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Auction archive: Lot number 56

Jacques-Joseph Rosset Saint Claude, 1741- 1826 Portrait d'Henri IV et Portrait de Sully

Estimate
€0
Price realised:
€7,150
ca. US$8,917
Auction archive: Lot number 56

Jacques-Joseph Rosset Saint Claude, 1741- 1826 Portrait d'Henri IV et Portrait de Sully

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€0
Price realised:
€7,150
ca. US$8,917
Beschreibung:

Jacques-Joseph Rosset Saint Claude, 1741- 1826 Portrait d'Henri IV et Portrait de Sully Deux bustes en marbre blanc Le buste d'Henri IV signé et daté 'JACQVES / ROSSET / SCVLPTEUR / A ST. CLAUDE / RVE BASSE. / 1781' sous l'épaule gauche Hauteur : 18 cm (7,10 in.) Reposent sur des piédouches en bois et marbre en forme de colonnes cannelées Hauteur totale : 32 cm (12,60 in.) 'HENRY IV'S PORTRAIT' AND 'SULLY'S PORTRAIT', WHITE MARBLE, A SET OF TWO, BY J.-J. ROSSET Bibliographie : Marie-Liesse Pierre-Dulau, 'Un atelier jurassien des Lumières, les Rosset', thèse de doctorat en Histoire de l'art, université de Strasbourg, 2013, vol. III, t. 1, n°152. Commentaire : À la suite de son père, qui a signé en 1771 un buste d'Henri IV, et un de Sully en 1772 (1), Jacques Rosset reproduit en 1781 pour la deuxième fois (2) ces deux héros légendaires de l'Histoire de France. Chacun est revêtu d'une armure et d'une cape enserrant les épaules, ils arborent une fraise caractéristique de la mode de la fin du XVIe siècle ; le roi porte la croix de l'ordre du Saint-Esprit, et Sully la médaille à l'effigie d'Henri IV (3). Ils se regardent souriant, les yeux animés par la lumière pénétrante dans les prunelles creusées, à la manière du Bernin. Les détails vestimentaires et physiques sont rendus avec minutie. Le roi, barbe carrée longue et fleurie, moustache bouclée, semble plus jeune que son ministre, pourtant son cadet de six ans, chauve et à la moustache et la barbe plus courte et fine se terminant en deux boucles pointues à la Moïse. Le visage du roi est très proche du réalisme de son masque funéraire en cire (4), et celui de Sully, du portrait de Frans Pourbus Ces représentations sont des répliques des bustes d'Henri IV et Sully par Joseph Rosset mais nuancées dans la manière sculpturale : les visages sont ici lissés, les rides à peine tracées, et les regards levés vers le ciel idéalisent les personnages dans une expression formelle et compassée que Jacques Rosset a signée six fois de manière proche. Ces modèles sont une interprétation politique de la vision voltairienne des personnages. L'ordre du Saint-Esprit, arboré par le roi, est la manière de signifier son autorité royale d'origine divine, certes, mais aussi la mise au pas de la noblesse féodale depuis Henri III, fondateur de l'ordre ; l'absence d'écharpe blanche, si courante dans l'iconographie cléricale du XVIIIe siècle, est une manière détournée de montrer l'esprit de tolérance du monarque. La barbe à la Moïse de Sully en fait le prophète du gouvernement idéal ; ceint de la médaille laurée du Roi, il est associé à la gloire royale et il symbolise la collaboration nécessaire des élites éclairées au pouvoir royal. Déjà immortalisés au XVIIe siècle, magnifiés par les grands hommes des Lumières, phares de leur volonté de réformes sur lesquels Voltaire a construit et développé ses idées de tolérance et du bonheur des peuples, Henri IV et Sully sont alors proposés comme modèles à Louis XVI pour soutenir les réformes face à l'obscurantisme réactionnaire des privilégiés. Jacques Rosset est resté dans la mémoire locale comme un sculpteur d'objets religieux, très habile à sculpter de beaux Christs d'ivoire ou en bois de grandes tailles dans son atelier établi à Saint-Claude en 1771. Les bustes d'Henry IV et Sully montrent un aspect méconnu de son œuvre, son aspect profane. Il participe comme son père et ses frères au mythe des grands hommes. Il répond à la demande des élites locales, imprégnées de l'esprit des Lumières suivant la mode des salons parisiens, fières d'afficher dans leurs demeures les effigies des grands hommes défenseurs des idéaux libéraux, ou supposés les incarner. Ces deux pièces sculptées finement, rappellent l'art de portraitiste de Jacques Rosset qui tailla dans l'albâtre du Jura et dans l'ivoire, matériaux propres à l'atelier sanclaudien, les effigies des Grands Hommes faisant l'admiration de Voltaire et de ses amis. Marie-Liesse PIERRE-DULAU Professeur agrégé de l'Université

