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Auction archive: Lot number 208

Marcel PROUST. L.A.S., 44 rue Hamelin [25…

Estimate
€5,000 - €6,000
ca. US$5,361 - US$6,433
Price realised:
€6,000
ca. US$6,433
Auction archive: Lot number 208

Marcel PROUST. L.A.S., 44 rue Hamelin [25…

Estimate
€5,000 - €6,000
ca. US$5,361 - US$6,433
Price realised:
€6,000
ca. US$6,433
Beschreibung:

Marcel PROUST L.A.S., 44 rue Hamelin [25 janvier 1920, à Maurice Levaillant au Figaro] ; 10 pages et quart in-8 (1ère page lég. salie). Belle et longue lettre inédite, donnant des indications en vue d’un article sur lui dans Le Figaro, après son prix Goncourt. « Monsieur et cher Confrère Puisque nous n’avons pas pu nous joindre (je m’étais permis de vous faire demander de me faire le plaisir de venir dîner dimanche et lundi dernier, mais vous n’étiez pas libre et depuis mon état de santé s’est trop aggravé pour que je puisse vous donner rendez-vous) je vais vous donner q.q. précisions sur le plaisir que (à ce que m’a dit Monsieur de Flers) vous voulez bien me faire. J’ai eu dernièrement le prix Goncourt. Pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la littérature, la presse quotidienne a mal accueilli ce prix, voulu cependant avec tant d’ardeur par des hommes comme Monsieur Élémir Bourges que je n’ai jamais vus, que je ne connaîtrai naturellement jamais. Mais les Revues ont au contraire opéré une sorte de “rétablissement” en ma faveur. Inutile de rappeler la mauvaise humeur des journaux. Mais M. de Flers m’a dit que vous voudriez bien, dans votre prochain “A travers les Revues” et dans le suivant (auquel j’attache plus d’importance encore, je vais vous dire pourquoi), donner q.q. extraits des articles élogieux qui m’ont été consacrés et faire ainsi contrepoids à toute une campagne de journaux qui se sont imaginés que j’avais plus de 50 ans, que je roulais sur les millions (!), que j’étais antidreyfusard, alors que j’ai été un dreyfusard de la 1ère minute promoteur et signataire de toutes les listes etc, et qui ont trouvé plus commode de me juger sur toutes ces contre-vérités, que de me lire ». Il suggère de « prendre prétexte d’un article sur Flaubert » (dans la Nouvelle Revue Française du 1er janvier 1920) et d’en citer quelques phrases, ainsi que divers articles qui lui ont été consacrés, notamment par Jacques Boulenger et Fernand Vandérem, Francis de Miomandre, Léon Daudet et Alain Mellet dans l’Action Française, Rosny aîné, Paul Souday, Henriette Charasson... « Je vous conseille (si vous me permettez un conseil) de vous contenter pour tous ces articles d’une phrase ou deux seulement, sauf peut-être pour Jacques Boulenger. Pour Giraudoux il suffit de dire que l’article est intitulé du côté de chez Marcel Proust et que je suis le littérateur qu’il préconise. Non que son article ne soit ravissant. Mais les coupures y seraient trop difficiles à faire ». Il signale enfin dans la Nouvelle Revue Française « un article très court de Jacques Rivière sur le Prix Goncourt », qui doit, dans le n° de février non encore paru, « commencer une longue étude sur moi. C’est justement cette étude dont je vous demanderai de donner de larges extraits dans votre A travers les Revues suivant, ainsi que d’un article de moi sur Venise qui paraîtra dans Feuillets d’art »… Il présente ses excuses pour son insistance. « Mon moi est particulièrement haïssable qui vous demande de ne parler que de lui, et souligne dans les articles ce qui est à sa louange. (Au reste toutes réflexions faites, ne vaut-il pas mieux que je ne souligne rien et que vous détachiez ce qui vous paraît le mieux ?) Mon excuse est que je reçois depuis un mois cinquante “coupures” d’injures par jour, et qui sont, tout de même, plus éloignées de la vérité, me dotant d’une perruque etc. J’ai d’autres excuses encore, mais je n’ai rien mangé depuis huit jours ni dormi, j’ai 39 degrés ½ de fièvre, et je sens que ce que je vous ai écrit est déjà si amorphe et si ennuyeux pour vous, que je n’ose pas, dans un état pareil, prolonger cette lettre. Je vais me procurer mes livres pour vous en faire hommage, cela demandera peut-être q.q. jours car on est occupé ici à me soigner »… Il ajoute que, dans les articles que lui ont consacrés Abel Hermant et son « cher ami » Robert Dreyfus dans Le Figaro, « il y aurait de bien jolies phrases à cueillir ; mais je suppose qu’un journal ne peut se citer lui

