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Auction archive: Lot number 155

PROUST. [JOURNÉES DE LECTURE]. BROUILLON PARTIEL DE LA FIN DE ARTICLE PUBLIÉ DANS LE FIGARO DU 20 MARS 1907.

Estimate
€7,000 - €10,000
ca. US$8,208 - US$11,726
Price realised:
€8,125
ca. US$9,527
Auction archive: Lot number 155

PROUST. [JOURNÉES DE LECTURE]. BROUILLON PARTIEL DE LA FIN DE ARTICLE PUBLIÉ DANS LE FIGARO DU 20 MARS 1907.

Estimate
€7,000 - €10,000
ca. US$8,208 - US$11,726
Price realised:
€8,125
ca. US$9,527
Beschreibung:

Une p. in-12 (178 x 114 mm), sur un bifeuillet. Filigrane "Stael paper" avec profil de dame. Légère déchirure à la pliure du bifeuillet. Aucune version autographe de ce passage n'est conservée à la Bibliothèque nationale de France (elle ne possède qu'une copie d'une main inconnue). Antérieure à celle-ci, notre version est la seule version autographe connue. Brouillon très travaillé de la fin de l’article paru dans Le Figaro le 20 mars 1907, à propos des Mémoires de Mme de Boigne. Proust y condamne la littérature qui prétend ressusciter le passé ; l’article annonce ce que Proust développera dans son Contre Saint-Beuve : si l’écriture peut faire disparaître les barrières qui séparent le passé et le présent, elle peut aussi, comme chez Mme de Boigne, présenter une vision mensongère du temps perdu. La mémorialiste est le modèle de Mme de Villeparisis et, a notamment inspiré le romancier pour les passages où celle-ci défend les opinions littéraires de Sainte-Beuve. La digression et le manque de place. Proust n’est pas habitué à faire court et, ayant évoqué dans son article de nombreuses autres choses que les Mémoires de Mme de Boigne, il est arrivé à la fin de la place qui lui est impartie sans avoir pu développer toutes ses idées : "Mais voici que la place qui m’était réservée est remplie, et je n'ai même pas parlé du Snobisme et de la Postérité. Ce titre s’appliquait à quelques réflexions qui ne s’attachaient pas directement aux Mémoires de Madame de Boigne mais que leur lecture m’avait suggérées. Je vous les soumettrai la prochaine fois." Il a ensuite cette très belle formule pour expliquer qu’à l’avenir il ne laissera plus son attention être détournée : "Et si quelques-uns des fantômes qui s’interposent sans cesse entre ma pensée et son objet, comme il arrive dans les rêves, vient [sic] encore solliciter mon attention et la détourner de ce que j’ai à vous dire, je l’écartais comme Ulysse écartait de l’épée les ombres pressées autour de lui qui lui demandaient de lui donner une forme. Aujourd’hui je n’ai pas su résister à l’appel de de ces visions que je voyais flotter à mi-profondeur, dans [l’épaisseur : barré] la transparence de ma pensée." Il s’est laissé distraire du propos qu’il voulait développer et le dit avec une comparaison mythologique : "Telles ces Néréides que le sculpteur antique avait ravies [aux flots : barré] à la mer, mais qui pouvaient s’y méprendre dans les vagues de marbre quand elles nageaient entre les vagues de pierre des bas-reliefs qui les figeaient." Référence : Essais et Articles, p. 532-533. [Au verso :] [Hahn, Reynaldo]. Lettre d'un secrétaire (?) de Reynaldo Hahn à Marcel Proust [Peu avant le 17 mars 1907 ?]. Sur la 4e page du bifeuillet. Signature illisible : "Jean B..." (?). Tache en haut du feuillet. À propos d’un rendez-vous avec Calmette, directeur du Figaro. "Monsieur, Monsieur Reynaldo me charge de vous dire qu’il est à votre disposition pour aller voir Monsieur Calmette et qu’il passera en hâte chez vous vers 7 heures ½ ou vers 9 heures." Proust utilise la lettre pour terminer son article, que Reynaldo déposera de sa part au Figaro pour une parution le 20 mars. Un dessin original. Proust a dessiné une amusante silhouette féminine, surmontée d’un chapeau disproportionné, sous le mot que lui adresse le secrétaire de Reynaldo. Le trait qui s’échappe du chapeau dessine un visage au grand nez (dans le sens inverse de la page).

