Beschreibung:

PLACE DU TERTRE, MONTMARTRE, CIRCA 1905-1907 Encre brune sur papier Cachet de la signature de l'artiste en bas à gauche 10 x 15,5 cm (à vue) - 3.9 x 6.1 in. Stamped with the artist's signature lower left, brown ink on paper Nous remercions Monsieur Patrice Leoni Chabaud de nous avoir aimablement confirmé l'authenticité de cette oeuvre. Provenance: - Anciennement Collection Claude Chabaud. Acquise auprès de celui-ci par le propriétaire actuel Qu'elle ne soit pas encore connue du grand public, l'oeuvre d'Auguste Chabaud, peintre français né à Nîmes, n'en suscite pas moins de nombreuses exégèses depuis près de vingt ans, principalement en France et en Allemagne. Représenté dans les plus importantes collections publiques françaises (à Paris, Marseille ou Montpellier) l'oeuvre de Chabaud reçoit aujourd'hui un accueil significatif en Allemagne; le Städel Museum de Francfort ou le Folkwang Museum d'Essen présentent dans leurs collections permanentes, ses tableaux aux côtés de ceux de Matisse ou de peintres expressionnistes. Une exposition à Marseille en 2003 avait mis l'accent sur la période parisienne de Chabaud entre 1907 et 1912 mettant en évidence sa participation - à sa manière - au développement des avant-gardes modernes, sans nier l'immense oeuvre réalisée en Provence, au caractère austère et éminemment inspirée. Si la Provence est un creuset pour Chabaud, elle n'est pas la seule identité de ce peintre associé à ce que l'on appelle “l'Ecole provençale” - étiquette qui lui reste encore et qui nuit à sa qualité indéniable d'artiste d'avantgarde. Comme beaucoup de peintres, nés comme lui autour de 1882 - Derain, Braque, Picasso, Dufy par exemple - tous provinciaux ou étrangers, convergent au début du siècle vers la Ville Lumière alors première place culturelle mondiale. L'oeuvre entière de Chabaud est profondément marquée par le dualisme de ces deux pôles - Paris / Provence -, la ville tentaculaire et la nature souveraine (...) Quand il ne dessine pas, Chabaud écrit. Largement inédits, ses textes donnent un accent très particulier à son oeuvre. Toutefois, Chabaud n'est pas un homme de théorie, il écrit comme il vit, son ton est souvent celui de la galéjade teintée de réalisme poétique. Avec la découverte du post-impressionnisme dans les années 1900-1903, puis celle de la puissance colorée de l'uniforme chez les Spahis durant son service militaire entre 1903 et 1906 qui l'éloigne de la révolution fauve et cubiste, l'oeuvre de Chabaud se met en marche. “Ivre de la magie des couleurs et de la magie des mots, j'étais décidé à devenir artiste” écrira-il. Chabaud trouve ses marques à son retour en octobre 1906 et se laisse fasciner par Paris, prédominant solitude et mélancolie, l'expérience de la modernité et des avant-gardes. Son style s'apparente aux recherches fauves et expressionnistes. Néanmoins, il ne cherche pas l'exaltation des couleurs qu'il emploie en nombre réduit (des rouges auxquels il associe la puissance des noirs et des blancs); son fauvisme se manifeste davantage dans l'expression par le dessin. Chabaud est à Paris ce promeneur mélancolique qui oscille entre intérieurs et extérieurs, ménageant des visions différentes le jour ou la nuit. Il perçoit avec une grande acuité l'émergence d'une nouvelle culture urbaine, où la modification visuelle des rues, par l'affiche, les réclames ou l'éclairage prend une importance grandissante. Il soumet ses sujets à des cadrages insolites et visionnaires, sollicités par la lumière artificielle qui se développe alors dans les rues, animant l'espace, conférant à la ville une apparence poétique autre dont le cinéma naissant ne manquera pas de s'emparer. La mélancolie domine dans son univers parisien, aspirant à l'absence de la figure ou au contraire à son expressivité caricaturale, en particulier dans ses scènes nocturnes où sont convoqués des personnages sans équivoque. C'est pourquoi la figure du drame sous-jacent dans l'oeuvre de Chabaud le rapproche davantage de la veine germanique du