Beschreibung:

Lettre autographe [À ALEXANDRE II]. Mardi 30 Nov. / 12 Déc. 1871 à 11 h ½ du matin [N° 320]; 4 pages in-8. "J'avoue que ta lettre m'a fait beaucoup de peine car j'avais cru que la fin de notre soirée d'hier t'a fait oublier mes bouderies, mais je vois que c'est le contraire, ce qui est très bête et je crois insignifiante. Il n'y a pas à mettre en avant les 4 semaines que nous passeames ensemble sans bouderies, c'est bien différent pour moi de te savoir libre et te voir plus longtemps, que l'existence que je mènes lorsqu'on arrive, à peine on arrive, tous les ennuis commencent, rien que les comédies et les lectures sont faites pour nous enrager, et toi au lieu de le comprendre tu as l'air d'exagérer en tout. Crois moi que sans cela déjà je ne me sens pas gaie, mais tout au contraire plus découragée que jamais, et au lieu de me consoler tu m'agasses. C'est à moi d'être navrée aussi je le suis en plein. Je t'aimes pourtant et ne cesserais de t'adorer car notre amour est devenu notre vie... Je vais chez Marie maintenant et à 2 h ½ je t'attendrai au quai. Oh ! mon Dieu ce que j'aurai donné pour passer ma vie avec toi et ne plus te quitter cher mari adoré, mon bonheur, mon tout. Je me sens plus triste que jamais ta lettre m'a complètement bouleversé et ce n'est pas charitable de ta part et cela juste lorsque je devais être le plus calme. À 8 h. du soir: Je veux que mon mari adoré sache que je n'ai gardé que la bonne impression de notre heure avant diner, et ai jouï jusqu'à délice. Ce fut tellement bon que j'ai envie de crier aussi je me sens tout imprégnée et t'aimes plus que je saurais te l'exprimer. Pardonnes moi de t'avoir boudé je tacherais de me corriger et de prendre sur moi mais je te supplie de ne pas m'agasser et penser à moi lorsque tu fais des choses que je n'aimes pas. Tu est un ange aussi je suis plus fille que jamais de toi et heureuse de t'adorer. Nos rencontre manqués m'ont beaucoup dérangé mais ce n'est pas cela qui m'a rendu de mauvaise humeur... Mais quelle tristesse de ne pas te voir à notre heure cela me manque terriblement. À 11 h ½ du soir. Tantot en étant étendu j'ai senti pour la première fois le mouvement du cher être qui [l'enfant à naître] est en moi, cela me donnerait de tels coups que la main qui était dessus alleait en l'air. Je t'aimes et n'oublie pas que je suis heureuse de t'adorer et ne cesserais de remercier Dieu pour notre culte... Mercredi 1 / 13 Déc. 1871. À 10 h du matin: J'ai bien dormis et l'enfant me donneait toute la nuit des coups dans l'estomac. Je n'attends que les 11 h. pour te revoir cher mari adoré, mon bonheur, mon tout. Je suis triste de ne pas te voir dans la journée... "