “bien aimée” idéale, décrit une jeune fille adorablement jolie et d’une exquise intelligence inculte. “Somme toute : je l’aime follement – il faut être moi c.a.d. un insupportable analyste, architecte de cathédrales romano-gothiques sur pointes d’aiguilles pour ne pas trouver dans le seul fait d’aimer ainsi le bonheur”. Mais en raison de sa méfiance naturelle et de la réalité économique, il avoue avoir voulu salir cet amour : “j’ai essayé de me persuader qu’elle ne valait pas mieux que les autres” mais “son regard clair a démoli mes beaux échafaudages de scepticisme”. Autant évoque-t-il avec une émotion extrême le souvenir d’une caresse sur sa joue, autant est-il capable, après qu’Edith a repoussé ce rêve d’amour, de déclarer que toutes les femmes l’écœurent “parce qu’elles sont gaies ; je veux trouver celle près de laquelle je pourrai sourire tristement – elles sont toutes médiocres”. Mais entre lucidité et désespoir, il est contraint de s’avouer vaincu : “je suis mort à la vie. Celle que j’aime est loin très loin. Je VEUX l’aimer jusqu’à la dernière heure”, et parle des cicatrices douloureuses que son rêve détruit va laisser. A plusieurs reprises, Tinan demande à Marie Lepel-Cointet de lui renvoyer toutes les lettres qu’il lui a écrites, dans lesquelles il parle de cet amour perdu, tout en réclamant une photographie d’Ed

Auction archive: Lot number 75
Auction:
Datum:
30 Oct 2017
Auction house:
Sotheby's
Paris
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