Beschreibung:

Fétiche BOLI du Kono - Peuple BAMANA – Mali (Région de Ségou) – Armature de bois et fragments de racines, d'os, de griffes, de fils de coton, le tout recouvert de terre séchées, de cire d'abeille et d'une croûte de sang séché sur lequel on été apposés des débris de feuilles mâchées. Dimensions: Longueur 21 cm / Hauteur 17 cm Provenance: Coll. privée d'un médecin de l'Île de France. Objets les plus sacrés des populations Bamana du Mali, à l'aspect étonnamment brut et sauvage, ces fétiches appelés « Boli » traduisent bien la puissance des forces qu'ils sont sensés canaliser en eux à travers les rituels et les sacrifices sanglants qui leurs sont offerts et qui donnent ce caractère redoutable que leur attribuent les Bamana. Le Boli est conservé dans un sanctuaire, à l’abri du regard des non-initiés. Animal sacré du Kono, il est un pur objet cultuel Bamana au sens religieux du terme car, au Mali, est Bamana tout individu qui procède à des sacrifices sur des objets réputés puissants, tels les Boliw (pluriel de Boli) et qui tente d'influer le cours des choses grâce à des savoirs et à des pratiques rituelles. C'est donc un objet rituel destiné aux sacrifices et, ce que l’on connait le mieux de ces étranges objets, c’est l’histoire de leur apparition dans les collections européennes, grâce aux publications que fît Michel Leiris (1901-1990) lors de l'expédition Dakar-Djibouti (1931), dirigées par Marcel Griaule (1898-1956). Quand au culte du Kono dont les boliw font intimement partie, il demeure fort mal connu. Ce que l'on sait cependant c'est que le boli permet de capter, d'accumuler et de contrôler une énergie vitale, le nyama, sorte de force naturelle et spirituelle. Véritables condensés de forces minérales, animales et végétales, il faut les flatter par des paroles actives, les entretenir par des saupoudrages subtils et les nourrir par des sacrifices sanglants. La patine croûteuse de ce Boli de petites dimensions, faite de crème de mil et de sang séchés, ainsi que de poudre végétales et de noix de cola mâchées puis crachées lors des prières et sacrifices adressés au Kono, atteste de l’ancienneté et de la force de cet objet.