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Auction archive: Lot number 12

LOTI Pierre. Journal, 1872-1918. Manuscrit

DESSINS ANCIENS
23 Nov 2007
Estimate
€80,000
ca. US$117,469
Price realised:
n. a.
Auction archive: Lot number 12

LOTI Pierre. Journal, 1872-1918. Manuscrit

DESSINS ANCIENS
23 Nov 2007
Estimate
€80,000
ca. US$117,469
Price realised:
n. a.
Beschreibung:

LOTI Pierre Journal, 1872-1918. Manuscrit autographe ; environ 5000 feuillets in-8 en ff. TRES PRECIEUX MANUSCRIT AUTOGRAPHE DU JOURNAL DE PIERRE LOTI POUR LA PERIODE 1872-1918. Dès l'âge de 10 ans, Pierre Loti prend l'habitude de confier à son journal ses pensées et ses secrets d'enfant, parfois avec des cryptogrammes dont il maintiendra l'usage à l'âge adulte. Peu à peu, cette oeuvre, tenue avec une admirable constance, devient la mine où l'écrivain puise la matière première autobiographique et romanesque de ses livres en exploitant les filons de renseignements et d'impressions que le marin y a déposés. C'est en effet dans cette "oeuvre-mère", document humain de première importance, que prennent naissance la plupart des romans de l'auteur : Aziyadé, Le mariage de Loti, Le roman d'un spahi, Madame Chrysanthème, Au Maroc, etc., etc. Ainsi, ne le voit-on pas, vers 1906, demander à sa femme de chercher dans " les liasses de papiers qui représentent le journal de [sa] vie (…) toutes les notes de [son] dernier voyage au Japon " avec la consigne expresse de ne pas " jeter les yeux " sur ces pages (lettre citée dans la biographie de Pierre Loti par Lesley Blanch, éd. 2007, p. 360), ou encore, à la fin de sa vie, revisiter les premières années de son journal pour y puiser la substance d'Un jeune officier pauvre ? défaut de pouvoir résumer ces milliers de pages, extrayons-en quelques passages significatifs qui illustreront la richesse de cellesci : une des " nuits de Salonique " que Pierre Loti passe en compagnie de Samuel et d'Aziyadé en juillet 1876 : " Hakidjé [Aziyadé] avait dit à Daniel [Samuel] qu'il resterait cette nuit-là auprès de nous. Je la regardai faire avec étonnement : elle me dit de m'asseoir entre elle et lui, et commença à lui parler en langue turque. C'était un entretien qu'elle voulait, le premier entre nous deux, et Daniel devait servir d'interprète ; depuis un mois, liés par l'ivresse des sens, sans avoir pu échanger même une pensée, nous étions restés jusqu'à cette nuit étrangers l'un à l'autre et inconnus. (…) Et quand nous fûmes seuls, Daniel vint s'asseoir près de moi dans la barque ; il m'attira sur sa poitrine et appuya ma tête sur la sienne ; c'est ainsi qu'il restait chaque nuit quelques minutes, immobile et heureux. À force de tendresse, d'humilité, de charme insinuant, de persistance, il avait obtenu de moi cet étrange salaire de son dévouement sans limites… " ; une brève escale dans le Paris littéraire et mondain en décembre 1882 : " Vie agitée, surmenée. Des compliments, des succès. Tout ce monde factice, qui me fatigue et m'ennuie (…). Mais j'ai le coeur étrangement serré chaque fois que je pense à mon bien aimé frère Pierre [Le Cor, Mon frère Yves]. Trois ans, à Madagascar, sans moi ; nous reverrons-nous jamais ? Et je décide d'écourter mon séjour à Paris pour aller à Rosporden, l'embrasser encore une fois ; son mariage à Bordeaux le 21 octobre 1886 avec Jeanne-Blanche Franc de Ferrière : " Temps sombre toujours, et triste, le matin. (…) Au dîner le soir, Coppée parle d'une façon charmante, il paraît. Quant à moi j'ai comme un vertige, une angoisse. On s'inquiète de me voir tout à coup blême. Je n'ai jamais rien senti de pareil et je crois que je vais me trouver mal. Un regret cruel de la Bretagne, que je voudrais chasser, me serre le cœur affreusement… (…) Vers minuit, quand j'ai reconduit tous les invités, embrassé madame Adam dans sa voiture, je prends ma tenue de voyage, Blanche de même ; nous montons dans un omnibus quelconque et nous voilà partis, dans la nuit triste et froide, enchaînés l'un à l'autre pour la vie… " ; les délices d'Hendaye en mars 1892 : " La maison [Bakhar Etchea, la maison solitaire] fermée aux bruyants et aux intrus ; passé l'après-midi sur la terrasse de mon cabinet indien, en compagnie de Brahy : devant nous il y avait l'espèce de lagune, inerte à ces heures, qui est la Bidassoa, puis le grand décor de Fontarabie et de l'Espagne… Dans ce calme complet et cette solitude

