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Auction archive: Lot number 366

BAUDELAIRE (Charles, 1821-1867). L.A.S. "Ch.

Estimate
€1,200 - €1,500
ca. US$1,295 - US$1,619
Price realised:
€5,000
ca. US$5,399
Auction archive: Lot number 366

BAUDELAIRE (Charles, 1821-1867). L.A.S. "Ch.

Estimate
€1,200 - €1,500
ca. US$1,295 - US$1,619
Price realised:
€5,000
ca. US$5,399
Beschreibung:

BAUDELAIRE (Charles, 1821-1867). L.A.S. "Ch. Baudelaire", datée du 12 juillet 1849, (destinataire inconnu) : "Monsieur, je viens vous adresser une recommandation à laquelle j'attache bien du prix. Il s'agit de M. Shoman, musicien de grand talent, qui dit quitter Dresde, à la suite de journées révolutionnaires. M. Shoman désire publier une étude sur le Tannhauser, et une série d'articles sur l'évolution de la musique. Th. Gautier a du vous écrire en sa faveur, et il l'a fait, je n'en doute pas, en termes pressants. C'est moins pour joindre au sien mon faible suffrage que je m'adresse à vous, monsieur, que pour rappeler à votre souvenir une si honorable recommandation. Notre commune admiration pour Wagner me fait pressentir l'accueil favorable que vous reserverez à M. Scheman. En lui donnant satisfaction, vous servirez la cause de celui que l'avenir consacrera le plus illustre parmi les maîtres, et puis vous obligerez votre dévoué reconnaissant Ch. Baudelaire." Belle lettre autographe, répertoriée dans la Correspondance générale de Baudelaire recueillie par Jacques Crépet (éd. Conard, Paris, 1947, T.1, n°93). J. Crépet apporte, en note, un intéressant éclairage sur cette lettre : « Le nom de Schoman ne se lit pas nettement dans la pièce autographe. Or un certain Ludwig Schemann a donné en 1902, à Stuttgart, des 'Erinnerungen an Richard Wagner' où il raconte notamment qu’à l’âge de treize ans, son père, grand admirateur de Tannhäuser, lui en faisait jouer des morceaux. N’est-ce pas Schemann, dès lors, qu’il faudrait lire ici ? Le plus étonnant dans ce billet, c’en est assurément la date, car Tannhäuser ne fut révélé aux Parisiens (par la Société Sainte-Cécile) qu’en 1850. Baudelaire en avait-il entendu des fragments chez un particulier ? – il était entouré de bons musiciens : Boissard, Champfleury, Barbara, etc. – ou avait-il lu l’Analyse de la légende de Tannhäuser donnée par Liszt au Journal des Débats deux mois auparavant (18 mai) ? Quoi qu’il en soit, on ne peut se défendre de trouver, dans l’enthousiasme qu’il marque ici, une de ces anticipations dont le génie a le privilège. » L'opéra Tannhaüser fut créé le 19 octobre 1845 à Dresde sous la direction de Wagner, alors âgé de 32 ans. Les journées révolutionnaires mentionnées font référence au soulèvement de mai 1849 à Dresde contre le gouvernement saxon ; Wagner avait pris une part très active à l'insurrection et dut fuir à Paris puis à Zurich après que la police de Dresde ait lancé un mandat d'arrêt contre lui le 16 mai 1849. Jacques Crépet précise par ailleurs dans une seconde note que : "L’année 1849, au cours de laquelle Baudelaire ne publia rien, et qui se trouve si chétivement représentée dans sa correspondance, est à coup sûr la plus mystérieuse de sa vie et a intrigué tous ses biographes." Important document marquant l'intérêt précoce du poète (discuté par certains) pour Richard Wagner à l'instar de son ami Théophile Gautier (le "poète impeccable" et "parfait magicien ès Lettres françaises" de la préface des Fleurs du Mal). (Cf. la thèse de Stanislas Paczynski, 'Baudelaire et la musique', Université de la Sorbonne Nouvelle Paris III, 1973.)

