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Auction archive: Lot number 20

BAUDELAIRE (Charles). Lettre autographe

Estimate
€8,000 - €10,000
ca. US$9,105 - US$11,382
Price realised:
€5,200
ca. US$5,918
Auction archive: Lot number 20

BAUDELAIRE (Charles). Lettre autographe

Estimate
€8,000 - €10,000
ca. US$9,105 - US$11,382
Price realised:
€5,200
ca. US$5,918
Beschreibung:

BAUDELAIRE (Charles). Lettre autographe signée de ses initiales à Narcisse Ancelle, son conseil judiciaire et confident. [Bruxelles], 27 mai 1864. 2 pp. in-8, infimes perforations, quelques notes marginales postérieures au crayon. Avec courte apostille autographe de Narcisse Ancelle. Baudelaire obj et de rumeurs malveillantes. Le poète attribua à l'entourage de Victor Hugo les accusations colportées à son encontre qui faisaient de lui un mouchard de la police impériale désireuse de connaître les activités des exilés politiques français en Belgique. Il justifiait cette attribution à la « bande d'Hugo » comme une réaction à l'article qu'il avait publié dans le Figaro le 14 avril 1864 et où il se moquait du banquet qui devait se réunir le 23 avril 1864 sous l'égide (mais en l'absence) de Victor Hugo pour célébrer le tricentenaire de la naissance de Shakespeare. Dimanche 4 Novembre 2018 / Osena t / 57 Baudelaire avouait néanmoins dans une lettre à madame Meurice que l'attitude provocante et cynique qu'il avait adoptée à Bruxelles face aux rumeurs, n'avait pas peu contribué à les accréditer. Charles Baudelaire entretint de fait des relations malaisées avec Victor Hugo passant d'une admiration de jeunesse à un regard plus sévère : il s'agaçait de la grandiloquence de homme, louait La Légende des siècles mais méprisait Les Misérables, alternait éloges publics (parfois ironiques) et sarcasmes privés... Victor Hugo se défia de de Charles Baudelaire à partir de 1858, mais regretta après la mort de celui-ci de ne pas avoir pu se l'attacher. « Quel peuple ! » (Baudelaire, en exil chez les Belges). Persécuté par ses créanciers, le poète quitta Paris le 24 avril 1864 pour s'exiler en Belgique, comme Auguste Poulet-Malassis. Il comptait gagner de l'argent avec une série de conférences, négocier la vente ses oeuvres aux libraires associés Albert Lacroix et Louis-Hippolyte Verboeckhoven (qui avaient publié avec succès Les Misérables de Victor Hugo et courir les musées. Il alla de déceptions en déceptions, nourrissant son aigreur sarcastique naturelle et plongeant dans sa maladie nerveuse : ses conférences de mai à Bruxelles sur Eugène Delacroix sur Théophile Gautier et sur les excitants, ne rencontrèrent pas le succès escompté et furent mal payées, tandis que Lacroix et Verboeckhoven ne s'y déplacèrent pas (ils refuseraient de l'éditer, en juin), et il en vint à ressentir de la répulsion même pour la peinture de Rubens. Il s'employa alors à rédiger un petit article sur le pays, qu'il étoffa jusqu'à vouloir en faire un véritable pamphlet, Pauvre Belgique, qu'il ne put achever avant sa mort et qui parut en 1952 dans les OEuvres posthumes. Devant à l'origine ne rester que quelques semaines en Belgique, Baudelaire y demeura plus de deux ans, à quelques absences près, et en revint impotent et aphasique. Sur Narcisse Ancelle, voir ci-dessus le n° 1. « Je n'ai pas encore attaqué la grande affaire [les négociations avec Lacroix et Verboeckhoven] , mais je doute de tout. Jugez vous-même si je n'en ai pas le droit. Après 5 co nférences (grand succ ès), j'ai désiré régler. Au lie u de 500 fr., on m'a appo rté 100 fr. avec une lett re d'excuses , alléguant que les fonds étant épuisés, on avait compté deux séances seulement à 50 fr., – et que, pour les 3 dernières, comme elles avaient été données après l'époque où s'arrête la saison des cours publics, on les avait considérées comme un acte de générosité de ma part [en fait, le 6 mai, Baudelaire avait écrit à sa mère que chaque lecture lui serait payée 50 francs et qu'il avait sollicité le droit d'en donner trois autres gratuitement]. Quel pe uple ! Quel monde ! Je n'avais pas de traité écrit. J'avais traité verbalement pour 100 fr. par conférence. J'ai eu envie de faire don des 100 fr. aux pauvres. Quel horrib le monde ! Je devais envoyer ces 500 fr. au maître de mon hôtel rue d'Amsterdam, M. Jousset, qui vous remettra cette lettre. Dans le courant de juin, je lui ferai remettre 100 ou 150 fr. par chacu

