Beschreibung:

Don Juan et Haïdée, 1831 Sur sa toile d'origine. Signé et daté en bas à droite A. Colin. 1831 45,8 x 55,5 cm Exposition : Peut-être Paris, Salon de 1833, n°?435 («Don Juan et Haïdée / (Sujet tiré de Lord Byron)») Don Juan, jeune aristocrate sévillan victime d'une intrigue galante, est condamné à l'exil. Seul survivant d'un naufrage, il est recueilli et soigné en secret dans une grotte par Haïdée, la fille de Lambo, chef des pirates, qui s'éprend du bel adolescent âgé de seize ans à peine. L'épisode retenu par Alexandre-Marie Colin met en scène le moment où celle-ci tente de lui apprendre sa langue maternelle et lui déclare son amour (chant II, strophe CLXI). Publié en 1819, puis en 1824 dans son ultime version, la satire épique de Don Juan, considérée comme le chef-d'œuvre de Lord Byron (1788-1824), a inspiré nombre d'artistes romantiques au moment du soulèvement grec contre le joug ottoman, à l'issu duquel le poète devait connaitre une fin tragique à Missolonghi. Ainsi popularisée durant tout le XIXe siècle, l'histoire d'amour de Don Juan et de la princesse Haïdée, sera traitée aussi bien en France par Delacroix en 1840 avec La barque de Don Juan, qu'en Angleterre par Ford Maddox Brown avec Haydée découvrant Don Juan en 1878. Peintre de talent, Alexandre-Marie Colin est « l'une des figures oubliées du romantisme Français, et un pionnier dans [le] traitement des sujets littéraires, en particulier de sources anglaises » (P. Joannides : « Colin, Delacroix, Byron and the Greek War of Independence », The Burlington Magazine, n°125 (août 1983), p. 495-500). Datée de 1831, notre interprétation du poème de Byron s'inscrit dans ce courant du panhellénisme. Colin expose ce sujet à deux reprises au Salon, en 1833 (n°435) et 1837 (n°362). Devant le succès de notre composition, il en réalisera au moins deux autres versions (Londres, gallery Matthiesen et Francfort, Kunsthaus Wilhelm Ettle, 22-23 février 1944, lot 50).