Beschreibung:

CABINET en bois noirci, placage d'ébène, peuplier, marbre et pietra paesina peinte ouvrant à onze tiroirs reposant sur des pieds en boules aplaties. Façade architecturée avec portique central à pilastres et fronton brisé, moulures guillochées; poignées latérales en bronze doré. Les façades des tiroirs sont toutes ornées d'animaux et de créatures imaginaires, hormis les deux petites plaques rectangulaires au-dessus et au-dessous du portique central illustrant Eve cueillant la pomme de l'Arbre du Bien et du Mal ainsi qu'Adam et Eve chassés du Paradis. Les sujets des autres tiroirs appartenant pour la plupart au monde des Curiosités sont inspirés pour la plupart d'entre eux de gravures tirées de livres d'emblèmes, de cosmologie, de monstres, de zoologie ou d'histoire naturelle. Florence, milieu du XVIIe siècle Hauteur: 75,5 cm - Longueur: 125,7 cm - Profondeur: 36 cm (petites restaurations au placage, quelques plaques fracturées) Cet étonnant meuble devait trouver sa place dans un cabinet de curiosités d'un amateur florentin. L'utilisation d'une variété de pietra paesina ou pierre à image, celle évoquant des paysages parsemés d'arbres à la fine ramure, a été particulièrement choisie pour servir de fond à la représentation de sujets invitant au rêve. Beaucoup de ces curiosités de la nature ont été puisées dans les ouvrages d'Ulisse Aldrovandi, scientifique italien né à Bologne en 1532 et mort dans cette même ville en 1605. Ce personnage, qui a été accusé d'hérésie à un moment de sa vie et emprisonné deux années à ce titre, a terminé ses jours entouré de plus de 18000 pièces qui constituaient son propre cabinet de curiosités. Il est l'auteur notamment de Monstrorum historia, ouvrage abondamment illustré de monstruosités créées par la nature tant humaines qu'animales. Le peintre a largement puisé ici son inspiration dans ses planches en reproduisant avec une grande délicatesse de nombreux sujets: l'Hermaphrodite, le Dragon à six têtes, le Poisson hérissé de piquants, le Cheval marin, le Triton et la Sirène ainsi que le Dindon. D'autres ouvrages lui ont également servi, écrits ou illustrés par des auteurs d'origines très variées, Wenceslas Hollar (1607-1677), né en Bohème mais travaillant à Londres, John Jonston (1603-1675), zoologiste polonais qui avait recours au graveur germano-suisse Matthäus Merian (1593-1650), Conrad Gesner (1516-1565), naturaliste suisse, Michael Maier (1568-1622), médecin et alchimiste allemand et même le français, explorateur et géographe André Thevet (1516-1590). La disparité de toutes ces sources témoignent bien de l'esprit encyclopédique du commanditaire. De gauche à droite et de haut en bas: Ouroboros (Michael Maier fig.a), Phoenix (Matthäus Merian fig.b), Centaure et satyre, Hermaphrodite (Ulisse Aldrovandi fig.c), Dragon à six têtes (Aldrovandi, fig.d), Combat entre un éléphant et un dragon (Maier, fig.e), Basilic (Marcus Gheeraerts l'Ancien, fig.f ), Licorne blessée, Narval (André Thevet, fig.g), Poisson hérissé de piquants (Aldrovandi, 1642, fig.h), Cheval marin (Aldrovandi, fig.i), Triton et sirène (Aldrovandi,fig.j), Harpies (Aldrovandi ?, fig.k), Griffon (Wenceslas Hollar, fig.l),Pélican nourrissant ses petits (Matthäus Merian fig.m), Paon (Conrad Gesner fig.n) et le Dindon du centre (Aldrovandi, fig.o)