Auction archive: Lot number 208
Auction:
Datum:
26 Apr 2017
Auction house:
La Maison de Vente Ader
3, rue Favart
75002 Paris
France
contact@ader-paris.fr
+33 (0)1 53407710
+33 (0)1 53407720
Beschreibung:

Marcel PROUST L.A.S., 44 rue Hamelin [25 janvier 1920, à Maurice Levaillant au Figaro] ; 10 pages et quart in-8 (1ère page lég. salie). Belle et longue lettre inédite, donnant des indications en vue d’un article sur lui dans Le Figaro, après son prix Goncourt. « Monsieur et cher Confrère Puisque nous n’avons pas pu nous joindre (je m’étais permis de vous faire demander de me faire le plaisir de venir dîner dimanche et lundi dernier, mais vous n’étiez pas libre et depuis mon état de santé s’est trop aggravé pour que je puisse vous donner rendez-vous) je vais vous donner q.q. précisions sur le plaisir que (à ce que m’a dit Monsieur de Flers) vous voulez bien me faire. J’ai eu dernièrement le prix Goncourt. Pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la littérature, la presse quotidienne a mal accueilli ce prix, voulu cependant avec tant d’ardeur par des hommes comme Monsieur Élémir Bourges que je n’ai jamais vus, que je ne connaîtrai naturellement jamais. Mais les Revues ont au contraire opéré une sorte de “rétablissement” en ma faveur. Inutile de rappeler la mauvaise humeur des journaux. Mais M. de Flers m’a dit que vous voudriez bien, dans votre prochain “A travers les Revues” et dans le suivant (auquel j’attache plus d’importance encore, je vais vous dire pourquoi), donner q.q. extraits des articles élogieux qui m’ont été consacrés et faire ainsi contrepoids à toute une campagne de journaux qui se sont imaginés que j’avais plus de 50 ans, que je roulais sur les millions (!), que j’étais antidreyfusard, alors que j’ai été un dreyfusard de la 1ère minute promoteur et signataire de toutes les listes etc, et qui ont trouvé plus commode de me juger sur toutes ces contre-vérités, que de me lire ». Il suggère de « prendre prétexte d’un article sur Flaubert » (dans la Nouvelle Revue Française du 1er janvier 1920) et d’en citer quelques phrases, ainsi que divers articles qui lui ont été consacrés, notamment par Jacques Boulenger et Fernand Vandérem, Francis de Miomandre, Léon Daudet et Alain Mellet dans l’Action Française, Rosny aîné, Paul Souday, Henriette Charasson... « Je vous conseille (si vous me permettez un conseil) de vous contenter pour tous ces articles d’une phrase ou deux seulement, sauf peut-être pour Jacques Boulenger. Pour Giraudoux il suffit de dire que l’article est intitulé du côté de chez Marcel Proust et que je suis le littérateur qu’il préconise. Non que son article ne soit ravissant. Mais les coupures y seraient trop difficiles à faire ». Il signale enfin dans la Nouvelle Revue Française « un article très court de Jacques Rivière sur le Prix Goncourt », qui doit, dans le n° de février non encore paru, « commencer une longue étude sur moi. C’est justement cette étude dont je vous demanderai de donner de larges extraits dans votre A travers les Revues suivant, ainsi que d’un article de moi sur Venise qui paraîtra dans Feuillets d’art »… Il présente ses excuses pour son insistance. « Mon moi est particulièrement haïssable qui vous demande de ne parler que de lui, et souligne dans les articles ce qui est à sa louange. (Au reste toutes réflexions faites, ne vaut-il pas mieux que je ne souligne rien et que vous détachiez ce qui vous paraît le mieux ?) Mon excuse est que je reçois depuis un mois cinquante “coupures” d’injures par jour, et qui sont, tout de même, plus éloignées de la vérité, me dotant d’une perruque etc. J’ai d’autres excuses encore, mais je n’ai rien mangé depuis huit jours ni dormi, j’ai 39 degrés ½ de fièvre, et je sens que ce que je vous ai écrit est déjà si amorphe et si ennuyeux pour vous, que je n’ose pas, dans un état pareil, prolonger cette lettre. Je vais me procurer mes livres pour vous en faire hommage, cela demandera peut-être q.q. jours car on est occupé ici à me soigner »… Il ajoute que, dans les articles que lui ont consacrés Abel Hermant et son « cher ami » Robert Dreyfus dans Le Figaro, « il y aurait de bien jolies phrases à cueillir ; mais je suppose qu’un journal ne peut se citer lui

Auction archive: Lot number 208
Auction:
Datum:
26 Apr 2017
Auction house:
La Maison de Vente Ader
3, rue Favart
75002 Paris
France
contact@ader-paris.fr
+33 (0)1 53407710
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