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Auction archive: Lot number 23

CÉLINE (Louis-Ferdinand Destouches, dit). Lett...

Estimate
n. a.
Price realised:
€4,000
ca. US$4,662
Auction archive: Lot number 23

CÉLINE (Louis-Ferdinand Destouches, dit). Lett...

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n. a.
Price realised:
€4,000
ca. US$4,662
Beschreibung:

CÉLINE (Louis-Ferdinand Destouches, dit). Lettre autographe signée « Destouches-Céline » à Élie Faure. S.l., « le 21 », [novembre 1932]. 1 p. 1/2 in-8, en-tête imprimé des « Dispensaires municipaux » de la ville de Clichy ; fentes à la pliure, petites déchirures marginales. D'un intérêt fondamental, la correspondance de Céline à Élie Faure est « unique dans son genre et par son ton » (Gaël Richard, Éric Mazet, Jean-Paul-Louis, Dictionnaire de la correspondance de Louis-Ferdinand Céline, Tusson, Du Lérot, 2012, p. 300). Les lettres qui la composent furent écrites de 1932 à 1935, dans une période difficile de la vie de Céline, marquée par le succès inouï mais polémique du Voyage, l'écriture difficile de Mort à crédit, une remise en cause idéologique personnelle, et la rupture définitive avec son grand amour Elizabeth Craig, dédicataire de Voyage au bout de la nuit. Céline, qui connaissait les travaux d'Élie Faure, lui adressa un exemplaire du Voyage, ce qui fut le point de départ d'une forte amitié. Les deux hommes partageaient une expérience commune de la guerre, de la médecine, et se vouaient une admiration littéraire réciproque. « Il est familier des grands secrets » (Céline au sujet d'Élie Faure). Même s'il n'est pas certain qu'il ait lu les livres d'Élie Faure aussi intégralement et avec autant de ferveur qu'il l'a dit, Céline voyait en Élie Faure « un critique d'art de grande envergure, un grand homme très certainement », comme il l'écrivait en septembre 1934 au traducteur anglais du Voyage, John Marks ajoutant : « J'ai pour lui beaucoup d'admiration. Il a le sens de la création. Il sait comment se forment et se passent les choses. Il est familier des grands secrets. » « J'ai fait la connaissance d'un Roi » (Élie Faure au sujet de Céline). De son côté, Élie Faure affirmait à son fils, en mars 1933 : « J'ai fait la connaissance d'un Roi [...]. Il s'appelle L.-F. Céline et a écrit Voyage au bout de la nuit. Succès de scandale, naturellement. Mais, comme toujours en pareil cas, livre pur, d'un homme pur. [...] C'est ce que nous avons eu de plus fort depuis Proust, plus humain que Proust. Et je suis fier qu'il soit venu à moi. » C'est dans cet esprit qu'Élie Faure publia en juillet 1933 « l'article le plus élogieux et le plus approfondi qui ait paru à l'époque sur le roman » (Henri Godard) – article qui serait intégré en 1936 dans son recueil Regards sur la terre promise. Controverse puis rupture idéologique. La relation unissant Céline à Élie Faure fut régulière jusqu'à l'été 1935, plus espacée ensuite, et s'acheva en 1936 sur des divergences politiques : convaincu de la nécessité d'un engagement contre la montée de l'extrême droite, Élie Faure affirma plus ouvertement ses sympathies de gauche : il milita en 1934 en faveur des révolutionnaires socialistes des Asturies, en 1936 pour les républicains espagnols, pour le Front populaire en France, pour le régime communiste russe. Or Céline, jusque là proche de la gauche, opérait à partir de 1934 un virage idéologique, fondé sur son pessimisme vis-à-vis des partis socialistes et, plus fondamentalement, vis-à-vis de l'homme. Il se refusait à idéaliser le peuple et considérait que les hommes éduqués s'abandonnaient lâchement à la théorie, à l'abstraction, et s'avéraient coupés de la vraie vie. Céline adressa encore un exemplaire de Mort à crédit à Élie Faure (nominatif sur papier japon), et, si celui-ci exprima en privé des réserves sur les aspects scabreux du livre, il n'envoya pas moins à l'auteur un commentaire dithyrambique de sa lecture du roman. Céline ne semble pas avoir répondu. Il allait bientôt entrer dans la mêlée en publiant des pamphlets fort éloignés des idées d'Élie Faure. Les lettres de Céline à Élie Faure offrent, dans les années 1934-1935, le témoignage le plus éloquent de son évolution idéologique, comme le souligne Henri Godard : « Les réactions et positions idéologiques de Céline à cette époque se trouvent explicitées avec une continuité et une netteté ex