Auction archive: Lot number 12
Auction:
Datum:
23 Nov 2007
Auction house:
Millon - Maison de ventes aux enchères
rue Grange Batelière 19
75009 Paris
France
contact@millon.com
+33 (0)1 48009944
Beschreibung:

LOTI Pierre Journal, 1872-1918. Manuscrit autographe ; environ 5000 feuillets in-8 en ff. TRES PRECIEUX MANUSCRIT AUTOGRAPHE DU JOURNAL DE PIERRE LOTI POUR LA PERIODE 1872-1918. Dès l'âge de 10 ans, Pierre Loti prend l'habitude de confier à son journal ses pensées et ses secrets d'enfant, parfois avec des cryptogrammes dont il maintiendra l'usage à l'âge adulte. Peu à peu, cette oeuvre, tenue avec une admirable constance, devient la mine où l'écrivain puise la matière première autobiographique et romanesque de ses livres en exploitant les filons de renseignements et d'impressions que le marin y a déposés. C'est en effet dans cette "oeuvre-mère", document humain de première importance, que prennent naissance la plupart des romans de l'auteur : Aziyadé, Le mariage de Loti, Le roman d'un spahi, Madame Chrysanthème, Au Maroc, etc., etc. Ainsi, ne le voit-on pas, vers 1906, demander à sa femme de chercher dans " les liasses de papiers qui représentent le journal de [sa] vie (…) toutes les notes de [son] dernier voyage au Japon " avec la consigne expresse de ne pas " jeter les yeux " sur ces pages (lettre citée dans la biographie de Pierre Loti par Lesley Blanch, éd. 2007, p. 360), ou encore, à la fin de sa vie, revisiter les premières années de son journal pour y puiser la substance d'Un jeune officier pauvre ? défaut de pouvoir résumer ces milliers de pages, extrayons-en quelques passages significatifs qui illustreront la richesse de cellesci : une des " nuits de Salonique " que Pierre Loti passe en compagnie de Samuel et d'Aziyadé en juillet 1876 : " Hakidjé [Aziyadé] avait dit à Daniel [Samuel] qu'il resterait cette nuit-là auprès de nous. Je la regardai faire avec étonnement : elle me dit de m'asseoir entre elle et lui, et commença à lui parler en langue turque. C'était un entretien qu'elle voulait, le premier entre nous deux, et Daniel devait servir d'interprète ; depuis un mois, liés par l'ivresse des sens, sans avoir pu échanger même une pensée, nous étions restés jusqu'à cette nuit étrangers l'un à l'autre et inconnus. (…) Et quand nous fûmes seuls, Daniel vint s'asseoir près de moi dans la barque ; il m'attira sur sa poitrine et appuya ma tête sur la sienne ; c'est ainsi qu'il restait chaque nuit quelques minutes, immobile et heureux. À force de tendresse, d'humilité, de charme insinuant, de persistance, il avait obtenu de moi cet étrange salaire de son dévouement sans limites… " ; une brève escale dans le Paris littéraire et mondain en décembre 1882 : " Vie agitée, surmenée. Des compliments, des succès. Tout ce monde factice, qui me fatigue et m'ennuie (…). Mais j'ai le coeur étrangement serré chaque fois que je pense à mon bien aimé frère Pierre [Le Cor, Mon frère Yves]. Trois ans, à Madagascar, sans moi ; nous reverrons-nous jamais ? Et je décide d'écourter mon séjour à Paris pour aller à Rosporden, l'embrasser encore une fois ; son mariage à Bordeaux le 21 octobre 1886 avec Jeanne-Blanche Franc de Ferrière : " Temps sombre toujours, et triste, le matin. (…) Au dîner le soir, Coppée parle d'une façon charmante, il paraît. Quant à moi j'ai comme un vertige, une angoisse. On s'inquiète de me voir tout à coup blême. Je n'ai jamais rien senti de pareil et je crois que je vais me trouver mal. Un regret cruel de la Bretagne, que je voudrais chasser, me serre le cœur affreusement… (…) Vers minuit, quand j'ai reconduit tous les invités, embrassé madame Adam dans sa voiture, je prends ma tenue de voyage, Blanche de même ; nous montons dans un omnibus quelconque et nous voilà partis, dans la nuit triste et froide, enchaînés l'un à l'autre pour la vie… " ; les délices d'Hendaye en mars 1892 : " La maison [Bakhar Etchea, la maison solitaire] fermée aux bruyants et aux intrus ; passé l'après-midi sur la terrasse de mon cabinet indien, en compagnie de Brahy : devant nous il y avait l'espèce de lagune, inerte à ces heures, qui est la Bidassoa, puis le grand décor de Fontarabie et de l'Espagne… Dans ce calme complet et cette solitude

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Auction:
Datum:
23 Nov 2007
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