Auction archive: Lot number 366
Auction:
Datum:
4 Nov 2016
Auction house:
Millon - Maison de ventes aux enchères
rue Grange Batelière 19
75009 Paris
France
contact@millon.com
+33 (0)1 48009944
Beschreibung:

BAUDELAIRE (Charles, 1821-1867). L.A.S. "Ch. Baudelaire", datée du 12 juillet 1849, (destinataire inconnu) : "Monsieur, je viens vous adresser une recommandation à laquelle j'attache bien du prix. Il s'agit de M. Shoman, musicien de grand talent, qui dit quitter Dresde, à la suite de journées révolutionnaires. M. Shoman désire publier une étude sur le Tannhauser, et une série d'articles sur l'évolution de la musique. Th. Gautier a du vous écrire en sa faveur, et il l'a fait, je n'en doute pas, en termes pressants. C'est moins pour joindre au sien mon faible suffrage que je m'adresse à vous, monsieur, que pour rappeler à votre souvenir une si honorable recommandation. Notre commune admiration pour Wagner me fait pressentir l'accueil favorable que vous reserverez à M. Scheman. En lui donnant satisfaction, vous servirez la cause de celui que l'avenir consacrera le plus illustre parmi les maîtres, et puis vous obligerez votre dévoué reconnaissant Ch. Baudelaire." Belle lettre autographe, répertoriée dans la Correspondance générale de Baudelaire recueillie par Jacques Crépet (éd. Conard, Paris, 1947, T.1, n°93). J. Crépet apporte, en note, un intéressant éclairage sur cette lettre : « Le nom de Schoman ne se lit pas nettement dans la pièce autographe. Or un certain Ludwig Schemann a donné en 1902, à Stuttgart, des 'Erinnerungen an Richard Wagner' où il raconte notamment qu’à l’âge de treize ans, son père, grand admirateur de Tannhäuser, lui en faisait jouer des morceaux. N’est-ce pas Schemann, dès lors, qu’il faudrait lire ici ? Le plus étonnant dans ce billet, c’en est assurément la date, car Tannhäuser ne fut révélé aux Parisiens (par la Société Sainte-Cécile) qu’en 1850. Baudelaire en avait-il entendu des fragments chez un particulier ? – il était entouré de bons musiciens : Boissard, Champfleury, Barbara, etc. – ou avait-il lu l’Analyse de la légende de Tannhäuser donnée par Liszt au Journal des Débats deux mois auparavant (18 mai) ? Quoi qu’il en soit, on ne peut se défendre de trouver, dans l’enthousiasme qu’il marque ici, une de ces anticipations dont le génie a le privilège. » L'opéra Tannhaüser fut créé le 19 octobre 1845 à Dresde sous la direction de Wagner, alors âgé de 32 ans. Les journées révolutionnaires mentionnées font référence au soulèvement de mai 1849 à Dresde contre le gouvernement saxon ; Wagner avait pris une part très active à l'insurrection et dut fuir à Paris puis à Zurich après que la police de Dresde ait lancé un mandat d'arrêt contre lui le 16 mai 1849. Jacques Crépet précise par ailleurs dans une seconde note que : "L’année 1849, au cours de laquelle Baudelaire ne publia rien, et qui se trouve si chétivement représentée dans sa correspondance, est à coup sûr la plus mystérieuse de sa vie et a intrigué tous ses biographes." Important document marquant l'intérêt précoce du poète (discuté par certains) pour Richard Wagner à l'instar de son ami Théophile Gautier (le "poète impeccable" et "parfait magicien ès Lettres françaises" de la préface des Fleurs du Mal). (Cf. la thèse de Stanislas Paczynski, 'Baudelaire et la musique', Université de la Sorbonne Nouvelle Paris III, 1973.)

Auction archive: Lot number 366
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Datum:
4 Nov 2016
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