Beschreibung:

LAMARTINE, Alphonse de " Haute-Combe " Dessin original, avec date autographe " 48 " dans le rocher en bas à droite, et avec légende manuscrite " Lamartine. Haute-Combe 20. 7 [?]. 1848 ". Mine de plomb, 19 x 27, 5 cm, quelques piqûres, encadrement sous verre. L'abbaye de Hautecombe, une des vues les plus pittoresques du lac du Bourget : elle est ici représentée vue depuis la rive, avec le mont de Corsuet en arrière-plan. " Le lac ", poème de Lamartine emblématique du premier romantisme, qui a immortalisé le lac du Bourget. Lors d'une cure aux eaux d'Aix-les-Bains en octobre 1816, Lamartine avait fait la connaissance de Julie Charles, jeune femme mariée à un homme âgé, dont il s'éprit profondément et dont il fréquenta le salon de janvier à mai 1817. Revenu au bord du lac du Bourget en août 1817, il attendit en vain madame Charles et y écrivit la célèbre élégie " Le Lac ", publiée en 1820 dans les Méditations poétiques : " [...] Ô lac ! l'année à peine à fini sa carrière, Et près des flots chéris qu'elle devait revoir, Regarde ! Je viens seul m'asseoir sur cette pierre Où tu la vis s'asseoir ! [...] Un soir, t'en souvient-il ? Nous voguions en silence ; On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux, Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence Tes flots harmonieux. Tout à coup des accents inconnus à la terre Du rivage charmé frappèrent les échos : Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère Laissa tomber ces mots : "Ô temps ! Suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours : Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours ! [...] " Dans son roman autobiographique Raphaël (1849), Lamartine évoqua encore le lac du Bourget et ce grand amour de jeunesse : " [...] Le mont du Chat, plus nu, plus raide et plus âpre, plonge à pic ses pieds de roche dans l'eau d'un lac plus bleu que le firmament où il plonge sa tête. Ce lac, d'environ six lieues de longueur sur une largeur qui varie d'une à trois lieues, est profondément encaissé du côté de la France. Du côté de la Savoie, au contraire, il s'insinue sans obstacle dans des anses et dans de petits golfes entre des coteaux couverts de bois, de treillis, de vignes hautes, de figuiers, qui trempent leurs feuille dans ses eaux. Il va mourir à perte de vue au pied des rochers de Châtillon ; ces rochers s'ouvrent pour laisser s'écouler ce trop-plein du lac dans le Rhône. L'abbaye de Haute-Combe, tombeau des princes de la maison de Savoie, s'élève sur un contrefort de granit au nord, et jette l'ombre de ses vastes cloîtres sur les eaux du lac. Abrité tout le jour du soleil par la muraille du mont du Chat, cet édifice rappelle, par l'obscurité qui l'environne, la nuit éternelle dont il est le seuil pour ces princes descendus du trône dans ses caveaux. Seulement, le soir, un rayon du soleil couchant le frappe et se réverbère un moment sur ses murs comme pour montrer le port de la vie aux hommes, à la fin du jour. Quelques barques de pêcheurs sans voiles glissent silencieusement sur les eaux profondes sous les falaises de la montagne. La vétusté de leurs bordages les fait confondre par leur couleur avec la teinte sombre des rochers. Des aigles aux plumes grisâtres planent sans cesse au-dessus des rochers et des barques, comme pour disputer leur proie aux filets ou pour fondre sur les oiseaux pêcheurs qui suivent le sillage de ces bateaux le long du bord. [...] " Bibliographie - DESSINS D'ECRIVAINS. Paris, Éditions du Chêne, 2003. Reproduction p. 11.