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Auction archive: Lot number 50

Théophile-Alexandre STEINLEN

Estimate
€500 - €700
ca. US$539 - US$755
Price realised:
€832
ca. US$897
Auction archive: Lot number 50

Théophile-Alexandre STEINLEN

Estimate
€500 - €700
ca. US$539 - US$755
Price realised:
€832
ca. US$897
Beschreibung:

Théophile-Alexandre STEINLEN (1859-1923). L.A.S. " Alex " et L.A. (la fin manque), Mulhouse lundi [1881] et Paris 29 décembre 1881, à sa sœur Henriette Steinlen ; 8 pages in-8. Intéressantes lettres de jeunesse, montrant les raisons qui ont poussé Steinlen à quitter Mulhouse, où il suivait une formation au dessin d'ornement industriel chez Schoenhaupt et où il était hébergé confortablement par son oncle, et à tout abandonner pour venir à Paris. Mulhouse lundi. " Je suis vraiment dans de beaux draps ! " Il ne regrette pas son escapade à Winterthur, qui a duré plusieurs jours et dont il n'a pas avisé sa famille, qui s'inquiétait, " même à présent que le bonheur est passé et que les désagréments arrivent grand train. Je vois d'énormes nuages à l'horizon [...] et je n'ai pas de parapluie, tanpis ! ". Il avait dit à l'oncle qu'il ne s'arrêterait qu'à Aarau, il a menti et dans sa peur de se faire sermonner, il a volé la lettre de sa mère qui vient d'arriver : " Si l'oncle [...] me force à la lui faire voir je pars de Mulhouse, j'irai s'il le faut casser les pierres sur les routes, mais je ne reste pas s'il vient à savoir que je lui ai menti : je veux avoir toute sa confiance "... Il raconte à sa sœur son escapade de plusieurs jours, ses différentes visites, et sa joie de recevoir un télégramme de Marie qui lui propose de venir la voir : " juge de mon bonheur ! ", comment il a été retenu plusieurs nuits par les circonstances et le bon accueil de ses hôtes, entre Aarau, Zurich, Winterthur, puis Bâle, Weltheim, etc. Paris 29 décembre. La lettre de sa sœur, la première depuis son départ pour Paris avec sa future femme Émilie, l'a beaucoup ému : " Ton "malgré tout" gros de chagrin sinon de reproche m'a remué intimement. [...] ma désertion finale accompagnée de toutes les fautes qu'elle laissait à découvert, voilà des torts suffisants pour m'aliéner les plus dévoués et les plus confiants ". Mais cette catastrophe devait arriver, sa position n'était plus tenable, il a préféré tout lâcher : " mon but était fixé depuis longtemps. J'ai suivi ma voie et désormais y marche ferme. J'ai mon but, je ne me fais aucune illusion, je sais que je joue tout ou rien. Gloire ou misère avec plus de chances pour l'une que pour l'autre. J'y vais gaîment, hardiment, je me sens dans mon élément - tandis que la bonne vie toute plate, unie et bourgeoise que l'oncle me faisait entrevoir [...] me laissait dans une indifférence qui explique en quelque mesure mon honteux laisser-aller [...] Après les déconvenues et les jours de misère noire inévitables dans un débarquement à Paris sans un sou et sans un ami ", il a pris le dessus et gagne un peu d'argent. Ne voulant rien devoir à personne, il ne s'est pas servi de ses lettres de recommandation ; " et c'est précisément cette liberté absolue, ce sentiment de n'avoir à compter qu'avec moi-même qui me tiendront ferme et droit dans le dur chemin des artistes pauvres, qui font et feront ma force "... Ses idées leur sembleront trop indépendantes " pour la vie ratatinée et un peu mesquine de votre petit coin de terre, vie dont j'aime à me souvenir mais comme d'une chose bien passée "... Il reviendra leur demander pardon quand il aura mérité qu'on le lui accorde ...