Auction archive: Lot number 23
Auction:
Datum:
30 Oct 2017
Auction house:
Alde
1 rue de Fleurus
75006 Paris
France
contact@alde.fr
+ 33 (0)1 45 49 09 24
+ 33 (0)1 45490930
Beschreibung:

CÉLINE (Louis-Ferdinand Destouches, dit). Lettre autographe signée « Destouches-Céline » à Élie Faure. S.l., « le 21 », [novembre 1932]. 1 p. 1/2 in-8, en-tête imprimé des « Dispensaires municipaux » de la ville de Clichy ; fentes à la pliure, petites déchirures marginales. D'un intérêt fondamental, la correspondance de Céline à Élie Faure est « unique dans son genre et par son ton » (Gaël Richard, Éric Mazet, Jean-Paul-Louis, Dictionnaire de la correspondance de Louis-Ferdinand Céline, Tusson, Du Lérot, 2012, p. 300). Les lettres qui la composent furent écrites de 1932 à 1935, dans une période difficile de la vie de Céline, marquée par le succès inouï mais polémique du Voyage, l'écriture difficile de Mort à crédit, une remise en cause idéologique personnelle, et la rupture définitive avec son grand amour Elizabeth Craig, dédicataire de Voyage au bout de la nuit. Céline, qui connaissait les travaux d'Élie Faure, lui adressa un exemplaire du Voyage, ce qui fut le point de départ d'une forte amitié. Les deux hommes partageaient une expérience commune de la guerre, de la médecine, et se vouaient une admiration littéraire réciproque. « Il est familier des grands secrets » (Céline au sujet d'Élie Faure). Même s'il n'est pas certain qu'il ait lu les livres d'Élie Faure aussi intégralement et avec autant de ferveur qu'il l'a dit, Céline voyait en Élie Faure « un critique d'art de grande envergure, un grand homme très certainement », comme il l'écrivait en septembre 1934 au traducteur anglais du Voyage, John Marks ajoutant : « J'ai pour lui beaucoup d'admiration. Il a le sens de la création. Il sait comment se forment et se passent les choses. Il est familier des grands secrets. » « J'ai fait la connaissance d'un Roi » (Élie Faure au sujet de Céline). De son côté, Élie Faure affirmait à son fils, en mars 1933 : « J'ai fait la connaissance d'un Roi [...]. Il s'appelle L.-F. Céline et a écrit Voyage au bout de la nuit. Succès de scandale, naturellement. Mais, comme toujours en pareil cas, livre pur, d'un homme pur. [...] C'est ce que nous avons eu de plus fort depuis Proust, plus humain que Proust. Et je suis fier qu'il soit venu à moi. » C'est dans cet esprit qu'Élie Faure publia en juillet 1933 « l'article le plus élogieux et le plus approfondi qui ait paru à l'époque sur le roman » (Henri Godard) – article qui serait intégré en 1936 dans son recueil Regards sur la terre promise. Controverse puis rupture idéologique. La relation unissant Céline à Élie Faure fut régulière jusqu'à l'été 1935, plus espacée ensuite, et s'acheva en 1936 sur des divergences politiques : convaincu de la nécessité d'un engagement contre la montée de l'extrême droite, Élie Faure affirma plus ouvertement ses sympathies de gauche : il milita en 1934 en faveur des révolutionnaires socialistes des Asturies, en 1936 pour les républicains espagnols, pour le Front populaire en France, pour le régime communiste russe. Or Céline, jusque là proche de la gauche, opérait à partir de 1934 un virage idéologique, fondé sur son pessimisme vis-à-vis des partis socialistes et, plus fondamentalement, vis-à-vis de l'homme. Il se refusait à idéaliser le peuple et considérait que les hommes éduqués s'abandonnaient lâchement à la théorie, à l'abstraction, et s'avéraient coupés de la vraie vie. Céline adressa encore un exemplaire de Mort à crédit à Élie Faure (nominatif sur papier japon), et, si celui-ci exprima en privé des réserves sur les aspects scabreux du livre, il n'envoya pas moins à l'auteur un commentaire dithyrambique de sa lecture du roman. Céline ne semble pas avoir répondu. Il allait bientôt entrer dans la mêlée en publiant des pamphlets fort éloignés des idées d'Élie Faure. Les lettres de Céline à Élie Faure offrent, dans les années 1934-1935, le témoignage le plus éloquent de son évolution idéologique, comme le souligne Henri Godard : « Les réactions et positions idéologiques de Céline à cette époque se trouvent explicitées avec une continuité et une netteté ex

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