Auction archive: Lot number 155
Auction:
Datum:
24 May 2018
Auction house:
Sotheby's
Paris
Beschreibung:

Une p. in-12 (178 x 114 mm), sur un bifeuillet. Filigrane "Stael paper" avec profil de dame. Légère déchirure à la pliure du bifeuillet. Aucune version autographe de ce passage n'est conservée à la Bibliothèque nationale de France (elle ne possède qu'une copie d'une main inconnue). Antérieure à celle-ci, notre version est la seule version autographe connue. Brouillon très travaillé de la fin de l’article paru dans Le Figaro le 20 mars 1907, à propos des Mémoires de Mme de Boigne. Proust y condamne la littérature qui prétend ressusciter le passé ; l’article annonce ce que Proust développera dans son Contre Saint-Beuve : si l’écriture peut faire disparaître les barrières qui séparent le passé et le présent, elle peut aussi, comme chez Mme de Boigne, présenter une vision mensongère du temps perdu. La mémorialiste est le modèle de Mme de Villeparisis et, a notamment inspiré le romancier pour les passages où celle-ci défend les opinions littéraires de Sainte-Beuve. La digression et le manque de place. Proust n’est pas habitué à faire court et, ayant évoqué dans son article de nombreuses autres choses que les Mémoires de Mme de Boigne, il est arrivé à la fin de la place qui lui est impartie sans avoir pu développer toutes ses idées : "Mais voici que la place qui m’était réservée est remplie, et je n'ai même pas parlé du Snobisme et de la Postérité. Ce titre s’appliquait à quelques réflexions qui ne s’attachaient pas directement aux Mémoires de Madame de Boigne mais que leur lecture m’avait suggérées. Je vous les soumettrai la prochaine fois." Il a ensuite cette très belle formule pour expliquer qu’à l’avenir il ne laissera plus son attention être détournée : "Et si quelques-uns des fantômes qui s’interposent sans cesse entre ma pensée et son objet, comme il arrive dans les rêves, vient [sic] encore solliciter mon attention et la détourner de ce que j’ai à vous dire, je l’écartais comme Ulysse écartait de l’épée les ombres pressées autour de lui qui lui demandaient de lui donner une forme. Aujourd’hui je n’ai pas su résister à l’appel de de ces visions que je voyais flotter à mi-profondeur, dans [l’épaisseur : barré] la transparence de ma pensée." Il s’est laissé distraire du propos qu’il voulait développer et le dit avec une comparaison mythologique : "Telles ces Néréides que le sculpteur antique avait ravies [aux flots : barré] à la mer, mais qui pouvaient s’y méprendre dans les vagues de marbre quand elles nageaient entre les vagues de pierre des bas-reliefs qui les figeaient." Référence : Essais et Articles, p. 532-533. [Au verso :] [Hahn, Reynaldo]. Lettre d'un secrétaire (?) de Reynaldo Hahn à Marcel Proust [Peu avant le 17 mars 1907 ?]. Sur la 4e page du bifeuillet. Signature illisible : "Jean B..." (?). Tache en haut du feuillet. À propos d’un rendez-vous avec Calmette, directeur du Figaro. "Monsieur, Monsieur Reynaldo me charge de vous dire qu’il est à votre disposition pour aller voir Monsieur Calmette et qu’il passera en hâte chez vous vers 7 heures ½ ou vers 9 heures." Proust utilise la lettre pour terminer son article, que Reynaldo déposera de sa part au Figaro pour une parution le 20 mars. Un dessin original. Proust a dessiné une amusante silhouette féminine, surmontée d’un chapeau disproportionné, sous le mot que lui adresse le secrétaire de Reynaldo. Le trait qui s’échappe du chapeau dessine un visage au grand nez (dans le sens inverse de la page).

Auction archive: Lot number 155
Auction:
Datum:
24 May 2018
Auction house:
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