Auction archive: Lot number 50
Auction:
Datum:
6 Dec 2023
Auction house:
La Maison de Vente Ader
Ader , 3, rue Favart 75002 Paris
Beschreibung:

Théophile-Alexandre STEINLEN (1859-1923). L.A.S. " Alex " et L.A. (la fin manque), Mulhouse lundi [1881] et Paris 29 décembre 1881, à sa sœur Henriette Steinlen ; 8 pages in-8. Intéressantes lettres de jeunesse, montrant les raisons qui ont poussé Steinlen à quitter Mulhouse, où il suivait une formation au dessin d'ornement industriel chez Schoenhaupt et où il était hébergé confortablement par son oncle, et à tout abandonner pour venir à Paris. Mulhouse lundi. " Je suis vraiment dans de beaux draps ! " Il ne regrette pas son escapade à Winterthur, qui a duré plusieurs jours et dont il n'a pas avisé sa famille, qui s'inquiétait, " même à présent que le bonheur est passé et que les désagréments arrivent grand train. Je vois d'énormes nuages à l'horizon [...] et je n'ai pas de parapluie, tanpis ! ". Il avait dit à l'oncle qu'il ne s'arrêterait qu'à Aarau, il a menti et dans sa peur de se faire sermonner, il a volé la lettre de sa mère qui vient d'arriver : " Si l'oncle [...] me force à la lui faire voir je pars de Mulhouse, j'irai s'il le faut casser les pierres sur les routes, mais je ne reste pas s'il vient à savoir que je lui ai menti : je veux avoir toute sa confiance "... Il raconte à sa sœur son escapade de plusieurs jours, ses différentes visites, et sa joie de recevoir un télégramme de Marie qui lui propose de venir la voir : " juge de mon bonheur ! ", comment il a été retenu plusieurs nuits par les circonstances et le bon accueil de ses hôtes, entre Aarau, Zurich, Winterthur, puis Bâle, Weltheim, etc. Paris 29 décembre. La lettre de sa sœur, la première depuis son départ pour Paris avec sa future femme Émilie, l'a beaucoup ému : " Ton "malgré tout" gros de chagrin sinon de reproche m'a remué intimement. [...] ma désertion finale accompagnée de toutes les fautes qu'elle laissait à découvert, voilà des torts suffisants pour m'aliéner les plus dévoués et les plus confiants ". Mais cette catastrophe devait arriver, sa position n'était plus tenable, il a préféré tout lâcher : " mon but était fixé depuis longtemps. J'ai suivi ma voie et désormais y marche ferme. J'ai mon but, je ne me fais aucune illusion, je sais que je joue tout ou rien. Gloire ou misère avec plus de chances pour l'une que pour l'autre. J'y vais gaîment, hardiment, je me sens dans mon élément - tandis que la bonne vie toute plate, unie et bourgeoise que l'oncle me faisait entrevoir [...] me laissait dans une indifférence qui explique en quelque mesure mon honteux laisser-aller [...] Après les déconvenues et les jours de misère noire inévitables dans un débarquement à Paris sans un sou et sans un ami ", il a pris le dessus et gagne un peu d'argent. Ne voulant rien devoir à personne, il ne s'est pas servi de ses lettres de recommandation ; " et c'est précisément cette liberté absolue, ce sentiment de n'avoir à compter qu'avec moi-même qui me tiendront ferme et droit dans le dur chemin des artistes pauvres, qui font et feront ma force "... Ses idées leur sembleront trop indépendantes " pour la vie ratatinée et un peu mesquine de votre petit coin de terre, vie dont j'aime à me souvenir mais comme d'une chose bien passée "... Il reviendra leur demander pardon quand il aura mérité qu'on le lui accorde ...

Auction archive: Lot number 50
Auction:
Datum:
6 Dec 2023
Auction house:
La Maison de Vente Ader
Ader , 3, rue Favart 75002 Paris
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