Beschreibung:

Rare Christ nu en bois sculpté et polychromé. De canon longiligne, il penche sa tête sur son épaule droite ; beau visage à l’expression apaisée avec les yeux clos, la bouche entrouverte et le menton triangulaire souligné par une barbe courte ; mèches torsadées de la chevelure encadrant le visage et tombant sur les épaules ; bras à l’horizontale, légèrement dissymétriques, avec mains aux paumes ouvertes ; hanches étroites, cuisses à la musculature nerveuse, pieds superposés en prolongement. Florence, entourage de Michel-Ange, vers 1500 Hauteur : 80 cm – Largueur : 86 cm (reprises anciennes à la polychromie, petites restaurations aux doigts, vermoulures au dos) Plusieurs grands sculpteurs florentins du quattrocento ont réalisé des Christs nus. On pense au crucifix grandeur nature de Filippo Brunelleschi visible dans la chapelle Gondi de l’église de Santa Maria Novella (vers 1425-30), un autre, de la même taille, attribué à Donatello, se trouve au couvent Bosco ai Frati de San Piero et Scaperia près de Florence (vers 1450), un autre encore, le plus grand de tous (192 cm), est attribué à Michelozzo, toujours dans la capitale toscane, dans l’église de San Niccolò Oltrarno (vers 1435-40). Ce goût pour la nudité du Christ est à replacer dans le courant humaniste avec la redécouverte des sculptures antiques et l’omniprésence du corps masculin. Il donne l’occasion aux artistes de la Renaissance de donner leur image du corps nu idéal. Celui présenté ici est à rapprocher d’un autre Christ nu, de taille plus modeste (41,3 cm), conservé au musée du Bargello de Florence que l’on attribue à Michel-Ange. Les historiens d’art se sont appuyés sur la comparaison avec le Christ que ce grand artiste avait exécuté à la demande du prieur du couvent de Santo Spirito de Florence en 1492-93, un peu plus petit qu’au naturel (139 cm) et toujours visible dans cette église. Ce beau Christ d’une collection particulière, d’une taille intermédiaire entre les grands crucifix et celui du Bargello, présente plusieurs similitudes avec ce dernier attribué à Michel Ange : inclinaison identique de la tête, traitement de la chevelure en mèches torsadées, se détachant les unes des autres, anatomie du torse comparable. On peut également le rapprocher de celui qui est entré en 2013 dans les collections du musée du Louvre, don de M. Peter Silverman et de Mme Katleen Onorato, d’une quarantaine de centimètres de hauteur (RF 2013-4). La fiche muséale indique prudemment « Florence, vers 1500, attribué à un artiste florentin, Michel Ange ( ?) ». Article consulté : M. Bormand, "Un Christ en croix d’un artiste florentin, MICHEL-ANGE" dans Grande Galerie, 2013, n°25, pp 10-11.