Auction archive: Lot number 20
Auction:
Datum:
4 Nov 2018
Auction house:
Osenat Maison de vente aux enchères
9-11 rue Royale
77300 Fontainebleau
France
contact@osenat.com
+33 (0)1 64222762
Beschreibung:

BAUDELAIRE (Charles). Lettre autographe signée de ses initiales à Narcisse Ancelle, son conseil judiciaire et confident. [Bruxelles], 27 mai 1864. 2 pp. in-8, infimes perforations, quelques notes marginales postérieures au crayon. Avec courte apostille autographe de Narcisse Ancelle. Baudelaire obj et de rumeurs malveillantes. Le poète attribua à l'entourage de Victor Hugo les accusations colportées à son encontre qui faisaient de lui un mouchard de la police impériale désireuse de connaître les activités des exilés politiques français en Belgique. Il justifiait cette attribution à la « bande d'Hugo » comme une réaction à l'article qu'il avait publié dans le Figaro le 14 avril 1864 et où il se moquait du banquet qui devait se réunir le 23 avril 1864 sous l'égide (mais en l'absence) de Victor Hugo pour célébrer le tricentenaire de la naissance de Shakespeare. Dimanche 4 Novembre 2018 / Osena t / 57 Baudelaire avouait néanmoins dans une lettre à madame Meurice que l'attitude provocante et cynique qu'il avait adoptée à Bruxelles face aux rumeurs, n'avait pas peu contribué à les accréditer. Charles Baudelaire entretint de fait des relations malaisées avec Victor Hugo passant d'une admiration de jeunesse à un regard plus sévère : il s'agaçait de la grandiloquence de homme, louait La Légende des siècles mais méprisait Les Misérables, alternait éloges publics (parfois ironiques) et sarcasmes privés... Victor Hugo se défia de de Charles Baudelaire à partir de 1858, mais regretta après la mort de celui-ci de ne pas avoir pu se l'attacher. « Quel peuple ! » (Baudelaire, en exil chez les Belges). Persécuté par ses créanciers, le poète quitta Paris le 24 avril 1864 pour s'exiler en Belgique, comme Auguste Poulet-Malassis. Il comptait gagner de l'argent avec une série de conférences, négocier la vente ses oeuvres aux libraires associés Albert Lacroix et Louis-Hippolyte Verboeckhoven (qui avaient publié avec succès Les Misérables de Victor Hugo et courir les musées. Il alla de déceptions en déceptions, nourrissant son aigreur sarcastique naturelle et plongeant dans sa maladie nerveuse : ses conférences de mai à Bruxelles sur Eugène Delacroix sur Théophile Gautier et sur les excitants, ne rencontrèrent pas le succès escompté et furent mal payées, tandis que Lacroix et Verboeckhoven ne s'y déplacèrent pas (ils refuseraient de l'éditer, en juin), et il en vint à ressentir de la répulsion même pour la peinture de Rubens. Il s'employa alors à rédiger un petit article sur le pays, qu'il étoffa jusqu'à vouloir en faire un véritable pamphlet, Pauvre Belgique, qu'il ne put achever avant sa mort et qui parut en 1952 dans les OEuvres posthumes. Devant à l'origine ne rester que quelques semaines en Belgique, Baudelaire y demeura plus de deux ans, à quelques absences près, et en revint impotent et aphasique. Sur Narcisse Ancelle, voir ci-dessus le n° 1. « Je n'ai pas encore attaqué la grande affaire [les négociations avec Lacroix et Verboeckhoven] , mais je doute de tout. Jugez vous-même si je n'en ai pas le droit. Après 5 co nférences (grand succ ès), j'ai désiré régler. Au lie u de 500 fr., on m'a appo rté 100 fr. avec une lett re d'excuses , alléguant que les fonds étant épuisés, on avait compté deux séances seulement à 50 fr., – et que, pour les 3 dernières, comme elles avaient été données après l'époque où s'arrête la saison des cours publics, on les avait considérées comme un acte de générosité de ma part [en fait, le 6 mai, Baudelaire avait écrit à sa mère que chaque lecture lui serait payée 50 francs et qu'il avait sollicité le droit d'en donner trois autres gratuitement]. Quel pe uple ! Quel monde ! Je n'avais pas de traité écrit. J'avais traité verbalement pour 100 fr. par conférence. J'ai eu envie de faire don des 100 fr. aux pauvres. Quel horrib le monde ! Je devais envoyer ces 500 fr. au maître de mon hôtel rue d'Amsterdam, M. Jousset, qui vous remettra cette lettre. Dans le courant de juin, je lui ferai remettre 100 ou 150 fr. par chacu

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