Auction archive: Lot number 56
Auction:
Datum:
18 Nov 2014
Auction house:
Artcurial
7, rond-point des Champs-Élysées
75008 Paris
France
contact@artcurial.com
+33 (0)1 42992020
Beschreibung:

Jacques-Joseph Rosset Saint Claude, 1741- 1826 Portrait d'Henri IV et Portrait de Sully Deux bustes en marbre blanc Le buste d'Henri IV signé et daté 'JACQVES / ROSSET / SCVLPTEUR / A ST. CLAUDE / RVE BASSE. / 1781' sous l'épaule gauche Hauteur : 18 cm (7,10 in.) Reposent sur des piédouches en bois et marbre en forme de colonnes cannelées Hauteur totale : 32 cm (12,60 in.) 'HENRY IV'S PORTRAIT' AND 'SULLY'S PORTRAIT', WHITE MARBLE, A SET OF TWO, BY J.-J. ROSSET Bibliographie : Marie-Liesse Pierre-Dulau, 'Un atelier jurassien des Lumières, les Rosset', thèse de doctorat en Histoire de l'art, université de Strasbourg, 2013, vol. III, t. 1, n°152. Commentaire : À la suite de son père, qui a signé en 1771 un buste d'Henri IV, et un de Sully en 1772 (1), Jacques Rosset reproduit en 1781 pour la deuxième fois (2) ces deux héros légendaires de l'Histoire de France. Chacun est revêtu d'une armure et d'une cape enserrant les épaules, ils arborent une fraise caractéristique de la mode de la fin du XVIe siècle ; le roi porte la croix de l'ordre du Saint-Esprit, et Sully la médaille à l'effigie d'Henri IV (3). Ils se regardent souriant, les yeux animés par la lumière pénétrante dans les prunelles creusées, à la manière du Bernin. Les détails vestimentaires et physiques sont rendus avec minutie. Le roi, barbe carrée longue et fleurie, moustache bouclée, semble plus jeune que son ministre, pourtant son cadet de six ans, chauve et à la moustache et la barbe plus courte et fine se terminant en deux boucles pointues à la Moïse. Le visage du roi est très proche du réalisme de son masque funéraire en cire (4), et celui de Sully, du portrait de Frans Pourbus Ces représentations sont des répliques des bustes d'Henri IV et Sully par Joseph Rosset mais nuancées dans la manière sculpturale : les visages sont ici lissés, les rides à peine tracées, et les regards levés vers le ciel idéalisent les personnages dans une expression formelle et compassée que Jacques Rosset a signée six fois de manière proche. Ces modèles sont une interprétation politique de la vision voltairienne des personnages. L'ordre du Saint-Esprit, arboré par le roi, est la manière de signifier son autorité royale d'origine divine, certes, mais aussi la mise au pas de la noblesse féodale depuis Henri III, fondateur de l'ordre ; l'absence d'écharpe blanche, si courante dans l'iconographie cléricale du XVIIIe siècle, est une manière détournée de montrer l'esprit de tolérance du monarque. La barbe à la Moïse de Sully en fait le prophète du gouvernement idéal ; ceint de la médaille laurée du Roi, il est associé à la gloire royale et il symbolise la collaboration nécessaire des élites éclairées au pouvoir royal. Déjà immortalisés au XVIIe siècle, magnifiés par les grands hommes des Lumières, phares de leur volonté de réformes sur lesquels Voltaire a construit et développé ses idées de tolérance et du bonheur des peuples, Henri IV et Sully sont alors proposés comme modèles à Louis XVI pour soutenir les réformes face à l'obscurantisme réactionnaire des privilégiés. Jacques Rosset est resté dans la mémoire locale comme un sculpteur d'objets religieux, très habile à sculpter de beaux Christs d'ivoire ou en bois de grandes tailles dans son atelier établi à Saint-Claude en 1771. Les bustes d'Henry IV et Sully montrent un aspect méconnu de son œuvre, son aspect profane. Il participe comme son père et ses frères au mythe des grands hommes. Il répond à la demande des élites locales, imprégnées de l'esprit des Lumières suivant la mode des salons parisiens, fières d'afficher dans leurs demeures les effigies des grands hommes défenseurs des idéaux libéraux, ou supposés les incarner. Ces deux pièces sculptées finement, rappellent l'art de portraitiste de Jacques Rosset qui tailla dans l'albâtre du Jura et dans l'ivoire, matériaux propres à l'atelier sanclaudien, les effigies des Grands Hommes faisant l'admiration de Voltaire et de ses amis. Marie-Liesse PIERRE-DULAU Professeur agrégé de l'Université

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Datum:
18 Nov 2014
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