Importante commode marquetée en bois de violette de losanges en quartefeuilles délimités par des croisillons de travers de la même essence; de forme légèrement mouvementée, elle ouvre par trois tiroirs sur deux rangs et repose sur des pieds cambrés. Belle ornementation de bronze ciselé et doré tels que chutes, encadrements à agrafes, poignées et sabots. Attribuée aux Maîtres aux Pagodes. Epoque Régence (restauration d'usage). Plateau de marbre brèche d'Alep. H: 82 - L: 140 - P: 63 cm Provenance: - Vente Christie's, Monaco, le 1er juillet 1995, lot 198. - Galerie Maurice Segoura, Paris. Bibliographie: - A. Pradère, «Le Maître aux pagodes, un ébéniste mystérieux», in L'Estampille/L'Objet d'art, mars 1992, n°256, p.28 et 41, n°14 (illustrée). - A. Pradère, French Furniture Makers, The Art of the Ebeniste from Louis XIV to the Revolution, 1989, p.124-127. Au XVIIIème siècle quelques rares ébénistes parisiens, parmi les plus talentueux de l'époque, parvinrent à se distinguer de leurs confrères artisans en créant leur propre style, qui, mieux qu'une estampille frappée sur le bâti, représente aujourd'hui leur véritable signature et permet de rattacher certains meubles à des artisans en meubles spécifiques; c'est particulièrement le cas de Jean-Henri Riesener de Jean-François Leleu ou bien encore de BVRB, qui élaborèrent tous des compositions et des types de marqueteries qui leur sont spécifiques agrémentées de décors de bronze doré souvent également propres à leurs créations. La commode dite «à la Régence» que nous proposons s'inscrit dans ce contexte particulier. Sa composition parfaitement équilibrée, sa marqueterie en bois de violette, enfin, son décor original de bronze ciselé et doré, témoignent d'un ébéniste parisien de tout premier plan, maîtrisant parfaitement son art. Elle est relativement proche de certaines réalisations de François Lieutaud, BVRB, Etienne Doirat, des fils Boulle ou de Charles Cressent mais Alexandre Pradère l'a intégrée, à juste titre, dans un corpus restreint de meubles qu'il attribue à un ébéniste parisien actif au début du règne de Louis XV, précisément vers 1730-1745, et qu'il nomme «le Maître aux pagodes», en référence à l'attrait de cet artisan pour la mode des Chinoiseries appliquée aux décors originaux des bronzes de la plupart de ses meubles. Ainsi, certains motifs de bronze doré présents sur notre commode se retrouvent sur d'autres rares meubles répertoriés de cet ébéniste. Les poignées de tirage en arbalète à décor de cartouches feuillagés, coquilles et crosses stylisées, se retrouvent notamment à l'identique sur une commode conservée au château de Wilhelmstal à Cassel (voir H. Huth, «Two French writing tables», in Burlington Magazine, 1938, LXII, p.76-81); ainsi que sur une deuxième commode à trois rangs de tiroirs proposée aux enchères à Paris, Palais Galliera, le 15 juin 1971, lot 105, et sur une troisième, anciennement dans les collections de Gustave et Guy de Rothschild, passée en vente chez Sotheby's, à Londres, le 21 juillet 1977, lot 88. Enfin, relevons particulièrement l'originalité des chutes en consoles à volutes rythmées de masques de tritons dont les barbes s'entortillent en queues de poisson et que l'on peut retrouver à l'identique principalement sur trois autres meubles rattachés au «Maître aux pagodes»: un bureau plat qui a fait partie des collections du comte de Normanton (vente Christie's, Londres, le 1 juillet 1986, lot 75), puis Galerie Maurice Segoura, Paris; une commode dite «en tombeau» à trois rangs de tiroirs vendue à Paris, Me Laurin, le 7 décembre 1976, et pour terminer une gaine exposée au Palais de la Résidence à Munich (parue dans B. Langer et H. Ottomeyer, Die Möbel der Residenz München, Die französischen Möbel des 18. Jahrhunderts, Munich, 1995, p.53-57).
