Beschreibung:

Cendrars, Blaise Emmène-moi au bout du monde !... Paris, Éditions Denoël, 1956. In-12 (185 x 130 mm). Maroquin janséniste havane, dos lisse, filet doré en encadrement intérieur, doublure et gardes de papier glacé gris, tranches dorées sur témoins, couverture et dos, étui (P.L. Martin, 1958). Dos de la couverture très légèrement passé. ENVOI AUTOGRAPHE DE CENDRARS DE SA "MAIN AMIE" À RAYMOND GOULIER, ENRICHI D’UNE LETTRE DE CLEMENCEAU À MARGUERITE MORENO, INSPIRATRICE SUPPOSÉE DU ROMAN. Édition originale de ce roman sur le théâtre. "Faux roman policier, le roman a tout, par contre, de la comédie macabre et du bouquet final d’un feu d’artifice" (M.-P. Berranger, Blaise Cendrars Œuvres romanesques, Pléiade, 2017, p. 1221). Un des 22 exemplaires de tête sur Japon impérial, dont deux hors commerce (n° 18). Envoi autographe signé : "A Raymond / Goulier / très cordialement / Blaise Cendrars", au crayon noir sur le faux-titre.Raymond Goulier était membre de la Société Les Amis de la reliure originale en 1947. [On joint :]CLEMENCEAU, Georges. Lettre autographe à Marguerite Moreno. [Paris] 28 sept[embre] 1912 (3 p. in-12, sur un feuillet double à l’en-tête du Sénat, avec enveloppe). Clemenceau, à la veille de son 72e anniversaire lui redit son admiration. "Vous êtes, ma chère amie, une femme extraordinaire en toutes choses. Vous ne m’en avez jamais si bien donné la sensation que par votre belle obstination à cultiver mon souvenir. Sachez bien que ce n’est point peine perdue car je ne suis pas en reste avec vous. Seulement j’ai le culte silencieux, tandis que vous faites plus volontiers votre affaire d’un brillant colloque. C’est un état de choses qui me convient assez bien d’ailleurs puisque je me trouve avoir ainsi la meilleure part. Je me propose donc d’y rester éternellement fidèle et je ne vous écris que pour vous dire tout ce qu’on peut dire de mieux dans le moins de mots possibles. Et je ne m’embarrasse pas de l’expression puisqu’il suffit d’énoncer le propos pour que vous connaissiez mon état d’âme. Imaginez que tout à l’heure (il est 2h 40) à 5 heures exactement j’entrerai dans la douceur de mon 72e printemps. Je me demandais, après m’être amicalement serré la main, comment je pourrais bien fêter ce rare anniversaire quand votre aimable lettre est venue me fournir l’occasion recherchée. Quoi de mieux que de vous écrire pour me donner une fête inoubliable. Tandis qu’il faudrait trouver autre chose si je vous avais écrit tous les jours, comme vous me le demandez. Et puisque les plaisirs les plus vifs sont – nécessairement, paraît-il – les plus mesurés, permettez-moi pour rendre celui-ci plus aigu, de ne pas trop le prolonger. Je vous parlerais de moi. Ce n’est pas très intéressant. Des autres ? Pas davantage. Parlez moi de vous. C’est une autre affaire. Vous ne m’en dites jamais assez. Je suis à vous […]".À cette époque, l’actrice Marguerite Moreno Daragon enseignait à Buenos Aires, au Conservatoire Lavarden, sous la direction de Don Gregorio de Laferrere, le maître du vaudeville argentin. Elle est alors veuve de Marcel Schwob. La célèbre comédienne Marguerite Moreno (1871-1948), égérie de nombreux poètes et pour laquelle Jean Giraudoux avait écrit La Folle de Chaillot, aurait été le modèle de Thérèse Eglantine, l’héroïne d’Emmène-moi au bout du monde. La Folle de Chaillot, créée en 1945 au Théâtre de l’Athénée comptait dans la distribution Raymone Duchâteau, future épouse de Cendrars, dans le rôle de la folle de Saint-Sulpice. "De nombreux éléments – l’âge comme la faconde, la carrière comme la vie privée – font voir en Marguerite Moreno le modèle de Thérèse Églantine, la truculente héroïne d’Emmène-moi au bout du monde !... (C. Leroy. Cendrars vous parle…, 2012, p. 346).Miriam Cendrars rapporte que "Blaise a souvent pensé à la pièce de Giraudoux […] jouée par l’étonnante Marguerite Moreno. Il avait demandé à Raymone, que la grande actrice avait à la bonne […] de l’interroger sur son passé, les moments les plus scabreux de sa vi