Importante commode marquetée en bois de violette de losanges en quartefeuilles délimités par des croisillons de travers de la même essence; de forme légèrement mouvementée, elle ouvre par trois tiroirs sur deux rangs et repose sur des pieds cambrés. Belle ornementation de bronze ciselé et doré tels que chutes, encadrements à agrafes, poignées et sabots. Attribuée aux Maîtres aux Pagodes. Epoque Régence (restauration d'usage). Plateau de marbre brèche d'Alep. H: 82 - L: 140 - P: 63 cm Provenance: - Vente Christie's, Monaco, le 1er juillet 1995, lot 198. - Galerie Maurice Segoura, Paris. Bibliographie: - A. Pradère, «Le Maître aux pagodes, un ébéniste mystérieux», in L'Estampille/L'Objet d'art, mars 1992, n°256, p.28 et 41, n°14 (illustrée). - A. Pradère, French Furniture Makers, The Art of the Ebeniste from Louis XIV to the Revolution, 1989, p.124-127. Au XVIIIème siècle quelques rares ébénistes parisiens, parmi les plus talentueux de l'époque, parvinrent à se distinguer de leurs confrères artisans en créant leur propre style, qui, mieux qu'une estampille frappée sur le bâti, représente aujourd'hui leur véritable signature et permet de rattacher certains meubles à des artisans en meubles spécifiques; c'est particulièrement le cas de Jean-Henri Riesener de Jean-François Leleu ou bien encore de BVRB, qui élaborèrent tous des compositions et des types de marqueteries qui leur sont spécifiques agrémentées de décors de bronze doré souvent également propres à leurs créations. La commode dite «à la Régence» que nous proposons s'inscrit dans ce contexte particulier. Sa composition parfaitement équilibrée, sa marqueterie en bois de violette, enfin, son décor original de bronze ciselé et doré, témoignent d'un ébéniste parisien de tout premier plan, maîtrisant parfaitement son art. Elle est relativement proche de certaines réalisations de François Lieutaud, BVRB, Etienne Doirat, des fils Boulle ou de Charles Cressent mais Alexandre Pradère l'a intégrée, à juste titre, dans un corpus restreint de meubles qu'il attribue à un ébéniste parisien actif au début du règne de Louis XV, précisément vers 1730-1745, et qu'il nomme «le Maître aux pagodes», en référence à l'attrait de cet artisan pour la mode des Chinoiseries appliquée aux décors originaux des bronzes de la plupart de ses meubles. Ainsi, certains motifs de bronze doré présents sur notre commode se retrouvent sur d'autres rares meubles répertoriés de cet ébéniste. Les poignées de tirage en arbalète à décor de cartouches feuillagés, coquilles et crosses stylisées, se retrouvent notamment à l'identique sur une commode conservée au château de Wilhelmstal à Cassel (voir H. Huth, «Two French writing tables», in Burlington Magazine, 1938, LXII, p.76-81); ainsi que sur une deuxième commode à trois rangs de tiroirs proposée aux enchères à Paris, Palais Galliera, le 15 juin 1971, lot 105, et sur une troisième, anciennement dans les collections de Gustave et Guy de Rothschild, passée en vente chez Sotheby's, à Londres, le 21 juillet 1977, lot 88. Enfin, relevons particulièrement l'originalité des chutes en consoles à volutes rythmées de masques de tritons dont les barbes s'entortillent en queues de poisson et que l'on peut retrouver à l'identique principalement sur trois autres meubles rattachés au «Maître aux pagodes»: un bureau plat qui a fait partie des collections du comte de Normanton (vente Christie's, Londres, le 1 juillet 1986, lot 75), puis Galerie Maurice Segoura, Paris; une commode dite «en tombeau» à trois rangs de tiroirs vendue à Paris, Me Laurin, le 7 décembre 1976, et pour terminer une gaine exposée au Palais de la Résidence à Munich (parue dans B. Langer et H. Ottomeyer, Die Möbel der Residenz München, Die französischen Möbel des 18. Jahrhunderts, Munich, 1995, p.53-57).
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